Les éleveurs de volailles ne veulent plus être les dindons de la farce
Les représentants des FRSEA et JA, des régions Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté, la CFA (Confédération Française Avicole) ont rencontré dernièrement l’entreprise LDC afin d'obtenir des hausses de prix.
Les représentants des FRSEA et JA, des régions Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté, la CFA (Confédération Française Avicole) ont rencontré dernièrement l’entreprise LDC afin d'obtenir des hausses de prix.

Le groupe LDC, leader du marché de la volaille veut reconquérir des volumes
Avec sept acquisitions en 2024 et 2025, le groupe LDC, leader du marché de la volaille poursuit sa politique de développement en France comme à l’étranger. Porté par une consommation de volailles et d'œufs en hausse, le groupe sarthois entend reconquérir des volumes.

L'ambition serait louable, si cette embellie profitait à tous les maillons de la filière.
Or, depuis plusieurs mois, les éleveurs avicoles déplorent l'absence d'engagement formel de l'entreprise d'augmentation de prix aux éleveurs. Début juillet, les représentants des FRSEA et Jeunes Agriculteurs, des régions Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté, la CFA (Confédération Française Avicole) ont rencontré les dirigeants du groupe qui détient entre autres les marques Marie, Maitre Coq ou encore Loué. Objectif faire bouger les lignes, comme le résume Cédric Giraudet, président de la section avicole de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes :
« Dans un contexte de hausse continue de la consommation de volaille en France, il est impératif de pérenniser la filière et d’assurer l’installation de jeunes agriculteurs. Pour cela, une meilleure rémunération des producteurs est essentielle. Alors que d’autres filières ont su faire reconnaître et répercuter les hausses de coûts dans leurs prix de vente, la filière avicole reste en difficulté ».
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Les distributeurs margent à 17 % sur la volaille
Les éleveurs jugent cette situation d'autant plus incohérente, qu'ils sont soumis à des pressions croissantes au niveau des normes et des charges. « LDC semble toujours ne pas intégrer pleinement les principes de la loi EGAlim, qui impose un prix en marche avant basé sur la MPA (Matière Première Agricole) et non l’inverse. Nous attendons des engagements clairs et concrets d’ici le Sommet de l’élevage », préviennent-ils dans un communiqué de presse.
Si rien ne se passe d'ici là, les éleveurs entendent jouer carte sur table « nous n’hésiterons pas à mettre en place des actions fortes pour faire entendre la voix des producteurs et défendre l’avenir de la filière avicole ».

LDC aurait demandé des hausses de prix de 3 à 8 % à la grande distribution
À l'occasion de la présentation de ses résultats annuels, il y a un mois, LDC a indiqué à nos confrères du magazine LSA, avoir demandé aux GMS des augmentations tarifaires de l'ordre de 3 à 8 %. Une demande restée, pour le moment, lettre morte. Pourtant, selon les chiffres de l'observatoire des prix et des marges, la valeur est bien là puisque la marge de la GMS sur la volaille a progressé de 17 % en 2024.
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