Les canards de la Margeride : le pari d'une filière rare en Lozère
Ils ne voulaient pas « faire la même production que tout le monde », mais souhaitaient s'installer en tant qu'agriculteurs. Mélanie François et Adrien Salgado, après une réflexion de trois ans, ont pu conjuguer leurs passions en s'installant en canard gras à Chambaron.

« C'est ma fille qui nous a mis sur la voie », retrace, amusée, Mélanie François de leur installation au 1er janvier 2021. Toute cette aventure commence il y a trois ans, lorsque le couple et leurs enfants se rendent en Dordogne pour des vacances bien méritées. Adrien Salgado et Mélanie François baignent déjà dans le monde agricole : elle est salariée agricole, il a été conducteur de camion de laiterie, entre autres. Mais l'idée de s'installer à leur propre compte leur trotte déjà dans la tête. Ils attendent surtout de trouver le bon concept. « S'installer en élevage bovin alors qu'il y en a déjà beaucoup, ça ne nous attirait pas », explique Mélanie François. « Durant ces vacances, nous visitons un élevage de canards et ma fille nous dit, ''vous devriez faire ça'' ». Une remarque pas tombée dans l'oreille d'un sourd, puisque les parents se mettent à réfléchir aux possibilités que l'élevage de canards pourrait leur apporter.
« Maîtrise de la production de A à Z, diversification, filière peu exploitée en Lozère » : trois critères qui plaisent aux futurs installés, qui mûrissent leur projet avant de se lancer officiellement cette année. Et mettent leur période de réflexion à profit pour effectuer des stages en Dordogne et dans le Gers pour se former auprès d'exploitants traditionnels, se rapprochent de la chambre d'agriculture pour établir les paramètres de leur installation et trouver le terrain qui accueillera les bâtiments nécessaires aux canards qu'ils vont élever. « Ce qui nous a poussés aussi, c'est que les gens ont cru en nous », se réjouissent Mélanie François et Adrien Salgado. Leur pari a réussi, puisque lors des journées portes ouvertes qu'ils ont organisées le 19 décembre, près de 300 personnes sont venues visiter leur exploitation.