Aller au contenu principal

« Les concours d’animaux ne sont pas un simple lieu de compétition »

Les compétitions bovines dans le Puy-de-Dôme se comptent cette année sur les doigts d’une main, un crève-cœur pour les éleveurs habitués à ces rendez-vous.

Loïc Lacroix au côté d’Invaincu, son champion né et élevé à la ferme dont la carrure de 1,15 tonne cache un caractère de peluche.
Loïc Lacroix au côté d’Invaincu, son champion né et élevé à la ferme dont la carrure de 1,15 tonne cache un caractère de peluche.
© G.Gapihan

Au Gaec Lacroix, la sélection génétique est une passion familiale. Loïc et Pascale, sa maman, élèvent depuis plus de 15 ans quelque 160 mères Aubracs, des vaches « rustiques » qui « ne craignent pas les longues marches » et qui se distinguent par « leur intelligence ». Depuis 2008, leur élevage s’illustre dans les concours pour la qualité de ses animaux. Invaincu, un taureau Aubrac de 7 ans, né et élevé sur la ferme de Saint-Ours-les-Roches et cinq fois champion mâle au concours départemental et inter-départemental, fait d’ailleurs leur fierté. Malheureusement, le nombre de compétitions bovines, cette année, est considérablement réduit. Les concours Aubrac à Saint-Ours-les-Roches le 12 septembre, Charolais Prestiges à Saint-Gervais-d’Auvergne du 7 au 11 novembre et le Sommet de l’élevage seront les seuls rendez-vous contre une quinzaine habituellement dans le Puy-de-Dôme.

« C’est à travers les concours qu’on s’améliore »

L’annulation du concours départemental Aubrac serait une déception pour Loïc Lacroix. « Les concours ne sont pas une simple compétition ou un lieu de commerce. C’est d’abord un moment de rencontres et d’échanges entre les éleveurs. Ces moments-là remettent notre travail et notre façon de travailler en question. C’est à travers eux qu’on s’améliore. »

Le Gaec Lacroix conduit d’ordinaire une vingtaine d’animaux dans plusieurs concours. Cette année, Loïc a dû revoir sa copie et prévoit de sortir entre 25 et 30 animaux à l’unique concours départemental. Quant au Sommet de l’élevage, dont la race est à l’honneur cette année, il espère pouvoir y glisser également plusieurs représentants (es) de son élevage.

Malgré les incertitudes, Loïc poursuit le dressage de ses animaux. Si certains comme Invaincu sont rôdés à l’exercice, c’est une nouveauté pour d’autres. « Ça promet de chaudes soirées mais ça reste la partie que je préfère parce qu’il y a une relation particulière qui se noue avec l’animal. »

« C’est aussi un attachement »

Les concours occupent une place importante dans l’élevage mais Loïc veille à ne pas s’y perdre. « Les concours ont leur utilité et leur attractivité mais il ne faut pas oublier pour autant les critères d’élevage. Ce sont des animaux de rentes avant toutes choses, avec lesquels on travaille quotidiennement. »

Depuis qu’ils ont débuté l’élevage d’Aubracs, le Gaec Lacroix a tout misé sur la facilité de vêlage, les qualités maternelles et la docilité de ses animaux. « En 15 ans, on a dû faire cinq césariennes et en moyenne deux matrices par an. Quant à la docilité, on n’hésite pas à se séparer des animaux trop caractériels. »

Le Gaec Lacroix doit cette progression génétique fulgurante à la soif invétérée du patriarche Gérard Lacroix. « Mon père était l’un de ces rares sélectionneurs à connaître l’ascendance complète des vaches et des taureaux par cœur. Il n’avait qu’un petit carnet comme pense bête. Il nous proposait parfois des mariages surprenants mais toujours réussis. Il pouvait passer une après-midi complète à discuter avec des éleveurs. Rares étaient ceux qui repartaient sans avoir acheté un taureau de la ferme » raconte Loïc. Le décès tragique de ce dernier en 2018, n’a pas entamé la volonté du jeune éleveur et de sa mère d’enrichir encore ce troupeau devenu désormais plus qu’un outil de travail mais un héritage familial. « La sélection, les concours, c’est plus que de l’élevage. C’est une passion. C’est un attachement. L’une de mes vaches a 18 ans. Elle n’a même plus de dents mais elle est toujours aussi belle et sympathique. Il y a certains animaux avec lesquels on a des souvenirs et un lien particuliers. Ceux-là, je ne pourrai jamais les conduire à l’abattoir. »

Les plus lus

Une dame dans une pièce.
Hôpital d’Aurillac : “Je n’ai pas pour habitude d’abandonner”

Attaquée sur les réseaux sociaux puis lors du conseil municipal d’Aurillac, la directrice réagit.

Attaques de loup dans le Cantal : hécatombe en une semaine

A trois jours d'intervalle, les troupeaux ovins de Jérôme Planchot et Guillaume Roux ont été attaqués dans le secteur de Murat…

Vautours : quatre veaux réduits à l'os dans les Monts du Cantal

Quatre veaux retrouvés à l'état de squelette dans deux estives attenantes des Monts du Cantal. Sur l'un d'eux, une soixantaine…

Coureurs trailers en descente sur un chemin dans le brouillard.
Et si un Cantalien s’adjugeait l’UTPMA ?

Dans un ultra trail du Cantal (UTPMA) réputé pour sa technicité, sa variété et ses paysages, l’expérience du terrain pourrait…

Quel sera le futur de la Commanderie templière ?

La commanderie templière de Celles sort d’une longue léthargie grâce à la passion de Claude  et Bernadette Aguttes, ses…

les quatre personnes de la famile Soule
À tire d’aile, 20 ans de diversification pour le Gaec des Tuyas Dorés

Depuis 20 ans, le Gaec des Tuyas Dorés à Saint-Poncy élève et commercialise des volailles en plus de son atelier de vaches…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière