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Viticulture
Les champignons impacteront-ils le rendement ?

Les attaques de mildiou et d'oïdium dans les vignobles AOC Côtes d’Auvergne du Puy-de-Dôme donnent du fil à retordre aux viticulteurs.

La véraison est bien entamée dans les vignobles du Puy-de-Dôme.
La véraison est bien entamée dans les vignobles du Puy-de-Dôme.
© Mélodie Comte

En ce début de mois d’août, la maturation des baies est bien entamée dans les vignobles AOC du Puy-de-Dôme. Le secteur de Châteaugay est le premier à être entré en véraison (il y a une vingtaine de jours). Le secteur centre lui a emboîté le pas il y a 10 jours, tandis que le secteur de Boudes, moins touché par les précipitations, rattrape peu à peu son « retard ». En légère avance cette année, la récolte devrait avoir lieu autour du 15 septembre, selon Gille Vidal, président de la Fédération viticole du département. Autour de Châteaugay, les vendanges commenceront un peu plus tôt, vers le 10 septembre. Dans l'ensemble, les attaques de champignons ne devraient que peu impacter le rendement cette année.

Attaques de mildiou

Après un début de printemps sec, l’alternance entre orages et fortes chaleurs entre mai et juin a accéléré la pousse des vignes et favorisé l’apparition du mildiou, en particulier sur les cépages de pinot gris. « Absorbés par d’autres préoccupations, nous avons malheureusement été plusieurs à ne pas avoir commencé le traitement assez tôt » regrette Gilles Vidal, qui explique que la profession n'a pris pleinement conscience du problème sanitaire qu'autour de la mi-juin. « Ceux qui ont démarré les premiers traitements de bonne heure, avec une cadence régulière et des produits hauts de gamme, s’en sont mieux tiré que les autres » constate de président de la fédération.
Malgré un mois de juin « très compliqué », la fédération anticipe « entre 5 et 10% de pertes dues au mildiou, au maximum, au niveau de l’appellation ». Pertes compensées grâce à des « sorties de grappes exubérantes en début de cycle ». Pour garantir des pertes moindres, les viticulteurs devront rester vigilants, même si « théoriquement, les grappes complétement vérées sont plus résistantes ».

L’oïdium en seconde ligne

Depuis fin juin, un autre champignon, l’oïdium, s’est invité dans au sein de certains vignobles. « Ce n’est pas nouveau : tous les ans, les parcelles et cépages les plus sensibles, tels que le chardonnay, sont touchés par cette moisissure. Mais cette année, elle persiste sur certains secteurs, malgré des traitements rigoureux avec des produits de haute qualité. En particulier dans les vignes présentant des amas de grappes » rapporte Gilles Vidal. Pour éviter la prolifération, les viticulteurs concernés ont supprimé les feuilles et grappes touchées, avant d'appliquer les produits fongicides. Le traitement devra être rigoureusement maintenu « jusqu’à ce que les grappes soient toutes complétement vérées, tout en respectant les dates limites avant récoltes ».
La pénalité sur le rendement, si elle n’est pas chiffrable, devrait être inférieure à celle engendrée par le mildiou.

Rendements hétérogènes

« Il est compliqué d’estimer le rendement plus de 10 jours avant la récolte » explique Gilles Vidal. « Si les températures restent très élevées entre le 15 août et le début des vendanges, l’alimentation du raisin sera bloquée et provoquera une perte de jus. Si 40 mm de pluie tombent à partir du 15 août, on peut estimer que le rendement sera semblable à celui de l’an passé : entre 35 et 40 hl/ha suivant les secteurs. » Des disparités seront certainement constatées entre les vignerons ayant démarré les traitements à temps et ceux « qui ne se sont pas méfiés ». Après un rendement moindre en 2022, « le secteur de Boudes devrait mieux s’en sortir cette année ».

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