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Les jeunes bovins français sous pression

En France, les cours du jeune bovin U se stabilisent à des niveaux de prix bien inférieurs à ceux en vigueur en 2019 et 2018. Pourtant, le marché intérieur est assaini. À l’export, l’Italie reste un débouché majeur malgré la concurrence exercée par la viande importée de Pologne, en manque de débouchés.

© François d'Alteroche

« En 2020, le confinement et la fermeture des restaurants ont eu des effets marquants sur le marché du JB en Italie… Malgré tout, les importations de broutards français se sont maintenues » indique l’Institut de l’élevage dans un dossier intitulé « Viande bovine en Italie : la filière prouve sa résilience ». En fait, la crise sanitaire n’a pas affaibli les liens commerciaux transalpins entre le bassin naisseur français et de l’engraissement transalpin. Elle les a tendus même si la qualité très régulière des broutards expédiés est très appréciée. Fin décembre, les faibles prix de vente des jeunes bovins (JB) sur le marché de Modène (Italie) pèsent sur les cours des broutards exportés de France vers l’Italie. À la même période, les cours en classe U étaient inférieurs de 6 % à leurs niveaux de 2019 (-5 % pour classe R).

Un enjeu fondamental pour la France
L’Italie est structurellement déficitaire de 2,5 milliards d’euros (Md€) par an. La viande bovine effectivement produite en Italie ne couvre que 53 % de la consommation nationale en prenant en compte les jeunes bovins importés pour être engraissés. Mais la filière d’engraissement s’est renforcée par le développement d’unités de méthanisation alimentées par les fumures animales. Cette nouvelle activité procure un complément de revenu aux éleveurs. En 2019, la France a exporté en Italie plus des trois quarts de ses JB en Italie (800 000 à 900 000 têtes par an) et 32 % de la viande (70 000 téc). Avec 1,3 Md€, l’Italie représente 57 % des recettes à l’exportation de la filière bovin viande française. « L’après covid‑19 reste bien sûr plein d’incertitudes. Une toujours possible crise économique que devrait enrayer le gigantesque plan de relance européen, une nouvelle PAC plus verte, des exigences toujours croissantes sur le bien-être animal ou le sans antibiotique, un renouvellement des éleveurs en sursis en France comme en Italie… autant de défis à relever, analyse l’Institut de l’élevage. Mais la filière franco-italienne, riche de 60 ans de partenariat, a prouvé qu’elle avait les reins solides et qu’elle savait s’adapter et progresser ».

Un surstock réduit à 3 000 têtes
En France, le marché du JB est assaini. Le surstock de JB de 13 000 têtes encore constaté en novembre dernier est réduit dorénavant réduit à 3 000 têtes. Moins concurrencée par les importations de carcasse (19 400 téc ; -30 % en novembre 2020 par rapport à 2019), la filière de viande bovine française reconquiert progressivement le marché intérieur depuis la première période de confinement. Durant la seconde période de confinement, les ventes de viande réfrigérée et surgelée font partie « des produits frais non laitiers » et « des ventes de surgelé salé » en hausse de 6 % et de 11 %. Dans le même temps, le marché allemand décongestionne le marché italien. En novembre dernier, les ventes françaises en Allemagne ont progressé de 10 % alors qu’elles baissaient de 16 % vers la péninsule italienne. La Pologne écoule aussi en Allemagne une partie de la viande initialement destinée à la restauration hors domicile.

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