Les idées nouvelles poussent dans les prairies
Depuis son installation il y a six ans sur une exploitation bovine étendue sur 106 hectares à Lusigny, Matthieu Herbert n'a eu de cesse de s'interroger sur son système et sur son exploitation. Des remises en cause qui, selon lui, « font partie du métier » et qui s'avèrent surtout indispensables dans le contexte actuel. Des interrogations qui le poussent à diversifier au maximum ses débouchés pour ses bovins. Un examen de conscience qui l'amène également à revoir son système herbager suite à des réflexions menée au sein de son Ceta (Ceta Sologne)
Changement de parcelles tous les 4 à 6 jours
Premier changement, le passage en pâturage tournant pour son lot de vaches à veaux qui se compose de trente bêtes et de leurs veaux. « Avant, je me contentais de lâcher mes bêtes dans une parcelle d'une dizaine d'hectares. Depuis l'année dernière, j'ai opté pour le pâturage tournant en déménageant mes bêtes d'une parcelle de 2.5 hectares à l'autre tous les quatre à six jours. Pendant ce temps, l'herbe continue son cycle et a le temps de se régénérer. La pousse est ainsi plus homogène et plus riche ». Même si « en condition humide, ce système est complexe », l'éleveur n'en tire que du positif : « Cela me permet de nourrir plus de bêtes, d'acheter moins de compléments,... Le tout, pour un travail qui ne consiste guère plus qu'à emmener les bêtes d'une parcelle à l'autre. La mise en place prend du temps mais cela ne représente pas plus de boulot ».
Sept hectares de mélange moitié graminées, moitié légumineuses
Seconde initiative, celle des prairies variées, elle aussi issue de journées de formations Ceta : « L'idée nous est venue suite à la visite d'une exploitation expérimentale dans l'Indre qui teste des mélanges multi-espèces sur dix ans ». Pour sa première année, le professionnel voit déjà les choses en grand avec la mise en place de sept hectares de mélange moitié graminées, moitié légumineuses. Un shaker végétal composé de luzerne, de trèfle, de ray grass anglais, de dactyle et de fetuque. « Dans notre département, on sait faire de la quantité, ce qui nous manque un peu c'est la qualité. Grâce à ce système, les fourrages sont plus riche en protéine et mieux équilibré ». Et pour sécuriser un peu l'apport protéique, il a en plus planté deux hectares de luzerne.
Pour s'assurer du bon équilibre de son mélange, l'éleveur procédera à l'analyse de ses rations grâce à l'outil Agrinir.
♦ Retrouvez notre dossier Récolte de l'herbe, dans l'Allier Agricole numéro 1064, daté du jeudi 19 mai.
Un supplément spécial « Salon de l’herbe et des fourrages »
Edité par les journaux de la Presse agricole du Massif central et par Terres de Bourgogne, en partenariat avec Réussir, le supplément « Salon de l’herbe et des fourrages » sera encarté avec votre journal agricole dès le 26 mai. Vous y retrouverez tous les temps forts de la manifestation, ainsi que des informations plus larges sur les initiatives menées ici et là qui poursuivent une ambition : trouver des pistes pour produire à la ferme une ration équilibrée et économique. Bonne lecture !