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Pour quelles raisons les élus de la Chambre d'agriculture ont-ils interpellé le préfet ?

Assistant à l'ensemble de la dernière session de la Chambre d'agriculture, qui définit le budget et les orientations, le préfet du Cantal a pu répondre aux interrogations relatives aux points d'actualité.

Le préfet a apporté son point de vue sur des sujets dénoncés notamment par le président de la FDSEA.
Le préfet a apporté son point de vue sur des sujets dénoncés notamment par le président de la FDSEA.
© R.S.-A.

A près que Patrick Chazal a balayé le contexte agricole (voir ci-dessous), Joël Piganiol a ouvert le débat de la session de la chambre d'agriculture du Cantal de ce lundi 27 novembre. Le président de la FDSEA 15 prédit "un revenu agricole qui ne sera pas à la hauteur de ce qui était espéré". 
Si les marchés sont en cause, les politiques publiques ne facilitent pas la tâche des producteurs. C'est d'ailleurs ce qui interroge le syndicat majoritaire : "On a du mal à situer la position de l'État quant à l'orientation politique française, sans ambition, ni envergure", interpelle son représentant départemental, s'adressant une nouvelle fois(1) au préfet. En cause, un volet normatif contraignant en France ; pays qui importe pourtant les yeux fermés des produits ne répondant pas aux mêmes exigences. Patrick Bénézit (FRSEA) l'illustre : "C'est supprimer une vache chez nous pour en gagner deux en Argentine ou ailleurs, où est autorisé ce qui est interdit chez nous, y compris en matière sanitaire ou de bien-être animal."

Libre échange, Pac, sanitaire...
Le représentant de l'État en convient. Mais Laurent Buchaillat veut rassurer : "Un débat parlementaire va s'ouvrir et en tiendra compte." Mais quant à harmoniser les politiques mondiales en termes de préservation du climat (faire venir de la marchandise de l'autre bout du monde induit un bilan carbone déplorable), il affirme que le processus est en marche, mais prévient aussi qu'il faudra "plusieurs générations" pour parvenir à une gestion collective. 
Joël Piganiol alerte aussi sur les difficultés de paiement liées à la Pac, que ce soit pour les dates des versements (retards qui mettent des exploitations en difficulté) ou pour les sommes 
promises, qui n'y sont pas. Le préfet reconnaît une "campagne difficile", car les dispositifs changeaient. Il précise cependant que les taux de paiement dans le Cantal sont supérieurs à la moyenne  nationale, alors même que le taux d'anomalies (en raison des nouvelles procédures) était assez important.  Les "déblocages informatiques" réalisés, le solde ne saurait tarder. Sur les montants calculés du Plan stratégique national (PSN), là encore le préfet Buchaillat se veut rassurant : 
"Il ressort des simulations et des contacts pris, qu'il n'y a pas de raison objective qu'il y ait une baisse constatée sur les volumes." Le bémol concerne les éco-régimes, sortis d'une enveloppe fermée, divisée en autant de dossiers qu'il y en a à traiter. Or, ils ont été plus nombreux qu'attendus. 
L'autre grand domaine où le représentant de l'État était interpellé concerne le sanitaire. Joël Piganiol s'inquiète de l'impact de la FCO sur les cheptels et de celui de la MHE sur la mise en oeuvre des réglementations sanitaires et des surcoûts engendrés. Le président de la Chambre d'agriculture, Patrick Escure, annonce - 8 % de volume de lait directement liés à la FCO depuis septembre. Il insiste aussi pour que les éleveurs refusent de ne pas être payés sur les petits veaux, si la preuve d'une analyse n'est pas apportée. "Ce sont les règles commerciales, quand un 
animal est parti, il est dû", estime même Patrick Bénézit. Le préfet ajoute une autre inquiétude : un effet rebond relatif à la survie d'un animal, vêlé d'une mère malade durant sa gestation... Prenant bonne note de ce qui a été énoncé, il s'engage à "objectiver et relayer" l'ensemble de ces sujets auprès du ministre. Il félicitait aussi Pascal Lerousseau, président de la chambre d'agriculture de la Creuse, et Léa Geneix, directrice de la Copamac et du Sidam, venus présenter le manifeste pour les élevages herbagers durables du Massif central à l'horizon 2040. 

(1) Message déjà porté lors de l'AG de la FDSEA et suite aux manifestations de lundi dernier.

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