Les Cantaliens s’inscrivent dans les pas d’Emmanuel Macron
Comme au premier tour, le Cantal a choisi Emmanuel Macron, plébiscité dans le département avec près de 70% des voix lors d’un scrutin marqué par l’abstention et les votes blancs.
Historique : dans les deux camps, c’est le même vocable qui prévalait dimanche soir à l’issue du second tour. Place des Droits de l’Homme à Aurillac, au QG cantalien du Front national, malgré une défaite plus sévère qu’attendue, Gilles Lacroix, responsable départemental, se félicite d’une nouvelle forte progression du vote frontiste en terre cantalienne, faisant valoir un score qui a plus que doublé entre 2012 et 2017 avec 30,17 % des voix face à Emmanuel Macron, contre 15,12 % au premier tour de la présidentielle de 2012. Et ce sont 9 061 bulletins de plus qui sont allés gonfler le score de Marine le Pen en cinq ans, et 7 300 entre le premier et le second tour. Mais ici comme ailleurs, cela aura été plus qu’insuffisant pour s’imposer. Historique, la victoire d’Emmanuel Macron l’est à l’évidence bien plus. À 39 ans, celui qui faisait encore figure de bleu dans le paysage politique hexagonal il y a trois ans, a réussi rien moins qu’une révolution avec un mouvement lancé en avril 2016 seulement.
Le FN ne rallie pas le Cantal rural
Une révolution et le tour de force de mettre à terre les deux partis au pouvoir depuis des décennies, rebattant intégralement les cartes de cette Ve République que d’aucuns voulaient enterrer. Une démarche et un message audacieux auxquels les Cantaliens, plus que d’autres, ont adhéré en plébiscitant - lors de ce second tour comme au premier - le candidat d’En Marche ! Emmanuel Macron l’emporte avec près de 70 % des voix (69,83 %, soit 4,66 points de plus qu’en moyenne nationale) sur ce territoire jadis entièrement acquis à la droite, à laquelle les Cantaliens ont fait une première infidélité en choisissant François Hollande en 2012. Et contrairement à l’analyse d’une presse parisienne bienpensante, si le huitième président de la Ve République a fait un carton dans la France des villes comme à Aurillac (78,1 %), il affiche des scores tout aussi élevés dans la France des champs à l’image de communes telles Rouziers (83,58 %), Chaliers (81,7 %), Cheylade (83,8 %), Beaulieu (82 %), Saint-Julien-de-Toursac (84,9 %), Junhac (79,89 %)... Un monde agricole et rural, taxé de conservatisme et de réactionnaire, qui a au contraire montré son attachement à l’Europe et son attirance pour les idées progressistes. La candidate du Front national n’arrive elle en tête que dans quatre communes : Rouffiac (56,6 %), Gourdièges (55 %), Badailhac (54 %), Montmurat (52,9 %).
Près de 10 % de votes blancs
Pour autant, ce scrutin aura aussi été marqué par le poids de l’abstention et des votes blancs : 78,47 % des électeurs cantaliens se sont déplacés, une participation en recul de près de six points par rapport à 2012 et de huit par rapport à 2007. Dimanche, ce sont aussi plus de 9 000 votes blancs (près de 10 % des bulletins) et 3 727 nuls qui ont été recensés. Des électeurs qui ont opté pour le “ni-ni” que les relais du nouveau chef de l’État vont devoir aller séduire d’ici le 11 juin et le premier tour des législatives. Une marche tout aussi cruciale que celle franchie hier soir.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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