Lait : Les éleveurs veulent que leurs cotisations servent réellement les intérêts de la profession
La section laitière de la FDSEA prépare une action collective auprès du CRIEL Alpes Massif-Central pour rediriger les cotisations dans l'intérêt de la profession.
La section laitière de la FDSEA prépare une action collective auprès du CRIEL Alpes Massif-Central pour rediriger les cotisations dans l'intérêt de la profession.
Le collège producteurs du CRIEL AMC (Centre Régional Interprofessionnel de l'Économie laitière Alpes Massif Central, section du CNIEL) propose, aux éleveurs laitiers, une action collective simple : l’envoi massif d’une lettre au CRIEL AMC. « À travers ce courrier, chaque éleveur affirme sa volonté que ses cotisations servent réellement les intérêts de la profession. Rassemblées par les FDSEA, puis envoyées collectivement au CRIEL AMC, ces lettres constitueront un signal fort et incontestable de la mobilisation des producteurs » explique Éric Richard, président de ce collège producteur dans une note interne d'information. Ce vendredi 19 septembre, la section laitière de la FDSEA de Haute-Loire, présidée par Lionel Guy, était réunie au Puy-en-Velay, avec à l'ordre du jour un point sur cette action syndicale.
Éleveurs laitiers, demandez à ce que l'affectation de vos cotisations CRIEL à la ligne "CRIEL promotion", avant le 30 septembre
Le responsable régional précise : « Concrètement, nous demandons que la cotisation CRIEL AMC de 0,01 €/1 000 l soit intégralement transférée vers la ligne budgétaire « CRIEL promotion », qui passerait ainsi de 0,10 €/1 000 l à 0,11 €/1 000 l. Cette orientation est claire : nous voulons que les moyens financiers versés par les producteurs servent directement leurs intérêts, en priorité à la promotion, à la communication et à la valorisation de notre métier et de notre production ».
"Les enjeux économiques sont considérables"
« Nos cotisations doivent être utilisées pour des actions utiles, visibles et efficaces, afin de redonner de la valeur à notre production » renchérit Éric Richard, qui considère que « les enjeux économiques sont considérables ». Pour illustrer ces propos, quelques chiffres sont significatifs : le différentiel de prix entre la France et l’Allemagne ne cesse de s’accentuer. Depuis 2017, une ferme française produisant 500 000 l par an a perdu 177 185 € par rapport à une exploitation allemande équivalente. En juin 2025, l’écart entre les deux pays atteignait 54 €/1 000 l. Ainsi, la France est aujourd’hui le pays d’Europe où le lait est payé le moins cher. Des chiffres qui montrent l’urgence d’agir.
Signatures avant le 30 septembre
C'est parti, l'opération est sur les rails. Au sortir de la réunion de la section laitière, Lionel Guy explique que tous les membres de la section vont se rapprocher des éleveurs laitiers de leur secteur pour leur faire signer un courrier à l'attention du CRIEL AMC. Dans ce courrier, les éleveurs demandent que « l’intégralité des cotisations prélevées au titre du CRIEL AMC soit affectée à la ligne budgétaire « CRIEL promotion ». Les éleveurs laitiers assurent en grande partie le financement du CRIEL AMC ; il est légitime que leur cotisation soit utilisée pour valoriser leur métier et leurs produits, et non laissée sans effet ». Lionel Guy ne cache pas ses mots : « aujourd'hui, la FNIL (Fédération des Industriels Laitiers) nous empêche de travailler ». Et de dénoncer « l'argent qui dort », de « l'argent qui appartient aux éleveurs et qui n'est pas utilisé ». La profession demande que « l’argent des producteurs soit orienté vers des actions visibles et utiles : communication, promotion et défense du lait, au service de la filière et de celles et ceux qui la font vivre ».
Cette opération est déclinée dans tous les départements de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Tous ces courriers signés seront retournés au sein des FDSEA, avant le 30 septembre, puis centralisés à la Section régionale laitière. Et c'est au Sommet que devrait se finaliser cette action. Lionel Guy, incite fortement les éleveurs à signer ce courrier. Pour cela, ils peuvent se rapprocher de leur délégué cantonal laitier ou de la FDSEA, et ce au plus vite et avant le 30 septembre.
Suzanne Marion