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Les agriculteurs bio craignent pour la lisibilité de leurs produits

L´association de producteurs bio du Cantal dénonce une série de mesures et de projets en France et en Europe qui risquent, selon elle, de tromper les consommateurs.

Des "attaques frontales". Vincent Vigier, animateur de Bio 15, l´association de producteurs bio du Cantal, avait choisi des termes forts pour marquer les esprits des participants à l´assemblée générale présidée par Jean-François Pecoul. Vincent Vigier a pointé trois menaces qui pèsent selon lui sur les agriculteurs bio : le projet de nouvelle réglementation d´agriculture biologique présenté par la Commission européenne ; la taxation des semences de ferme et le projet de loi sur les OGM présenté en conseil des ministres, qui autoriserait en France un taux d´organismes génétiquement modifiés de 0,9 %, y compris dans les semences bio. "En France, il est difficile de savoir qui sème des OGM, donc qui contamine et par voie de conséquence, qui doit payer les indemnisations", résume le bureau de Bio 15. Pourtant, un sondage BVA affirme que 78 % des Français sont favorables à l´interdiction temporaire des OGM, en attendant d´avoir un recul suffisant pour exprimer un avis objectif. Ce même sondage révèle que 85 % des personnes interrogées souhaitent que des labels de qualité comme le Label rouge, les AOC ou l´agriculture bio certifiée AB soient garantis sans OGM.

Des cahiers des charges moins stricts

Un autre projet politique risque de brouiller encore la lisibilité des produits bio : la Commission européenne prévoit une règle de "flexibilité négative", assortie d´un étiquetage et d´un logo unique. En clair, chaque Etat membre pourra profiter d´un standard certifié "UE-biologique", avec une réglementation différente selon les pays. Chacun pouvant, en effet, fixer des dérogations moins contraignantes que le socle commun. "Sans le savoir, le consommateur achèterait donc des produits différents sous la même étiquette", commente Bio 15. "Des cahiers des charges nationaux plus stricts perdent donc tout intérêt et deviennent inapplicables". En outre, la mixité sur les exploitations pourrait être prochainement autorisée. C´est-à-dire qu´une partie de la production pourrait être certifiée, l´autre non, "à condition que les unités soient clairement séparées"... Enfin, les produits chimiques (tant pour les sols que pour les animaux) seraient tolérés en cas de menace sanitaire par exemple, dans des conditions fixées par l´Union européenne.

La consommation augmente

"Le seuil d´exigence risque de baisser encore d´un cran", redoute Bio 15 qui craint une banalisation des produits certifiés. Par ailleurs, dans le processus de décision envisagé et les règles de gestion, le projet augmente les pouvoirs de la Commission européenne sur les évolutions du règlement de la bio et ses points techniques, au détriment des Etats membres et des instances consultatives nationales. Vincent Vigier ajoute enfin à ce long chapitre de mauvaises nouvelles que tous les agriculteurs -bio ou non- seront soumis à une taxe sur les semences de ferme (semences produites sur l´exploitation). Les difficultés auxquelles les producteurs bio sont confrontés s´avèrent d´autant moins justifiées d´après leurs fédérations régionales et leur fédération nationale (FNAB), que les produits certifiés AB séduisent de plus en plus de consommateurs. Entre 2003 et 2005, la consommation de produits issus de l´agriculture biologique a progressé de 10 %. Selon ce même baromètre, 47 % des Français sont consommateurs d´au moins un produit bio par mois, alors qu´ils n´étaient que 37 % en 2003 et 44 % en 2004.

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