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L'engagement de tous permettra une défense collective
Les adhérents de la FDSEA étaient réunis mardi 3 avril à St Germain Laprade pour participer au 66ème Congrès de leur syndicat départemental. Outre les dossiers d'actualité que la FDSEA traite au quotidien, c'est une vision d'avenir que le syndicalisme a présenté à ses adhérents à travers son projet DEFI 2020.
Tracer les grandes orientations de l’agriculture départementale à horizon 2020 à travers son grand projet DEFI, réaffirmer la nécessité de s’unir pour défendre la profession, faire face ensemble aux grands enjeux nationaux et européens… voilà les principaux sujets qui ont été présentés lors du Congrès de la FDSEA, mardi 3 avril à la salle polyvalente de St Germain Laprade. Ce rendez-vous en deux temps - un huis-clos réservé aux adhérents en matinée, et une assemblée ouverte aux représentants des Organisations Professionnelles Agricoles départementales et du syndicalisme régional et à la Presse - était également l’occasion de refaire le point sur les grands dossiers défendus et développés en 2011.
On notera que ce 66ème Congrès s’est déroulé sans la présence de l’administration, quarantaine pré-électorale oblige, et sans élus aucuns, à l’exception de Michel Joubert représentant le Conseil Général.
Rapport en vidéo
Cette année, les responsables de la FDSEA ont innové dans leur façon de conduire ce Congrès. Le rapport d’activités présenté par le Secrétaire Général Jean-Michel Durand, était suivi d’une séquence video.
D’abord un montage en chiffres réalisé par la FNSEA et présenté lors du Congrès national de Montpellier la semaine dernière, a mis en avant la place et le poids de l’agriculture et du monde agricole dans le Monde, en Europe et en France. Des chiffres qui ont permis de mesurer l’importance du monde agricole en terme d’emplois directs et indirects, dans l’agriculture et autour de l’agriculture, et en terme d’activités et de retombées économiques…
La deuxième vidéo était départementale. Créée en interne par notre agence Excepto, ce film de 27 mn a servi de support au rapport d’orientation. Sur fond d’images tournées dans les exploitations altiligériennes, le Président de la FDSEA Gilbert Guignand a fait un point sur l’agriculture du département aujourd’hui, et sur les orientations que la FDSEA souhaite prendre à travers son projet DÉFI 2020 ; projet qui a largement été décortiqué dans les colonnes de ce journal, les semaines précédentes.
À la question «quelle agriculture pour demain ?», Gilbert Guignand répond : «une agriculture ambitieuse, plus compétitive, plus rentable, avec des produits qui se démarquent pour une meilleure valorisation, et une amélioration des conditions de travail». Et d’ajouter : «c’est à ce prix que nous pourrons séduire et installer des jeunes».
Pour étayer ses propos, le président a invité des responsables à témoigner sur des démarches ou des actions syndicales qui vont dans ce sens : Yannick Fialip sur le lait Montagne, Maurice Imbert sur le Porc de Haute-Loire, Frédéric Pélisse sur la création des OP laitière, Philippe Lamat sur la production de viande bovine ou Claude Font sur les ovins… Tous ont mis en avant les démarches pour valoriser nos produits, le choix des agriculteurs d’être acteurs dans les filières et plus seulement producteurs, d’accompagner leurs produits jusqu’à la commercialisation et de communiquer positivement sur leur métier.
Gilbert Guignand a également insister sur l’information et la formation de tous, pour aller vers une approche plus économique du métier : «On est des chefs d’entreprise». La FDSEA va donc faire des efforts pour mieux informer son réseau et accompagner ses adhérents en jouant les cartes de la réactivité et de l’anticipation.
Le Président terminera son rapport avec une note d’optimisme. Pour lui, être agriculteur, c’est «le plus beau métier», mais c’est «l’engagement de tous» qui permettra une «défense collective». Et de lancer «soyez fiers de représenter plus de 50 % des agriculteurs et soyez fiers de votre métier».
La FNSEA séduite
Joël Limouzin, l’invité national a rebondi sur ce rapport d’orientation et sur le projet DEFI 2020 : «Cette ambition de se donner une vraie perspective, ça nous marque, nous, à la FNSEA». Notons que quelques jours auparavant, la FDSEA de Haute-Loire et ce projet étaient montrés en exemple à l’occasion du dernier Congrès de la FNSEA.
Patrick Escure président de la FRSEA Auvergne a insisté sur l’importance du réseau et en particulier de la base, rappelant que l’échelon régional était là en «soutien aux départements».
Mikaël Vacher président des JA de Haute-Loire est lui aussi revenu sur «l’image du métier» qui doit être véhiculée «par les agriculteurs», une «image positive». Si cette année, le nombre des installations est très bas, les JA ne baissent pas les bras. Au contraire, «c’est du rôle de chacun de positiver sur notre métier», comme sur ses atouts et ses valeurs.
Michel Joubert rappelait que le Conseil Général de Haute-Loire «n’a jamais abandonné l’agriculture». Il s’intéresse actuellement à 2 dossiers : le lait Montagne et la plateforme de vente de produits agricoles locaux.
Gilbert Bros arrête…
C’est à Gilbert Bros que revenait de conclure ce Congrès 2012. Il a chaleureusement remercié l’équipe de Gilbert Guignand pour tout ce que fait la FDSEA au quotidien, et s’est félicité du travail en bonne intelligence avec les OPA du département et en particulier avec la Chambre d’Agriculture.
Puis il a annoncé, avec une grande et sincère émotion, son départ en retraite en fin d’année 2012 et donc la fin de son mandat de président de la Chambre : «Je ne serais pas candidat aux élections de janvier 2013». Reconnaissant que «prendre des responsabilités» quand on est agriculteur «ce n’est pas facile notamment sur son exploitation», il a néanmoins encouragé chacun à s’engager. «Engagez-vous, c’est enrichissant en terme de relations humaines. Ça permet de voir le monde…».
À l’instar de la salle qui a largement applaudi le responsable professionnel qu’a été Gilbert Bros pendant plus de 40 ans, Gilbert Guignand a simplement ajouté à son intention : «Tu as poussé des coups de gueule, tu as soulevé des montagnes… et tu as un coeur gros comme ça…».
Joël Limouzin, vice-président de la FNSEA
"Vous avez de l'ambition"
L’invité national, vice-président de la FNSEA, Joël Limouzin a souligné l’ambition du projet porté par la FDSEA de Haute-Loire DEFI 2020. Il a également salué l’initiative de la région dans la démarche du lait Montagne. Pour lui, les notions de «produit, territoire et environnement sont un trépied» sur lequel l’agriculture doit se positionner.
L’enjeu de l’agriculture de demain se décline en matière de production, d’emploi et d’aménagement du territoire, et pour lui, «il n’est pas souhaitable de mettre tout cela en opposition». Néanmoins sur la question du «verdissement de la PAC», le responsable insiste sur le choix de la FNSEA de «marquer une pause». Reconnaissant que depuis 10 ou 15 ans, l’agriculture a fait beaucoup d’efforts en matière d’environnement : sur l’eau, la biodiversité, l’aménagement du territoire… «On ne va pas se faire commander en permanence» s’indigne-t-il, «Amenons d’abord tous les pays européens sur un même pied d’égalité…».
Morceaux choisis
Dossier sécheresse et Fonds des calamités
Le dossier sécheresse qui a demandé beaucoup d’énergie sur l’année 2011 a suscité quelques réactions dans la salle auxquelles les responsables professionnels ont essayé de répondre.
Joël Limouzin a expliqué que le Fonds des calamités qui date de 1964 est co-financé par les agriculteurs et des fonds publics. 11% de la prime d’assurance des agriculteurs, y compris les céréaliers pourtant exclus comme le secteur de la vigne du dispositif leur activité étant du domaine de l’assurantiel, va vers ce fonds soit environ 90 millions d’euros. Les textes prévoient que l’État doit contribuer au même niveau.
Pour cette sécheresse 2011, ce sont 260 millions d’euros qui ont été versés sur 65 départements. Gilbert Guignand a précisé que 54 % des agriculteurs qui ont monté un dossier en Haute-Loire ont touché une indemnisation. Les responsables expliquent les problèmes liés notamment au système de repérage des zones sinistrées par satellite avec une inaptitude sur des zones d’altitude et en pente. Et cette mise en évidence a permis quelques rattrapages…
Pour l’avenir, des réflexions portent sur une révision du coût de l’UF, sur les problèmes de chargement, et plus largement sur un éventuel nouveau système avec une assurance fourrage, ou un système de déduction pour aléas… On réflechit également sur le stockage de l’eau, sur des productions moins consommatrices, sur une éventuelle désintensification…
Néanmoins comme l’a souligné Patrick Escure président de la FRSEA, «jusqu’à maintenant, on n’a pas trouvé mieux que le fonds des calamités, qui doit être revu et conforté».