Les agriculteurs du Haut-Allier refusent la REOM !
Les agriculteurs du territoire du Haut-Allier crient « non à la REOM ! », cette nouvelle redevance pour l'enlèvement des ordures ménagères.
Les agriculteurs du territoire du Haut-Allier crient « non à la REOM ! », cette nouvelle redevance pour l'enlèvement des ordures ménagères.
Nouvelle contribution
À l'appel des syndicats agricoles, FDSEA et JA de Haute-Loire, une centaine d'agriculteurs issus des 60 communes qui composent la communauté de communes des Rives du Haut-Allier se sont rassemblés à Langeac, devant les grilles de cet établissement public. Et en guise de protestation, ils ont déversé le contenu de remorques chargées de déchets agricoles (paille, foin, bâches plastiques, pneus...) à proximité du siège de la communauté de communes. Une action pour dénoncer l'application d'une nouvelle contribution (d'un montant compris entre 80 et 100 euros par an) à l'ensemble des exploitations de ce territoire.
Lire aussi : Une redevance d'enlèvement des ordures ménagères fait bondir les exploitants agricoles !
Les agriculteurs doivent désormais s'acquitter de la REOM, redevance d'enlèvement des ordures ménagères, pour 2025 et de manière rétroactive pour l'année 2024.
Une très mauvaise surprise pour ces chefs d'exploitation qui disent ne générer aucune ordure ménagère sur le site d'exploitation et qui de surcroît ne bénéficient d'aucun service de collecte en contrepartie. Une véritable injustice qu'ils sont bien décidés à combattre !
Après avoir reçu une première facture au printemps dernier, certains font même désormais l'objet de mises en demeure...
C'est justement le cas de Dominique Vallon, installée à Mercoeur dont le mari est salarié sur la ferme, et qui se demande par ailleurs pour quelle raison le montant de sa redevance est plus élevé que celle de ses collègues...?
Principe de la double peine
Parmi les agriculteurs présents, un ancien exploitant et maire de Saint-Bérain, Serge Rocher, était là pour crier son désaccord :
« Nous n'adhérons pas à ce système sachant que, depuis plusieurs années, des collecteurs assurent le ramassage régulier de nos déchets agricoles (emballages vides de produits phytosanitaires, plastiques, filets et ficelles, pneus). Aussi, quel est l'intérêt d'appliquer une taxe supplémentaire ? On se demande à quoi va servir cette nouvelle redevance ? Certains agriculteurs, qui ont d'autres activités annexes (tables et chambres d'hôtes, société d'exploitation photovoltaïque), cumulent les redevances et doivent s'acquitter d'un montant supérieur à 500 € ! C'est exorbitant. D'autant qu'aucun container n'a été mis à notre disposition ».
Emmanuel Eymard, agriculteur sur cette même commune, « redoute une rupture de la chaîne du recyclage suite à l'arrivée de la REOM et rappelle que les agriculteurs paient déjà une redevance (en vue d'un recyclage et du traitement) à chaque achat de marchandises pour leur activité ; nous sommes donc sous le coup du principe de la double peine ! ».
Aucune d'ordure ménagère générée
« Nos exploitations ne génèrent pas d'ordures ménagères, ce qui ne justifie donc pas la mise en place d'une collecte. Les agriculteurs n'ont pas de raison de payer cette redevance. La meilleure des solutions serait de revenir sur la mise en place de cette dernière. On nous dit qu'à terme, les Sictom pourraient collecter les déchets agricoles, mais alors que fait-on de nos filières déjà en place ? Nous contestons aussi la manière dont a été mise en place cette REOM qui touche toutes les exploitations, peu importe la nature de leur activité et leurs productions » a déclaré Anthony Fayolle, secrétaire général de la FDSEA.
Selon François Seret, délégué cantonal FDSEA : jusqu'à aujourd'hui, « nous bénéficions déjà d'un service très organisé, via les collectes de nos partenaires agricoles, nous ne déposons jamais rien dans les déchetteries. Je considère cette REOM comme une injustice puisque nous n'avons aucun service assuré. De surcroît, la profession agricole n'a pas été informée ni consultée sur ce dossier ».
À l’issue de la manifestation, les responsables agricoles et les représentants de la communauté de communes se sont accordés à lancer une concertation sur le sujet ; deux solutions seront discutées dans les semaines à venir.