Les Jeunes agriculteurs s’indignent de la politique du leader mondial du lait
Il y a quatre mois, cinq producteurs laitiers du nord-ouest de la France s’étaient révoltés contre la politique de leur collecteur de lait Lactalis dans l’émission Envoyé spécial diffusée sur France 2. Ce dernier a rompu le contrat les liant.
Suite à leurs témoignages dans l’émission Envoyé spécial, les agriculteurs ont reçu, le 13 janvier, un courrier de la part du leader mondial du lait leur signalant la rupture de leurs contrats. Ces pressions sont inadmissibles, les éleveurs ne sont pas des esclaves mais des acteurs libres qui doivent avoir la main sur leur production. Alors que le marché du lait repart de façon significative, les exploitations agricoles ne voient qu’une évolution de quelques centimes sur les paiements de leur laiterie. Le beurre a par exemple vu son prix augmenter de manière exponentielle : la tonne est passée de 2 600 euros en mai, à 3 500 euros en octobre, pour atteindre 4 500 euros en janvier*. Pourtant, un grand nombre de producteurs vendent encore leurs produits à perte. Pendant ce temps, le géant Lactalis ne cesse d’amasser des gains considérables et refuse toujours de publier ses résultats comptables. Le groupe préfère en effet payer des amendes, plutôt que de montrer au grand jour sa comptabilité. Tout ce que nous savons, c’est que le si discret PDG Emmanuel Besnier est devenu la treizième fortune de France, avec des biens évalués à 6,8 milliards d’euros**. Alors que l’entreprise prône une politique exemplaire, nous sommes en mesure de nous poser des questions ! Les Jeunes agriculteurs de Lozère dénoncent ces pratiques d’un autre temps où certains hommes doivent être au service d’autres. Il est nécessaire que les réglementations changent, pour permettre aux éleveurs français d’avoir le plein pouvoir sur la vente de leur production ainsi qu’une visibilité des marges très claire, à chaque échelon de la filière.
La suite dans le Réveil Lozère, page 4, édition du 9 février, numéro 1396.