Les Eleveurs du pays vert et Centre-Lait mettent des moyens en commun
Les deux grands groupes coopératifs cantaliens ont décidé de s´unir pour sauver Covial. Rapprochement qui pourrait aboutir à terme à une fusion des deux unions.
Un regroupement des moyens de gestion
"Au départ, nous avions été sollicités par Les Eleveurs du pays vert pour partager l´atelier de Covial", explique Jean-Pierre Chateau, président de Centre-Lait. Son groupe prévoyait en effet d´investir 4 millions d´euros sur le site de l´ancien abattoir d´Aurillac pour doter sa filiale Cantal-Salaisons d´un atelier de découpe de porcs. "Après étude, il est apparu que la solution d´utiliser l´atelier de Covial pour ces activités de découpe générait un surinvestissement trop important pour nous. Nous l´avons donc abandonnée pour nous tourner vers l´hypothèse d´un rapprochement de moyens qui pourrait déboucher sur la mise en place d´une union de coopératives commune après mise en commun de nos services et moyens de gestion", commente le président Chateau. "Nous n´avons pour l´heure décidé que d´un rapprochement de nos moyens de gestion afin d´atteindre un meilleur niveau d´efficacité, renforcer notre activité viande bovine et la sauver", précise Serge Paran, président d´EPV. "Des décisions de gestion qui appartiennent à nos conseils d´administration, alors que seuls nos adhérents pourraient décider un jour en assemblées générales d´une éventuelle fusion de nos deux groupes", poursuit-il.
Une stratégie axée sur la valorisation des produits locaux
Ce rapprochement ne remet pas en cause l´activité bovine, assure Serge Paran, même si des réorganisations sont en cours et des restructurations à prévoir. "Il y a trois choses que nous nous refusons d´abandonner", dit-il : "Les marchés qu´on détient sur les filières construites à partir de nos races ; l´atelier steak haché, pour lequel il y a des discussions mais qu´il serait à mon avis dangereux de fermer car c´est notre seul espoir d´arriver à valoriser un jour les quartiers avants ; enfin, il faut veiller à ne pas descendre en dessous de 250 vaches abattues par semaine à Aurillac, sinon c´est l´abattoir qu´on mettra en difficulté". La stratégie clairement affichée par les deux partenaires est de donner dans cette nouvelle configuration "la priorité, pour ne pas dire l´exclusivité à la valorisation des produits locaux dans le cadre des démarches qualité qui constituent la richesse de nos territoires, qu´elles concernent les races ou les produits...", sans exclure "des partenariats, dans le prolongement de ceux déjà établis, ou plus novateurs".