Les nouveaux contours des 15cantons du département actés
Le préfet Combe a commenté jeudi la nouvelle carte cantonale officialisée par un décret ministériel publié jeudi au JO. Une carte sensiblement identique au projet initial.
Rien n’y aura fait : ni l’argument d’incohérence territoriale au regard des contours intercommunaux, ni celui de l’éclatement de la sous-préfecture de Saint-Flour en deux cantons, ni la revendication d’une prise en compte des réalités géographiques (relief, enclavement, superficie) et, bien évidemment encore moins la critique d’un découpage partisan et politicien. Moins de quatre moins après l’avis défavorable formulé en session extraordinaire par le Conseil général à une très large majorité (24 pour, 3 contre), le ministère de l’Intérieur a émis le 13 février un décret publié ce jeudi au Journal officiel portant délimitation des nouveaux cantons dans le département et modifiant à la marge le projet initial très largement décrié.
Dans le tunnel démographique
Ainsi seules quatre périmètres cantonaux ont été revus par rapport à la carte présentée cet automne : le canton de Neuvéglise se voit rattacher les communes de Chazelles, Rageade et Soulages ; Ferrières-Saint-Mary et Valjouze migrent du futur canton de Murat vers celui de Saint-Flour 1 ; le nouveau canton de Mauriac perd Saint-Chamant et Saint-Projet-de-Salers au profit de son voisin de Naucelles. Des amendements réalisés “à chaque fois à des fins de correction démographique, à la demande du Conseil d’État”, a précisé le préfet Combe, jeudi après-midi lors d’un point presse. Un critère démographique qui demeure donc l’alpha et l’oméga de cette réforme visant à rétablir une équité de représentation des citoyens, a souligné le représentant de l’État, rappelant que les écarts de population allaient de 1 à 5 dans le Cantal entre un canton comme Allanche et les plus peuplés comme Aurillac. “On est bien aujourd’hui avec ces nouveaux cantons dans la fourchette entre + 20 et - 20 % autour du pivot moyen départemental de 9 877 habitants”, a souligné Jean-Luc Combe. Devançant une pluie probable de critiques, le préfet a plaidé pour une nécessaire modernisation de cet échelon électoral quasiment inchangé depuis plus de 200 ans et il a considéré que “tenir compte de la géographie, des fleuves, rivières ou des montagnes n’avait qu’un caractère très subalterne”. “Les cantons seront un peu plus grands, oui d’accord. Mais que je sache, l’an prochain, le conseiller départemental (nouvelle appellation du conseiller général) ne va pas se déplacer à cheval, rien n’est prévu au Conseil général pour attacher les chevaux, a-t-il ironisé. Tout cela appartient à l’imaginaire du passé et à des représentations certes bien ancrées, mais anciennes alors que l’égalité est vraiment la clé de la réforme.”
“Rien de scandaleux”
Une réforme qui à ses yeux “n’injurie en rien” les bassins de vie notamment dans les zones plus rurales : “Dans le Nord-Cantal, il n’y a absolument rien de scandaleux autour des polarités que sont Mauriac, Riom, Murat... Sur l’arrondissement d’Aurillac, bien évidemment le bassin de vie a une polarité beaucoup plus forte mais on reste sur un découpage autour des 9 800 habitants”, a-t-il commenté, cartes à l’appui. Peut-être, concède-t-il, un découpage horizontal sur le Caldaguès aurait pu être privilégié. Et Jean-Luc Combe, très offensif, de battre en brèche, “des approximations” quant au risque d’assister à un déménagement des services publics au gré de ce redécoupage : “Il n’y a plus aucune relation entre le canton et l’implantation des services publics qu’il s’agisse des services de l’État ou du Conseil général d’ailleurs (...) Par ailleurs les intercommunalités sont suffisamment grandes pour discuter avec l’État, la Région, le Département ou l’Europe sans le truchement de leur conseiller général.”Quant au devenir des anciens chefs lieux de cantons qui perdent ainsi leur statut, le ministre de l’Intérieur s’est engagé au maintien d’une dotation du fait de leurs charges de centralité.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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Les 15 nouveaux cantons, dont les noms ont été arrêtés à la commune la plus peuplée par le ministère : - Canton 1 (11 314 habitants) : Arpajon-sur-Cère. canton d’Arpajon-Sur-Cère. - Canton 2 (10 440 hbts) : Aurillac est et Ytrac. - Canton 3 (10 278 hbts) : Aurillac centre nord. - Canton 4 (11 108 hbts) : Aurillac sud-est. - 5. Mauriac (11 450 hbts). - 6. Maurs (10 924 hbts). - 7. Murat (8 696 hbts).
- 8. Naucelles (9 782 hts). - 9. Neuvéglise (8 336 hbts). - 10. Riom-ès-Montagnes (8 122 hbts). - 11. Saint-Flour 1 (9 878 hbts), nord-est. - 12. Saint-Flour 2 (9 232 hbts), sud-ouest - 13. Saint-Paul-des-Landes (8 393 hbts). - 14. Vic-sur-Cère (10 822 hbts).
- 15. Ydes (9 387 hbts).