L'entretien mécanique des prairies n'améliore pas leur productivité
Les vers de terre sont aussi efficaces que les outils pour aérer la prairie !
Certaines prairies de longue durée accumulent de la matière organique sur les premiers centimètres du profil. Ce feutrage asphyxiant limite les échanges gazeux au détriment du rendement. De nombreux outils d'entretien sont munis d'une fonction de scarification ou d'aération du profil. Ces techniques d'aération sont censées améliorer la productivité de la prairie grâce à un meilleur fonctionnement du sol, une meilleure circulation de l'air et de l'eau, un meilleur réchauffement... Destinée à aérer le sol superficiellement (2 à 5 cm), la scarification ouvre le sol pour fractionner les racines, favoriser la circulation de l'air et la minéralisation de la matière organique. Certains outils de décompaction permettent un travail encore plus en profondeur (plus de 5 cm) et sont destinés à redonner du volume à un sol très tassé.
Toutefois, les essais réalisés n'ont montré aucun effet positif du passage des outils d'aération sur la production de la prairie. Celle-ci est au mieux égale à celle du témoin mais peut, certaines années et pour les outils les plus agressifs, être inférieure de 30 % à celle du témoin. Enfin, le passage d'outils d'aération du sol n'a pas eu d'effet significatif sur les indices de nutrition P et K, pas plus que sur la valeur alimentaire du fourrage récolté au 1er cycle.
Dans une prairie, on dispose d'un outil d'aération au moins aussi performant qu'est le ver le terre ! Des études ont montré que deux tonnes de lombrics sont présents en moyenne par hectare de prairie. Une tonne de lombrics remuent 250 tonnes de terres par an en creusant des galeries, ce qui contribue aussi à l'aération de la prairie. Par ailleurs, l'apport d'un fumier vieilli contribue à l'activité des lombrics.