Les élèves en lycées agricoles s’emparent du projet AP3C
Mercredi 14 mai, les élèves de BTS Acse première année du lycée agricole de Saint-Chély-d’Apcher se sont vu remettre un prix pour leur participation au concours des lycéens de l’enseignement agricole, lancé dans le cadre d’AP3C.
Mercredi 14 mai, les élèves de BTS Acse première année du lycée agricole de Saint-Chély-d’Apcher se sont vu remettre un prix pour leur participation au concours des lycéens de l’enseignement agricole, lancé dans le cadre d’AP3C.

En présence de Paul-Henry Dupuis, commissaire du massif central, Christine Valentin, présidente de la chambre d’agriculture, Frédéric Valette, élu référent AP3C pour le Sidam, Hervé Boudon, président de l’Eplefpa, Laure Gomita, conseillère référente AP3C à la chambre d’agriculture de Lozère, Laurent Robert, chargé de mission Draaf Aura et Laurence Romanaz, coordinatrice AP3C, l’après-midi a donc été consacrée à la présentation d’AP3C, avant celle des élèves de BTS Acse pour détailler le projet qui leur a permis de remporter le prix du concours des lycées agricoles.
L’adaptation au changement climatique dans l’agriculture
Le projet de recherche et développement « AP3C » a été lancé en septembre 2015 avec pour ambition d’obtenir des informations localisées permettant une analyse fine des impacts du changement climatique sur le territoire, en vue d’adapter les systèmes de production du Massif central et de sensibiliser l’ensemble des acteurs. Ce projet est animé par le Sidam avec les compétences des ingénieurs de onze chambres d’agriculture (Allier, Aveyron, Cantal, Corrèze, Creuse, Haute-Loire, Haute-Vienne, Loire, Lot, Lozère et Puy-de-Dôme) et de l’institut de l’élevage. Plutôt que d’utiliser les résultats de la modélisation physique globale du climat, zoomés sur le territoire du Massif central, AP3C a conçu et utilisé des projections climatiques locales, de nature statistique, via un générateur stochastique de temps spécifique. L’intérêt de cette démarche est de donner aux acteurs locaux et aux agriculteurs toutes les informations nécessaires, exploitation par exploitation et sur un pas de temps resserré, pour une adaptation des pratiques culturales et des systèmes agricoles du Massif central à moyen terme.
AP3C est né de la volonté des acteurs du monde agricole de ne plus seulement subir les évolutions climatiques mais de pouvoir les anticiper. Et pour une meilleure anticipation de ces changements, AP3C a décidé de créer des modélisations climatiques courant jusqu’en 2050. « 2050, car ça paraît loin, mais c’est du moyen terme, et c’est déjà demain. C’est une génération sur une ferme », ont noté les différents élus présents lors de l’après-midi.
Ce projet a décidé de se baser sur trois approches complémentaires pour modéliser ses cartes : une approche climatique, agronomique et systémique. Dix ans après le lancement du projet en 2015, les indicateurs ont par ailleurs été affinés et de nouvelles données extraites. En 2021, des indicateurs agro-pédo-climatiques ont été produits.
L’expertise climatique a établi un ensemble de projections jusqu’à l’horizon 2050 à partir de l’analyse de l’évolution d’un certain nombre de paramètres météorologiques (températures, précipitations, évapo-transpirations potentielles – ETP), au pas de temps quotidien sur la période 1980-2015 et sur l’ensemble du Massif central. Plus de six millions de données observées issues de plus de deux cents stations Météo-France du Massif central ont été acquises, homogénéisées et analysées. La collaboration entre expertise climatique et géographique a permis au projet de produire 513 cartes du Massif central au pixel 500 m, représentant la majorité des indicateurs climatiques et agro-climatiques.
Un concours pour les prochaines générations en agriculture
Ce concours, qui n’en était pas un au départ, puisque tout est parti d’un webinaire a donc permis à Gaelle Martinez, Clara Winterstein, Enora Maraval, Amandine Boulet, Elsa Masson et Lilou Ferrandis de s’emparer du sujet du changement climatique et d’AP3C, pour mieux appréhender ces notions, et l’impact qu’elles auront sur leurs pratiques agricoles.
« Au début, explique Laurence Romanaz, nous avions organisé des webinaires avec une dizaine d’établissements pour expliquer AP3C. Puis, un second a permis d’établir des supports pédagogiques à destination des professeurs et élèves pour discuter de ce sujet ». Au vu du succès de ces rendez-vous, AP3C a donc décidé de lancer un concours à destination des élèves des lycées agricoles pour qu’ils travaillent eux-mêmes le sujet, sous la forme qu’ils souhaitaient. Et le jury s’est unanimement décidé à récompenser les élèves de Saint-Chély-d’Apcher, qui ont imaginé une BD autour de Vagabonde, Simmental âgée de 25 ans. En 2050, elle se promène sur l’exploitation laitière qui l’a vue naître et explique, à sa manière, le changement climatique ainsi que les adaptations durables proposées par la ferme pour y faire face. Un travail salué par les élus réunis mercredi 14 mai, et le jury, qui ont loué la clarté du propos et l’originalité du projet.
Le premier prix étant un chèque de 3 000 euros, les élèves l’ont utilisé pour organiser un voyage en Haute-Maurienne en mars 2025. Voyage pédagogique puisque les élèves en ont profité pour rencontrer de nombreux acteurs locaux dont le maire de Val-Cenis, pour mieux comprendre comment l’agriculture alpine s’intègre à ce territoire et les adaptations déjà mises en place dans le département. Quant à la BD, les élèves espèrent qu’elle pourra devenir un support pédagogique pour de futures classes. De nouveaux webinaires à destination des lycées agricoles sur le projet AP3C devraient être rapidement relancés, et le concours reconduit l’an prochain.