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Les agriculteurs bio cherchent des pistes pour se relancer

Face notamment à la baisse de la consommation de lait, l´agriculture biologique attend beaucoup des aides publiques pour développer de nouveaux marchés.

Après des années de forte croissance, due notamment aux différentes crises de la "vache folle", l´agriculture biologique marque le pas. La baisse de la consommation en Allemagne, premier marché en Europe, se fait ressentir jusque dans le Cantal. Si les adeptes convaincus restent fidèles, de nouvelles parts de marchés font défaut en cas de récession et la filière bio ressent d´autant plus fortement ses faiblesses : trop de discrétion face au grand public et difficulté d´approvisionnement. Le label AB n´a pas pu, ou pas su, se démarquer du concept financier de la consommation. Dans le Cantal, l´association Bio 15, qui tenait son assemblée générale le 5 mars, rassemble 60 des 100 producteurs certifiés du département. 60 % font de la viande bovine, 30 % du lait (4 millions de litres) et 10 % du porc, des plantes aromatiques, des fruits et des chèvres.

Lait : consommation en baisse

Pour le lait, les inquiétudes se font jour avec une chute de la consommation depuis que certains estiment que les laitages ne sont pas bons pour la santé (- 25 % sur les fromages et - 7 % pour le lait UHT). "Nous n´échappons pas à la règle", explique Vincent Vigier, animateur de Bio 15. 45 % de la collecte repart dans le circuit conventionnel faute de débouchés (contre 30 % en 2003). La hausse des coûts de transport pour quelques producteurs isolés fait réfléchir. Aussi, certaines laiteries dénoncent-elles les engagements pris verbalement lors des conversions.
Principal transformateur bio du département, la laiterie Wälchli maintiendra un différentiel de prix de 40 centimes de francs par litre jusqu´en juin soit une baisse de dix centimes par rapport à 2004. L´entreprise pourrait restreindre sa zone de collecte. L´association a proposé l´élargissement de collecte sur le secteur de Margeride avec un potentiel de 1,2 million de litres et de travailler sur de nouveaux débouchés dans le Var. "Nous misons beaucoup sur l´aide à la collecte de 2 000 euros par producteur de la part de la Région pour au moins sauver les meubles", signalait samedi matin Henri Chabaud.

Viande : soutien des collectivités

Concernant la viande, l´abattage et la découpe de viande bio sur Aurillac ont débuté en juillet dernier avec Covial. L´étude menée par les étudiants de l´Enita auprès de 200 bouchers du Cantal et du Puy-de-Dôme n´a pas été convaincante sur l´intérêt des professionnels à commercialiser de la viande bio. En revanche, l´opération qui consiste à faire découvrir et manger bio dans les cantines bénéficiera du soutien du Conseil général du Cantal à hauteur de 3 euros par kilo de viande sous signe de qualité pour les collèges (l´établissement de Saint-Martin-Valmeroux a un projet de menus bio réguliers pour 2005) et probablement du Conseil régional pour les lycées à hauteur de 80 centimes d´euros par repas. Des contacts sont en cours avec la mairie d´Aurillac pour fournir les cuisines centrales de la Ville. La nouvelle majorité régionale s´est engagée à doubler sa subvention à l´agriculture biologique (400 000 euros). "Il y a l´aide à la certification, ce qui peut être un signe pour que les gens restent en bio, explique Jean-Michel Cellier, président d´Auvergne Bio. Mais j´ai peur qu´avec des aides trop ciblées, tout le monde n´en profite pas et que nous ne puissions consommer l´enveloppe". Installé dans le Puy-de-Dôme, ce dernier est revenu sur le combat mené contre les essais d´organismes génétiquement modifiés (OGM) dans la plaine de la Limagne. "Il sera difficile de cohabiter", affirme-t-il.

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