Actions syndicales
Les agriculteurs manifestent pour la défense de leur revenu
La semaine dernière, jeudi 17 septembre, plus de 250 agriculteurs accompagnés d’une centaine de tracteurs se sont mobilisés aux côtés de l’Udsea et des JA pour des actions syndicales dans les sous-préfectures de Thiers et de Riom.
Venus des Combrailles et de Limagne Nord, du Livradois-Forez ou de la plaine d'Ambert. Toutes productions confondues, ils sont venus crier leur colère et la mise en péril de leur métier.
Ambert et Riom presque totalement bloqués
A 9 h 30, les tracteurs prennent place et bloquent six accès à la ville d'Ambert : la route de Marsac, celle de St-Anthème, celle de Chadernolles, le carrefour de St-Pierre et le rond-point de la Masse. Le blocage est quasiment total. Seuls quelques véhicules passent les filtres, en direction de l'hopital d'Ambert notamment. Il y a du monde et des véhicules à chaque point. L'information sur la réussite de la mobilisation circule vite entre producteurs, presque toutes les exploitations du secteur sont représentées. « On avait pas vu ça depuis longtemps » témoigne les plus anciens.
A Riom, blocages filtrants au niveau de plusieurs ronds-points stratégiques et convois de tracteurs rythment l'après midi dans une ambiance solidaire, avec distribution de tracts à l'appui. La comparaison entre les prix de vente des produits en exploitation et les prix des produits en grande surface fait vivement réagir les consommateurs. « Les paysans ne font pas la vie chère » expliquent les producteurs à Riom pour rallier les automobilistes à leur cause. Comme l'ont répété les agriculteurs, ils ne mourront pas sans crier, et ils ne mourront pas tous seuls ! « Producteurs, consommateurs même combat!». La journée de mobilisation s'est terminée au rond-point de Mozac face au parking du supermarché aux alentours de 20 h.
Défilé des tracteurs dans les rues d'Ambert
Le blocage est levé à 13 h et près de 70 tracteurs forment un cortège. Ils effectuent plusieurs tours dans la ville d'Ambert. « Livradois-Forez = future zone désertique », « 1 agriculteur = 7 emplois », « France d'en bas, rejoignez-nous ! », « Pas de pays sans paysans », « Territoire en danger » ... les messages inscrits sur des bâches sont destinés à alerter la population d'Ambert sur la situation critique de l'agriculture. Le défilé est impressionnant et reçoit un bon accueil des habitants de la ville. On entend des encouragements et quelques applaudissements. Les 70 tracteurs convergent maintenant devant la sous-préfecture.
Les sous-préfets à l'écoute des producteurs
Des délégations emmenées par Patrick Trillon et Bruno Chaput et par des représentants des jeunes agriculteurs sont reçues par les sous-préfet d'Ambert et Riom. A Ambert, une dizaine d'élus, député, maire, conseillers général ou régional sont venus exprimer leur solidarité avec le monde agricole.
Les représentants des agriculteurs ont fait part de la gravité de la crise aux sous-préfets. L'ensemble des productions du secteur d'Ambert sont concernées par une crise des revenus sans précédent : l'élevage allaitant, la production laitière, l'élevage porcin... Les productions céréalières ne sont pas épargnées par la crise avec des prix de vente historiquement bas. Les exploitations en phase d'investissement sont les plus fragiles alors qu'elles représentent l'avenir du secteur. « On nous coupe les jambes alors qu'on avait foi en notre métier ! » dénonce David Chauve, jeune producteur de lait d'Ambert, installé depuis 10 ans. Eric Vrignaud et Jean-Yves Lallart, sous-préfets d'Ambert et de Riom, s'engagent à faire remonter au Préfet du Puy-de-Dôme la très forte mobilisation de ce mouvement ainsi que la situation très tendue du terrain, malgré la tenue exemplaire des manifestants.
Les revendications
Dans une motion remise aux représentants de l'Etat, l'Udsea et les JA du Puy-de-Dôme exigent des pouvoirs publics :
- des mesures immédiates pour sauver les exploitations à court terme (années blanches d'annuités d'emprunts, exonérations fiscales...),
- qu'ils assurent la régulation des marchés, seul moyen de retrou-ver des prix de vente rémunérateurs,
- qu'ils prennent des mesures fortes pour lutter contre la volatilité des prix liée aux crises économiques, aux crises sanitaires ou aux accidents climatiques,
- l'arrêt des charges nouvelles et des contraintes environnementales injustifiées,
- et qu'ils fassent réellement «le gendarme » pour garantir une juste répartition de la valeur ajoutée au sein des filières de l'agriculture et de l'alimentation.