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Les agneaux nés après le 1er juillet auront une boucle électronique

C'est à partir du 1er juillet 2010 que l'identification électronique des ovins et caprins entre en vigueur. Claude Font président de la Fédération départementale ovine nous explique le calendrier de mise en place, les avantages et inconvénients de ce système et la position de la profession sur ce dossier. La semaine prochaine dans La Haute-Loire Paysanne nous insisterons sur les modalités pratiques.

Les agneaux nés après le 1er juillet 2010 seront identifiés électroniquement.
Les agneaux nés après le 1er juillet 2010 seront identifiés électroniquement.
© HLP

L'identification électronique devient obligatoire pour les agneaux nés à partir du 1er juillet 2010, comment la Fédération Nationale Ovine s'est positionnée sur ce dossier ?
Claude Font : “L’identification électronique est rendue obligatoire par un règlement européen datant de 2004. Il devait imposer le bouclage électronique des brebis à partir de 2008. Cette date a été repoussée plusieurs fois grâce à la pression de la FNO. Elle a également obtenu une prise en charge de la part de l’état jusqu’en 2013 afin que l’identification électronique ne revienne pas plus cher aux éleveurs que le système actuel”.

Quel est le calendrier de mise en place de l'identification électronique ?
C.F. : “L’identification électronique devient obligatoire pour les agneaux nés à partir du 1er juillet 2010. Les moutonniers devront, à partir de cette date, identifier leurs agneaux dans les 7 jours après la naissance. La dérogation pour les agneaux de boucherie s’applique toujours et permet aux éleveurs de boucler ces agneaux avec la seule boucle électronique (oreille gauche).
Il est également possible pour les élevages qui le souhaitent de reboucler l’ensemble du troupeau en électronique. En effet, en 2013, l’ensemble des troupeaux devront être identifiés avec une boucle électronique.
De plus, derrière l’identification électronique se cache la notification individuelle des ovins et des caprins en BDNI (Base de données nationales de l’identification). En effet, l’état impose l’identification électronique aux éleveurs alors que le système de lecture des boucles ne marche pas à 100 %. Syndicalement, il faut se poser la question de la notification individuelle tant qu’il n’y aura pas d’assurance d’un parfait fonctionnement de l’identification électronique”.

Comment ce nouveau mode d'identification se met en place, quel équipement faut-il et quel sera le coût pour les éleveurs (boucles et matériel) ?
C.F. : “La FDO encourage la professionnalisation des élevages. L’identification électronique fait partie des moyens qui peuvent être utilisés dans les élevages afin de se professionnaliser. Les éleveurs qui le souhaiteront pourront s’équiper d’un matériel approprié pour la lecture des boucles ainsi que des logiciels de gestions de troupeaux mais également de matériel de tri électronique. Nous avons une première idée du coût du matériel : Lecteur fixe : 2 500 € HT - Dispositif de lecture avec tri et/ou pesée automatique : 10 000 à 15 000 € HT - Lecteur portable 600 à 1 000 € HT + PDA 250 à 400 € HT - Lecteur tout-en-un : 1 200 € HT.
La FDO, conjointement à la FRO, étudie la possibilité d’un financement pour ce matériel dans le cadre d’un PMBE (Plan de modernisation des bâtiments d’élevage) élargi (investissement de 4 000 € à 15 000 €)”.

Quels sont les intérêts et les contraintes pour les moutonniers ?
C.F. : “Les contraintes sont surtout dans le coût des équipements adaptés pour la lecture des boucles. Ce nouveau système d’identification à 7 jours demande également plus de rigueur dans la gestion de l’identification. Coté atouts, il y a bien sûr la possibilité d’avoir une gestion plus approfondie du troupeau (gestion des brebis improductives simplifiée, meilleur suivi de la productivité numérique). Les notifications de mouvements peuvent être simplifiées ainsi que la gestion du cahier sanitaire ou des cahiers des charges des signes officiels de qualité. Les éleveurs pourront bénéficier de simplification de manutention grâce à des outils tels que les couloirs de tri et / ou de pesée automatique. Depuis 2008, des projets pilotes ont été mis en place chez des éleveurs de toute la France afin de tester différents systèmes. Les éleveurs qui l’ont testé ne veulent pas revenir en arrière”.

Y-a-t-il des interrogations sur la mise en place de l'identification ainsi que sur l'utilisation des boucles électroniques ?
C.F. : “Même si la FDO trouve que l’identification électronique peut être valorisée dans les élevages, la mise en place de cette nouvelle réglementation vient uniquement d’un règlement européen. Cette mise en place ne vient pas d’une demande de la profession. Je m’interroge également sur le coût supplémentaire des boucles qui jusqu’à 2013 est prise en charge par l’état. Mais après cette date, il faudra se souvenir que les éleveurs payaient les boucles autour de 0,20 € en 2009. Ce nouveau système obligatoire ne doit pas devenir un surcoût pour les éleveurs.
Une autre grande question se pose sur l’utilisation du système dans l’ensemble de la filière. Mon plus grand regret est au niveau de la valorisation au-delà des élevages, puisque la mise en place est obligatoire pour les éleveurs alors que la filière aval n’est pas toujours prête à l’utiliser. Malheureusement, quand il y a une réglementation, elle s’impose toujours aux éleveurs en premier. La filière avale devrait pouvoir être capable de se servir de ce nouveau système dans 3 à 6 mois lorsque la totalité des agneaux abattus seront identifiés avec des boucles électroniques.
Afin de répondre aux questions qui se posent, la FRO compte réunir l’ensemble de la filière et des acteurs concernés par ces changements afin d’évoquer la problématique de l’identification électronique. Le responsable professionnel, Frédéric Noizet, chargé de ce dossier à la FNO sera également présent afin de faire remonter toutes les questions qui se posent”.

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