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Les agriculteurs ne veulent plus vendre à perte

Dans la continuité des actions syndicales menées cet hiver et l’été dernier, les responsables professionnels du Massif central rencontreront le 7 juin prochain les parlementaires. Objectif : convaincre de l’urgence d’une meilleure répartition de la valeur au sein des filières.

© S. Chatenet

Alors que le projet de loi Sapin 2 portant sur le champ des relations commerciales devrait être examiné sous peu par les parlementaires, la FNSEA et ses représentants régionaux planchent depuis plusieurs semaines sur des propositions. La crise agricole n’épargne en effet aucun secteur. Au-delà des mesures d’urgence et autres allégements qui ont été obtenus grâce aux multiples mobilisations syndicales et qui ont donné un peu d’oxygène aux trésoreries, ce que les agriculteurs attendent aujourd’hui ce sont des prix. Et pour ramener du prix à la production, il n’y a pas trente-six solutions, comme le résume Patrick Bénézit, président de la FRSEA Massif central : « Il faut renverser la loi de modernisation de l’économie (LME) qui dès le départ dans ses attendues à donner la main aux acheteurs en faisant de la baisse des prix l’enjeu principal ».
Dans ces conditions, on comprend bien comment les rapports de force ont été déséquilibrés dès le départ y compris par les textes de loi.

Halte au hold-up
« Avec le projet de loi Sapin 2, nous pouvons faire bouger les lignes en incluant dans la contractualisation la référence obligatoire aux coûts de production ». Reste à convaincre les parlementaires et à accélérer le lobbying pour faire avancer ce dossier hautement stratégique pour l’avenir de l’agriculture. C’est tout l’objet de la journée de mobilisation nationale du 7 juin, initiée par le réseau FNSEA. Dans tous les départements, les responsables professionnels rencontreront les élus avec un dossier « béton » et des arguments imparables alimentés par l’Observatoire des prix et des marges. Dans ces récentes conclusions, l’Observatoire a révélé qu’en 2015, le chiffre d’affaire des productions animales et végétales a baissé de 2,4 % alors que dans le même temps, les GMS ont augmenté les prix à la consommation de 0,5 %. Par catégorie, les écarts entre le prix des matières premières et celui du produit fini sont parfois abyssales. « Sur le pain ou encore le steak haché, on arrive à des coefficients multiplicateurs complètement délirants témoignant une fois encore qu’en 2015 plusieurs milliards d’euros sont passés d’une poche à l’autre. Et pour 2016, cela risque d’être encore pire », prévient Patrick Bénézit.

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