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Les pierres des burons se souviennent aussi du travail des hommes

L’association a tenu son assemblée générale à Saint-Cernin, village où l’on recense encore cinq burons.Le témoignage d’anciens buronniers a constitué un moment particulièrement émouvant.

Transmettre un patrimoine. Voilà depuis toujours la raison d’être d’une association qui ne se contente pas de sauver quelques vieilles pierres des outrages du temps : l’association de sauvegarde des burons du Cantal (ASBC) veille aussi à préserver la mémoire de ceux qui travaillaient dans la montagne durant les estives et fabriquaient sur place le fromage qui, aujourd’hui encore, fait la fierté du département. Un patrimoine culturel, immatériel, mais précieux. Après l’installation de l’œuvre de Camille Henrot qui, à Pailherols, rend hommage aux buronniers, la dernière assemblée générale démontrait, une fois encore, cet attachement à la valeur humaine.

Les derniers “montanhièrs”

Dans le film de Jean-Pierre Labastrou, projeté à cette occasion jeudi 26 juillet à Saint-Cernin, des témoignages d’anciens buronniers ont suscité une vive émotion dans l’assistance nombreuse. Des hommes qui ont dû quitter l’école très tôt, loués par leurs parents à des “patrons”. Des exploitants qui pouvaient se prendre d’affection pour ces gamins, d’autres qui les maltraitaient. Drôle de destins. À l’image de Raymond Deneyrat, de Murat, ou de Jean Bergou, ce buronnier parti à moins de 12 ans vivre à l’année dans la montagne et que seule l’armée a libéré pour un service militaire passé... en Algérie ! L’ASBC organise une année sur deux une rencontre de ces anciens buronniers. La dernière, dans le secteur de Saint-Bonnet-de-Salers, a permis à une trentaine d’entre eux de se retrouver, d’échanger, comme l’a rappelé Marcel Besombes, président de l’association. Une initiative appréciée qui sera naturellement reconduite. Parallèlement, un appel est lancé pour recueillir cette mémoire emblématique du Cantal auprès des anciens buronniers, leurs familles et leurs descendants. Sur le site Internet de l’association de sauvegarde des burons du Cantal(1), figure notamment la rubrique “Une collecte de souvenirs de buronniers… pour ne pas oublier”. Il s’agit d’alimenter une enquête conduite conjointement par l’Institut d’études occitanes (IEO), afin de lancer un projet de recueil de souvenirs intitulé “Savoirs et savoir-faire des buronniers du Cantal”.

Témoignages, documents...

Le projet vise aussi à évoquer la vie des femmes de l’époque, restées dans les vallées le temps des estives. Inversement, l’association est régulièrement sollicitée pour fournir des informations sur le pastoralisme cantalien et son histoire. Des demandes qui émanent, par exemple, de l’université inter-âge, d’établissements scolaires, de maisons de retraite ou de simples particuliers. Preuve de l’intérêt grandissant pour ces sentinelles de nos montagnes et pour la vie qui gravitait autour : les 15 809 visites d’internautes enregistrées en 2017.

 

(1) Le site burons-du-cantal.fr est tenu à jour par Jacques Hamon.

Droits de reproduction et de diffusion réservés.

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