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Les fruits rouges : une révélation

Rencontre avec Arnaud et Anne-Laure Chouvet, deux ingénieurs devenus producteurs spécialisés en fruits rouges. Leurs fraises et framboises qui poussent à Malrevers sont commercialisées par le GIE des fruits rouges des Monts du Velay,

"Sans le GIE, je ne me serais peut-être pas installé. Il y a le couteau suisse de MacGyver et nous, nous avons le GIE !" a dit Arnaud Chouvet.
"Sans le GIE, je ne me serais peut-être pas installé. Il y a le couteau suisse de MacGyver et nous, nous avons le GIE !" a dit Arnaud Chouvet.
© HLP

■À 37 et 36 ans, Arnaud et Anne-Laure Chouvet, tous deux ingénieurs en “agriculture et agronomie”, se sont installés en  fruits rouges en 2018 sur la commune de Malrevers.  Leur EARL “Velay fruits rouges” produit des fraises depuis l’an dernier et des framboises d’ici quelques semaines. Une nouvelle vie professionnelle pour tous les deux.
Après leur formation à l’ISARA de Lyon en 2007, les difficultés du marché du travail les conduisent sur d’autres voies. Anne-Laure se tourne vers un secteur qui recrute, l’informatique ; ce qui l’a conduit à Paris puis à Lyon. Quant à Arnaud, il devient commercial au sein de la marque d’oeufs Matines, puis au sein du groupe COVI avant d’intégrer un laboratoire pharmaceutique.
Puis à l’approche de leurs 40 ans, Arnaud fait le constat suivant : «Je me suis aperçu que l’on s’éloignait du domaine qui nous plaisait. Je n’étais jamais chez moi et nos métiers nous motivaient moins, voire plus du tout. Et puis j’avais une envie d’autonomie».


Les fruits rouges : une révélation pour Arnaud
Arnaud a alors décidé de créer sa propre entreprise sans trop savoir dans quel domaine... En revanche, il connaissait le lieu : la Haute-Loire, le département de coeur de cette famille désormais accompagnée de 3 enfants.
Après une formation à la CCI de Lyon en vue de «reprendre ou créer une entreprise», Arnaud, dont la famille est originaire de St Pierre Eynac, parcourt la Haute-Loire à la recherche d’une affaire à reprendre dans la métallurgie, la plasturgie, la brasserie... L’agriculture, il y avait pensé mais il n’envisageait pas de s’installer en bovins et céréales qui nécessitaient de lourds investissements.  Jusqu’à ce qu’une personne de son entourage lui parle de la culture des fruits rouges. «Je n’avais jamais entendu parler de cette production, ni du GIE d’ailleurs. Et pour moi ça a été une révélation» confie Arnaud qui a décidé de consacrer une année (en 2017) à réfléchir à son projet.
Une année qui lui a permis de confirmer ses choix. «J’ai appris le métier au contact de 3 producteurs
(Jacques Jouve, Eric Pauchon et Christophe Roche). J’aime la culture du végétal depuis tout jeune. Les fruits rouges, c’est une culture assez technique et précise et dans ce métier je retouve aussi l’aspect managment d’équipe et l’aspect commercial que je connais bien»


Le GIE : point central de son installation
Arnaud ne manque pas d’évoquer le GIE des producteurs de fruits rouges des Monts du Velay, qui représente pour lui «le point central de son installation». «Le fait d’avoir sa production quasi déjà vendue avant de produire, c’est un confort ! Sans oublier, l’appui technique et l’appui financier que le GIE apporte à ses adhérents. Sans le GIE, je ne me serais peut-être pas installé car la commercialisation, c’est du temps et du risque. Il y a le couteau suisse de Mac Gyver et nous, nous avons le GIE !».
Arnaud part donc à la recherche de terrains à acheter, qu’il trouve à Malrevers auprès d’un membre de sa famille.
De son côté, Anne-Laure se montre très intéressée par cette culture et avec les 5,2 ha de terrain agricole plat et bien exposé dont ils disposent à Malrevers, il y a de la place pour deux. Le couple décide alors de tout lâcher à Lyon pour un retour à la terre en Haute-Loire.
Après le foncier, Arnaud a dû se préoccuper d’un critère indispensable en fruits rouges : l’eau. «Nous avons contacté la police de l’eau en amont afin de leur demander les démarches nécessaires à notre projet. Puis nous avons obtenu l’autorisation de créer un forage et une retenue d’eau de 5 000 m3».


22 tonnes de fraises en 2018
Arnaud et Anne-Laure ont joué la carte de la prudence en implantant uniquement les fraises en jardin suspendue la première année. Et la production sur 4 500 m2 a été au rendez-vous avec 22 tonnes de fraises. «On a obtenu l’un des meilleurs rendements du GIE !» souligne Arnaud avec un large sourire. Ni la neige du 13 mai ni la sécheresse n’ont eu de prise sur leurs fraisiers. «En 2018, notre exploitation a été rentable. Nous avons obtenu 30% de rendement en plus de nos prévisions et les prix étaient plus élevés que prévus» explique Arnaud. Rassurés sur le fonctionnement de leur exploitation, les Chouvet envisagent à présent de doubler leurs surfaces de fraises et lancent la production de framboises sur 6 000 m2. Tout comme les fraises, les framboises poussent aussi en hors-sol sur un substrat. Le sol argileux de cette exploitation empêchant toute culture autre que la prairie. 
À l’avenir, Arnaud et Anne-Laure souhaitent continuer à agrandir leur surface de plantation pour atteindre à horizon 2022, 2,5 ha de fraises et 1,2 ha de framboises.  S’ils n’envisagent pas d’introduire d’autres fruits sur leurs terres (des fruits compliqués à conduire en hors-sol), ils pensent proposer dès cette année quelques uns de leurs fruits de catégorie 2 à la vente directe sur leur ferme pour répondre à une demande locale.

EARL “Velay fruits rouges”

Arnaud et Anne-Laure Chouvet se sont installés en 2018 à Malrevers. Ils sont spécialisés en culture de petits fruits rouges (fraises et framboises). En 2019, ils ont planté 50 000 fraisiers et 3 000 framboisiers entièrement recouverts d’abris de protection.
Sur l’EARL, les deux associés se sont répartis les tâches quotidiennes :  Arnaud est technicien et manager d’équipe et Anne-Laure s’occupe de la partie administrative, de la  logistique et des achats.
Comme toute exploitation fruitière, ils font appel à de la main d’oeuvre saisonnière (espagnole et altiligérienne) du 1er juin à fin octobre.

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