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Les critères pour bien choisir sa mélangeuse automotrice

Avec l’augmentation de la taille des élevages, la désileuse mélangeuse automotrice séduit de plus en plus d’éleveurs soucieux de leur confort de travail et du temps passé à l’alimentation des bovins.

Longtemps restées associées aux Cuma de distribution, les désileuses mélangeuses automotrices sont désormais majoritairement achetées en individuel, l’augmentation de la taille des élevages justifiant plus facilement le recours à ces machines, dont le prix catalogue varie de 125 000 à 150 000 euros pour les plus petits modèles. « D’après les statistiques d’Axema, le marché se situe actuellement aux environs de 140 machines vendues sur les douze derniers mois. Cela prouve l’engouement pour l’automotrice, le volume moyen se situant plutôt à 100 unités par an, observe Pierrick Blanchard, responsable commercial et marketing chez Kuhn. Et sur ces 140 machines, plus des trois quarts correspondent à un investissement en propre. »

Réduire le temps consacré à l’alimentation

Outre l’augmentation de la taille des troupeaux, les raisons principales conduisant les éleveurs à faire le choix de l’automotrice sont la contrainte de main-d’œuvre, la pénibilité et la multiplication des sites. Pouvoir tout faire avec une seule machine offre en effet certains avantages, à commencer par la réduction du temps de préparation de la ration. En prenant l’exemple d’une exploitation de 120 vaches laitières alimentées avec trois mélanges par jour, Kuhn estime qu’une automotrice de 15 m3 permet de réduire le temps de travail de près de 30 minutes (10 min par mélange) par rapport à un système avec une mélangeuse traînée de 16 m3 chargée au télescopique. Outre les minutes gagnées à ne pas passer d’un engin à l’autre, l’éleveur préserve son confort de travail en restant sur une seule machine. À partir du même exemple, en intégrant le coût de fonctionnement du tracteur attelé au bol et celui du télescopique, le constructeur estime que le coût journalier de l’automotrice est plus avantageux à partir de deux mélanges par jour et l’écart se creuse plus on fait de mélanges. À noter que cette comparaison ne tient pas compte du gain potentiel offert par la plus grande précision de chargement des ingrédients de la ration. Toutefois, si l’automotrice arrive à se démarquer par un coût d’usage inférieur, elle impose un « ticket d’entrée » qui n’est pas à la portée de tout le monde. Il faut pouvoir débourser plus de 100 000 euros en une seule fois. Plus abordable, l’investissement d’occasion est de plus en plus courant, en optant pour des machines de Cuma assez récentes et souvent bien entretenues. L’achat d’une automotrice peut aussi coïncider avec un changement de stratégie pour son parc matériel. Il est par exemple possible d’éviter le renouvellement du tracteur dédié à la mélangeuse et de troquer son chariot télescopique pour un simple tracteur avec chargeur.

Une machine compacte, maniable et pas trop lourde

Avant d’investir dans une mélangeuse automotrice, il convient de bien définir ses besoins. Il faut tout d’abord tenir compte des contraintes liées à l’environnement de travail. La hauteur des bâtiments, la position des auges et le parcours vont imposer certains compromis en termes d’encombrement, de maniabilité et d’équipement de distribution. Les machines utilisées en individuel sont généralement compactes et dotées d’un rayon de braquage assez court, grâce notamment à des essieux arrière directionnels à fort angle de braquage. Certains modèles peuvent aussi recevoir quatre roues directrices. « Le poids de l’automotrice est un élément à prendre en compte pour limiter les contraintes sur des bétons peu résistants, que l’on rencontre encore souvent dans les élevages. Notre modèle liberty de 13 m3 affiche, par exemple, un poids à vide de seulement 7 600 kg », indique Jérôme Guiffard, commercial chez RMH. « Le critère le plus important est la charge par essieu, notamment quand la cuve est pleine. Une machine légère à vide peut, du fait de sa conception, avoir une charge beaucoup plus importante sur l’un des essieux quand elle est pleine», précise Pierre Grevet, responsable marketing chez Lucas G.

Une fraise et un volume adaptés à la ration

En plus de l’effectif à nourrir, le type de ration à mélanger va influencer le choix du volume de la cuve et de la capacité de la fraise. Pour une ration riche en fibres longues ou en enrubanné, la fraise aura besoin d’une puissance suffisante pour offrir un bon débit de chargement. Certains constructeurs proposent notamment des versions spécifiques, comme l’illustre Jérôme Guiffard : « Notre fraise dispose en standard de 48 couteaux cuillères, dont le nombre peut être doublé en option avec des couteaux droits pour la rendre plus performante dans la fibre. En revanche, dans cette configuration, on défibre plus le maïs ». Le travail de la fraise a aussi une incidence sur le volume de la ration. « Par son action de calibrage de la fibre, pour une même ration, le coefficient de remplissage de la cuve est meilleur pour l’automotrice, considère Pierrick Blanchard. Une automotrice simple vis de 15 m3 peut absorber autant de matière qu’une mélangeuse trainée à double vis de 18 m3. » Attention également à la capacité réelle de la cuve qui peut être impactée par le point d’ancrage du convoyeur. En effet, une même machine peut se décliner en plusieurs volumes, uniquement en réhaussant la cuve et la vis. Mais, le gain de hauteur ne peut être parfaitement valorisé, que si la sortie du convoyeur est également plus haute, ce qui n’est pas toujours le cas.

Autre critère lié à l’organisation, le nombre de tours souhaité pour distribuer un repas peut conduire à préférer un modèle double vis. « Passer à une double vis pour ne faire qu’un tour au lieu de deux avec une monovis n’est généralement pas rentable, car le surcoût à l’achat, les frais de fonctionnement et d’entretien plus élevés ne peuvent pas être compensés par le gain de temps », estime Pierrick Blanchard.  Le spécialiste considère que la double vis peut s’envisager à partir de 130-140 vaches laitières, avec un troupeau qui n’a pas plusieurs lots.

Bien réfléchir à l’intérêt de rouler à 40 km/h

Avec le regroupement des élevages, de plus en plus de machines doivent intervenir sur plusieurs sites. Lorsqu’ils sont assez éloignés, la question de choisir un modèle homologué à 40 km/h, réservé habituellement aux Cuma, peut se poser. « Attention de bien évaluer les gains potentiels, car les minutes économisées peuvent coûter cher, l’écart de prix entre les versions 25 et 40 km/h n’étant pas négligeable. Il faut un parcours roulant et suffisamment long pour valoriser le surcoût », avertit Pierrick Blanchard.

Joz / Une nouvelle génération de robot repousse-fourrage

Le constructeur néerlandais Joz présente la troisième génération de son robot repousse-fourrage : le Moov 2.0. Extérieurement, il se démarque du Moov Pro par un nouveau capot supérieur. Les principales évolutions concernent le système d’entraînement des deux roues, qui utilise désormais deux nouveaux moteurs électriques plus puissants, associés à des réducteurs hypoïdes pour supprimer les chaînes utilisées sur le modèle précédent. Les deux roues motrices profitent désormais de pneumatiques pour améliorer l’adhérence et la troisième roue pivotante affiche un diamètre de 140 mm. Autre amélioration, le tambour inox repoussant le fourrage adopte un entraînement électrique, lui autorisant deux sens de rotation pour travailler à droite ou à gauche. La rotation du tambour peut aussi être stoppée pour passer d’un bâtiment à l’autre. En option, le Moov 2.0 peut recevoir un relevage du tambour dégageant une hauteur de 7 cm sous la jupe pour franchir des pentes jusqu’à 15 % ou évoluer sur des sols sales, sans risquer de souiller le fourrage. Autre option, la gestion de l’automate est capable de piloter automatiquement l’ouverture et la fermeture des portes, lorsque l’engin change de bâtiment. Joz indique avoir également optimisé l’accès aux composants du robot pour son entretien.

Vitesse : 12 m/min - Poids : 680 kg -

Hauteur : 1 013 mm - Diamètre : 1 316 mm

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