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NUISIBLES
Les dégâts de sangliers restent stables ce printemps

Les sangliers occasionnent encore et toujours des dégâts dans les cultures et les prairies des agriculteurs ce printemps mais sans toutefois exploser.

© Réussir

« Nous battons notre record de prélèvements avec 5 700 sangliers en 2024. C'est le chiffre le plus haut depuis bien longtemps et supérieur de 800 animaux par rapport à 2023 » déclarait Dominique Busson, président de la Fédération des chasseurs du Puy-de-Dôme dans nos colonnes, le 26 avril dernier. Cette hausse des prélèvements était corrélée à la croissance de la population de l’animal dans les campagnes, après une année climatique favorable à leur prolifération et répondait également à la recrudescence des dégâts dans les cultures et les prairies. Cette année encore cependant, le sanglier n’épargne pas les parcelles.

Maïs et prairies attaqués, les dégâts restent maîtrisés

« Les sangliers reviennent tous les ans dès le semis de maïs. » À Sauvessanges, Romain Quatresous, éleveur laitier constate une fois de plus les dégâts dans ses champs. Les animaux ont suivi les raies dévorant la semence de maïs enfouie dans cette parcelle de 1 ha. Un quart de la surface a été détruit. Les dégâts restent limités au regard des 12 ha de maïs ensilage de l’exploitation. En partenariat avec la société de chasse de sa commune, l’éleveur avait clôturé ses champs pour les préserver de l’appétit vorace des nuisibles. « C’est efficace » reconnaît l’agriculteur, non s’en regretter la charge de travail induite par cette protection. « L’entretien est important. Il faut couper l’herbe pour éviter qu’elle ne touche le fil. En cette saison, c’est une surveillance quasi quotidienne qui s’ajoute à notre charge de travail. »

Plus au nord, à Job, Nans Artaud a lui aussi clôturé plus de 10 ha de parcelles de maïs. Là encore la protection fait son œuvre mais les sangliers ne pouvant se repaître des jeunes grains se tournent vers les prairies. « Ils attaquent tôt cette année. » 

Les secteurs autour d'Ambert, Saint-Anthème et « un peu en plaine » connaissent des dégâts ce printemps mais « rien d'explosif », précise Dominique Busson. Le président des chasseurs du Puy-de-Dôme rappelle que « les louvetiers sont prêts à intervenir pour réguler ». «Ils ont d'ores et déjà abattu 15 sangliers entre Mozat et Riom. » Depuis le 1er juin, des tirs à l'affût ont été réalisés pour protéger les récoltes, à la demande des sociétés de chasse, sollicitées par les agriculteurs.

Dominique Busson l'affirme : «il y a une réelle hausse des populations de sangliers dans notre département». Afin de contrer le phénomène, la chasse au sanglier sera ouverte dès le 1er août 2025. Elle avait déjà été prolongée jusqu'en mars dernier où « une centaine d'animaux a été tuée ».

Des tensions entre agriculteurs et chasseurs dans certains secteurs

Malgré les efforts redoublés des chasseurs, les agriculteurs témoignent observer des troupes d'animaux toujours plus grandes. Le seuil de prélèvements est-il insuffisant ou les sangliers n’ont-ils pas assez de nourriture dans les bois pour s'attaquer aux cultures

À cette question, les agriculteurs ont leur réponse. Selon eux, toutes les sociétés de chasse ne prennent pas l'exacte ampleur du phénomène. « Certaines jouent le jeu, sont conciliantes » témoigne Romain Quatresous tandis que d'autres assure-t-il « jettent de l'huile sur le feu (...) c'est une question de personnes ». Le jeune agriculteur estime aussi que le manque de déclaration de la part de ses confrères agriculteurs fausse la réalité.

Quant à l'agrainage, régulièrement remise en question, Dominique Busson rappelle que la pratique est régie par des règles particulières. « Les chasseurs ne peuvent pas prendre l'initiative d'eux-mêmes. L'agrainage au bidon est interdit. Si un agrainage doit être pratiqué, c'est uniquement en forêt, loin des parcelles agricoles. » 

Mélodie Comte

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