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L’enquête publique ouverte pour les éoliennes du Coyan

Les opposants au projet de parc éolien veulent profiter de cette étape pour sensibiliser l’opinion.

Le projet prévoit d'implanter neuf éoliennes à 1100 mètres d'altitude.
Le projet prévoit d'implanter neuf éoliennes à 1100 mètres d'altitude.
© Wiki Commons

L'enquête publique relative à la demande d’autorisation d’exploiter du parc éolien de Salvaque sur le plateau du Coyan (à cheval sur les communes de Velzic et Polminhac) vient de s’ouvrir, jusqu’au 13 décembre. L’occasion  pour  l’association Vent des crêtes de multiplier les actions de sensibilisation et de lobbying à l’encontre du projet d’EDF Énergie nouvelle. L’association estime qu’il sera destructeur pour le paysage  et le tourisme du massif cantalien. Le promoteur prévoit l’implantation de neuf éoliennes, d’une hauteur de 150 m (104 m de mât et 46 m de longueur de pâle) d’une  puissance   unitaire   de 2,35 MW pour une puissance totale du parc d’environ 22 MW. Le  parc  produirait 36 500 MWh/an, l’équivalent de la  consommation  d’environ 16 000 personnes  (besoins domestiques, chauffage inclus), annonce EDF EN, qui a développé et exploite 40 parcs éoliens en France pour une puissance totale de 840 MW. Six machines seraient installées sur le périmètre de la commune de Polminhac (à plus de 800 m de la première habitation), les trois autres sur Velzic avec une emprise totale au sol de 206 hectares. Un site choisi pour sa compatibilité avec le Schéma régional climat air énergie et un potentiel éolien important : le mât de mesures du vent installé en 2011 démontre selon le promoteur que le plateau offre une configuration géographique favorable, avec une bonne orientation vis-à-vis du vent dominant (nord-ouest) et de l’altitude et un vent compris entre 6 et 8 m/s à 66 mètres.


Sensibilisation des acteurs touristiques


Des arguments que vient contrecarrer l’impact paysager de ces installations pour l’association des opposants au projet. Cette dernière est allée à la rencontre ces derniers mois des professionnels du tourisme des deux vallées concernées, Cère et Jordanne, et en particulier des hôteliers restaurateurs pour les informer des composantes et risques du projet. “On a reçu un bon accueil, expose Claude Anseaume, co-présidente de Vent des crêtes. Depuis, des contacts ont  été  pris  également  avec l’Umih (syndicat des hôteliers-restaurateurs) qui devrait diffuser  à  ses  ressortissants  une note donnant “des éléments de réflexion”, selon l’association. Une même démarche est programmée avec le réseau Gîtes de France.


Photomontages “scandaleux”


Dès ce samedi 15 novembre, l’association va également proposer des “points d’information” sous forme de permanences dans plusieurs communes. Diffusion de tracts, installation de banderoles, réunion publique (le 3 décembre à Polminhac) sont aussi à l’agenda des bénévoles de Vent des crêtes, qui souhaitent accroître la prise de conscience locale et départementale sur ce dossier. “Ce qu’il est important que les Cantaliens comprennent, c’est que c’est un projet d’ampleur départementale et pas uniquement à l’échelle du Coyan, qui intéresse tout le monde, promeneurs, chasseurs, touristes, assène Michel de Barrau, co-président. Le paysage, l’authenticité et la pureté des formes du Cantal, c’est ce qui rend le département exceptionnel et attractif, comme le démontre d’ailleurs le classement du Puy Mary en Grand site de France.” Une reconnaissance dont les opposants craignent qu’elle soit remise en cause avec l’arrivée d’éoliennes “bien visibles depuis le Puy Mary et de nombreuses crêtes, contrairement aux photomontages scandaleux du promoteur”. Au-delà de l’impact paysager, Vent des crêtes met en exergue les conséquences du chantier sur les zones humides et sources d’eau potable qui alimentent les deux vallées et Aurillac nord. “Des convois  de  50 mètres de long vont forcément détériorer ce milieu avec toute sa biodiversité, même si le promoteur  s’en  défend”,  avance Mme Anseaume,  qui pointe  du doigt en outre des dégradations “tout aussi désastreuses” des voies d’accès  prévues  depuis Giou-de-Mamou avec “un chemin de 6 m de large !” Dernière cartouche au plaidoyer des opposants : l’impact du parc sur la cohésion sociale dans les deux communes concernées avec une “zizanie probable”. L’association reste convaincue que rien n’est encore joué s’appuyant sur des avis défavorables donnés par l’autorité environnementale, la Drac et l’Armée.

Impact paysager faible pour EDF EN


Dans son dossier de présentation du projet, EDF Énergie nouvelle reconnaît que “dans l’aire éloignée du projet de Salvaque, les enjeux touristiques sont forts avec comme sites principaux le Grand site classé du Puy Mary et le PNR des Volcans d’Auvergne”. Mais juge que dans l’aire rapprochée du projet de Salvaque, “les enjeux touristiques sont faibles à modérés avec comme sites principaux les châteaux de Vixouze et de Pesteils (...)”

 


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