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Les mains vertes de Goueyre

Installé il y a une dizaine d’années sur les hauteurs de Vézac en horticulture, Martin Chwalek a développé depuis une offre de légumes bio et continue d’innover avec des champignons.

Martin Chwalek a diversifié sa production en s’essayant aux pleurotes cet hiver.
Martin Chwalek a diversifié sa production en s’essayant aux pleurotes cet hiver.
© PO

Des champignons dans le Cantal , il s’en trouve des pleins paniers l’automne venu en Margeride : des cèpes, girolles, morilles... qui viennent délicatement parfumer vos omelettes. Ce que l’on sait moins, c’est que des champignons, on en produit aussi dans le département depuis peu. Horticulteur et maraîcher installé sur les hauteurs de Vézac, à Goueyre, Martin Chwalek a décidé en décembre dernier de s’essayer à la myciliculture. Il s’est procuré des ballots de paille déjà ensemencés prêts à livrer leurs colonies fongiques. "On a essuyé quelques loupés, le plus difficile étant de maintenir dans le local dédié la bonne température et le degré d’hygrométrie nécessaires au développement des pleurotes", commente le maraîcher bio, qui n’a guère eu le choix de la variété, seuls les pleurotes et shiitake étant proposés en production biologique. Chaque ballot assure trois pousses de trois semaines avec  deux à trois kilos de pleurotes, soit une production qui s’est étalée cet hiver sur deux mois. Si ce nouveau venu dans les magasins bios d’Aurillac et au Drive fermier a un peu surpris, son origine locale a séduit des clients et Martin Chwalek pense réitérer l’expérience l’hiver prochain, période traditionnellement creuse en termes de productions et ventes.
En ce début de mois de mars, l’activité a redémarré à plein sous les serres et tunnels de l’horticulteur qui s’est installé voilà un peu plus de dix ans dans le Cantal, un département au climat pourtant pas des plus propices aux végétaux. "J’ai commencé avec deux tunnels chauffés de 800 m2 pour la production et la vente en directe de fleurs et de plantes pour massifs, balconnières..., des chrysanthèmes à l’automne mais aussi de plants de légumes", retrace Martin Chwalek. Il y a quatre ans, l’agriculteur qui emploie un salarié en CDI (annualisé) et trois saisonniers, a entrepris de diversifier son activité en se lançant dans le maraîchage. "J’ai appris sur le tas même si les deux productions ont beaucoup de liens", confie cet ancien chimiste dans un sourire.

Bio mais surtout local
D’emblée, il prend le parti de légumes bios par conviction et pour répondre à une attente de la clientèle qui n’est allée depuis que croissant. Il a fallu de fait également basculer sa production de plants de légumes en bio(1). Salades, carottes, blettes, fenouils, choux, poireaux, radis,  mais aussi pommes de terre primeurs ou encore patates douces (et des endives l’hiver prochain) ont trouvé dans la terre limono-argilo-sableuse de Goueyre matière à s’enraciner même s’il faut composer avec un cycle plus tardif pour des variétés comme la tomate. Le maraîcher réalise ses propres semis et plants sous tunnels avant de les repiquer en plein champ.
Des plantations qu’il faut protéger d’un certain nombre d’insectes (pucerons, mouche de la carotte et du poireau...) : pour s’en prémunir, Martin Chwalek fait appel à une protection "mécanique" via des filets anti-insectes mais aussi à des auxiliaires de lutte en particulier contre les pucerons : chrysopes, larves de coccinelles, guêpe aphidius... "Dès lors qu’on intervient au bon moment, ça marche très bien", témoigne l’agriculteur, qui doit aussi faire face avec un autre ravageur, souterrain cette fois : le rat taupier, particulièrement adepte de la patate douce. Une infestation qu’il tente d’enrayer par le piégeage particulièrement chronophage. "Je vais sans doute investir dans des pièges plus importants que les fers classiques, des Topcat", indique-t-il.

Un vrai potentiel
Ses légumes sont écoulés auprès des magasins bios d’Aurillac et au Drive fermier que le maraîcher a intégré au printemps dernier, lors du premier confinement : "Ils étaient alors demandeurs de plants, les gens s’étant mis à beaucoup jardiner", se rappelle Martin, qui a ensuite connu une baisse d’activité en juillet avant un bon redémarrage depuis.
Si le bio est prisé, "les gens sont surtout très attentifs au local", constate l’agriculteur, qui fait état d’une offre en légumes très insuffisante pour fournir la demande cantalienne. "Régulièrement, je suis obligé de dire non, faute de production. Aujourd’hui, il y a clairement la place pour d’autres maraîchers", estime-t-il, formulant le souhait que les professionnels se regroupent et se structurent "pour fournir les cantines par exemple". Localement, les Serres de Goueyre peuvent compter sur les commandes de la communes de Vézac pour la cantine de l’école, celle du foyer de vie, ainsi que sur celles de la supérette.

(1) Ne pouvant se fournir en terreau bio, la production horticole reste en conventionnel.

 

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