L’énergie coûte cher aux Français
Chaque année le Médiateur de l’énergie et l’institut .becoming sonde les Français sur leur consommation d’énergie. Le dernier rapport en date montre notamment une certaine précarité énergétique et un tassement des efforts de consommation vertueuse pour l’environnement.
Chaque année le Médiateur de l’énergie et l’institut .becoming sonde les Français sur leur consommation d’énergie. Le dernier rapport en date montre notamment une certaine précarité énergétique et un tassement des efforts de consommation vertueuse pour l’environnement.

Après deux années compliquées pour les ménages, le coût de l’électricité a finalement baissé en février. En août dernier, la TVA sur l’abonnement, passée de 5,5 % à 20 % a fait remonter de nouveau la facture. Ces évolutions impactent fortement les Français. Le dernier baromètre de l’énergie analyse les comportements des ménages face à l’énergie.
L’énergie, un gros poste de dépenses mais pas le seul
Les deux années écoulées ont vu les ménages scruter attentivement leurs factures d’énergie. Pas toujours bien informés sur les hausses de prix prévues (56 % seulement disent avoir été prévenus par leur fournisseur), ils attribuent l’évolution à une hausse générale des prix (86 %). L’inflation touchant aussi d’autres postes et notamment l’alimentation, la consommation d’énergie devient un sujet moins préoccupant qu’en 2023 (55 % contre 61 %). Pourtant, la plupart des Français continue de se restreindre au niveau chauffage (75 %) et la proportion de foyers déclarant souffrir du froid a doublé entre 2020 et 2024. Le coût de l’énergie n’est pas seul en cause (41 %), les sondés citant également la mauvaise isolation de leur logement (32 %). Sans surprise, les premiers à se restreindre sont ceux dont les revenus sont les plus limités : les moins de 35 ans (43 %), les employés (41 %), les ouvriers (39 %) et les locataires (37 %).
Les préoccupations environnementales en retrait
Le premier motif d’économie d’énergie invoqué par les Français reste largement financier (88 %) bien avant les raisons écologiques (44 %). Beaucoup estiment également être au maximum des efforts possibles et le nombre de ceux qui pensent encore réduire leur consommation est en recul (-3 points). Même si une large majorité (90 %) de ménages connaît les dispositifs d’aide à la rénovation, le nombre de foyers envisageant des travaux recule également. La hausse des coûts de nombreux postes conduit donc les ménages à différer leurs projets. Si 80 % de la population sait qu’une offre d’électricité verte existe (46 % pour le gaz vert), seuls 60 % des clients se disent prêts à souscrire. La possibilité de changer facilement de fournisseur est désormais largement connue et est perçue positivement. Un français sur trois a déjà changé de fournisseur. Les contrats proposant des prix élevés en période de pic de consommation attirent peu les Français.
De nouvelles hausses à attendre
D’après l’UFC Que choisir, de nouvelles hausses de prix de l’électricité sont à attendre dans les mois à venir. En effet, une réforme du marché entrera en vigueur au 1er janvier 2026. Celle-ci va instaurer un nouveau mode de calcul des tarifs puisqu’EDF vendra l’intégralité de sa production à l’international et n’en réservera plus une partie à prix coûtant. Selon l’UFC Que choisir, ce nouveau mécanisme pourrait aboutir à une augmentation de 19 % de la facture. Selon le Ministère de l’Économie pour qui ces calculs sont « biaisés » un système de reversement prévu dans la Loi de Finances 2025 permettrait de maintenir les tarifs réglementés à un niveau similaire à aujourd’hui.