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Alimentation animale
Les agriculteurs ne doivent pas rester hors du débat

Comment évaluer l’impact environnemental de l’alimentation des animaux ? C’était le thème du débat organisé par l’Urfacal(1).

De gauche à droite : Jean-Michel Boussit, Sylvain Tostain, Didier Bonhomme et Denis David. Outre le critère carbone, quels autres indicateurs de la performance environnementale des productions agricoles peut-on imaginer demain ?
De gauche à droite : Jean-Michel Boussit, Sylvain Tostain, Didier Bonhomme et Denis David. Outre le critère carbone, quels autres indicateurs de la performance environnementale des productions agricoles peut-on imaginer demain ?
© DR

Le Grenelle de l'Environnement a décidé de généraliser l'affichage des informations environnementales sur les produits et les services (l'échéance pour l'affichage à destination des consommateurs a été fixée à 2011).
Dans cette optique, les syndicats de la nutrition animale (Coop de France, Snia(2) et Afca-cial(3)) ont créé une Mission technique Développement Durable pour étudier la question de l'impact environnemental de l'alimentation des animaux. Jean-Michel Boussit, adjoint de direction Thivat Nutrition animale, présentait les travaux de cette Mission.

Les matières premières, prépondérantes dans l'impact carbone

Dans le sillage de la lutte contre le réchauffement climatique et pour la réduction des Gaz à Effet de Serre (GES), c'est la notion de critère Carbone qui a émergé pour quantifier l'impact environnemental des produits. L'institut technique de la profession, Tecaliman, évaluait à 89 % le poids des matières premières dans l'impact carbone des aliments pour animaux. Enorme, face aux 3 % dus à la fabrication, et 7 % dus aux transports.
La Mission Développement Durable a donc estimé en kg équivalent CO2/Tonne les émissions de Ges des matières premières, en détaillant les postes (épandage des engrais, semis, labour, récolte, irrigation, etc.). Il est ressorti que quelle que soit la culture, plus de ¾ des émissions de Gaz à effet de Serre étaient liées à la fertilisation. Dans ces travaux, le bilan Ges du Pois est estimé à 50 kg équivalent CO2/ T, celui des céréales oscille entre 300 (orge) et 430 (triticale), et celui du colza (fortement fertilisé, rendement faible) culmine à 780.
Puis elle a cherché à établir une hiérarchie des matières premières utilisées en alimentation animale, selon leur bilan Gaz à Effet de Serre. On trouve ainsi le soja brésilien (huile- graines- tourteau) et l'huile de colza en haut du tableau. Tout en bas, l'orge et le pois ont l'impact Ges le plus faible. Une estimation du kg équivalent CO2/ Tonne d'aliment a enfin été présentée. Le concentré azoté Vache Laitière est en tête, au-dessus de l'aliment poulet finition et démarrage. En bas se trouvent les aliments pour porc.
Plusieurs acteurs de la filière étaient invités à réagir à la présentation de ces résultats : Didier Bonhomme, éleveur laitier en Aop saint-nectaire ; Sylvain Tostain, ingénieur R et D de Saipol (usine de production des tourteaux et des huiles) ; Denis David, directeur de région Alpes Auvergne de Socopa (société d'abattage).
«Il ne doit pas y avoir le seul critère Carbone pour évaluer cet impact environnemental ; d'au-tres critères sont nécessaires» a dit Didier Bonhomme. « C'est tout le Massif central et ses élevages qui sont mis en danger par une telle analyse uni-critère! Je retiens aussi que dans la filière, chacun attend que celui en amont lui fournisse les critères environnementaux de leur produit... Et c'est nous agriculteurs, céréaliers ou éleveurs, qui sommes au début de la chaîne ! Mais les agriculteurs doivent rentrer dans le débat, nous devons nous investir dans la création de données fiables pour évaluer cet impact environnemental.»

(1) Union régionale de fabrication d'aliments composés d'Auvergne et Limousin
(2) Syndicat nationale de l'industrie de la nutrition animale
(3) Association française des fabricants de compléments pour l'alimentation animale.

 

 

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