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L’économie cantalienne en grosse panne de croissance

Relativement épargnée jusqu’au premier trimestre 2012, l’économie cantalienne a vu ses clignotants passer au rouge. Et les chefs d’entreprise n’anticipent aucune embellie en 2013.

2013, peu propice pour la reprise, quel que soit le secteur.
2013, peu propice pour la reprise, quel que soit le secteur.
© PO
Il y a un peu moins de douze mois, en mars 2012, on s’étonnait encore de voir l’économie cantalienne globalement épargnée par la crise. Un calme avant la tempête que redoutaient les chefs d’entreprise interrogés alors par la CCI, tandis que la Banque de France pronostiquait un début d’année 2012certes tendu mais un retournement au second semestre. Si tensions il y a eu, on attend toujours le retournement qui ne devrait pas se manifester avant le milieu d’année 2013. C’est en substance les enseignements dressés mercredi par la Chambre de commerce et d’industrie et le directeur de la succursale aurillacoise de la Banque de France lors d’une soirée où la morosité était palpable dans les rangs des entrepreneurs cantaliens quand ce n’était pas une forme de découragement. Et pour une fois, le ressenti des chefs d’entreprise interrogés par la CCId’Auvergne a sur bien des points rejoint la réalité des chiffres.

“On courbe le dos”...


“Nous souffrons vraiment et en silence, a ainsi témoigné Alain Lacroix, président des artisans du bâtiment (Capeb), le secteur le plus touché aujourd’hui. On courbe le dos pour conserver nos effectifs.” Des propos  confortés par son collègue de la FFBTP, Bernard Villaret, confirmant une diminution d’activité, des effectifs à la baisse, des trésoreries tendues, des perspectives limitées et des appels d’offre de moins en moins nombreux.Patron de la concession Toyota à Aurillac, M. Arnaud a lui chiffré concrètement la forte décélération auquel le secteur de la distribution et de la maintenance automobiles est confronté dans le Cantal : entre 2009et 2012, ce sont 1 100nouvelles immatriculations qui manquent à l’appel, avec un repli de plus de 16%des ventes sur l’année écoulée.“On assiste parallèlement à une baisse en qualité et en gamme”, a-t-il souligné.Si du côté des transports, 2012est qualifiée dans l’ensemble d’année “relativement convenable” par M. Ladoux, l’activité accuse le coup depuis le début d’année 2013 (de l’ordre de - 8 % à - 10%), un phénomène accentué ces dernières semaines par l’impact de la fraude dans les plats cuisinés, qui aurait directement  affecté l’agroalimentaire cantalien.“Et personne ne voit de reprise à l’horizon”, a indiqué le transporteur. Comme eux, les chefs d’entreprise cantaliens sondés par la CCIdu Cantal(1) (via la CCI d’Auvergne) font état d’un ensemble de clignotants passés au rouge en 2012 : 46%des sondés ont ainsi déclaré une dégradation de leur activité en 2012 (soit septpoints de plus que leurs confrères auvergnats). Les secteurs du commerce et des services ont été les plus touchés, tandis que l’industrie semble être parvenue à tirer son épingle du jeu. Un tassement d’activité que confirme l’enquête conduite chaque début d’année par la Banque de France auprès d’un panel d’entreprises auvergnates de plus de 20salariés (hors Michelin), laquelle conclut à une économie régionale en panne de croissance, tous secteurs d’activités confondus avec des chiffres d’affaire en baisse de 0,2%dans la construction, de 0,1% dans les services marchands et 0,5% dans l’industrie.

Rentabilité affaiblie

Conséquence : une fragilisation de l’emploi. Si 71%des sondés cantaliens par la CCI ont préservé leurs effectifs en 2012, 22 %ont réduit drastiquement l’interim et les CDD. “Cette relative stabilité de l’emploi s’explique par la petite taille des entreprises cantaliennes qui ne peuvent, pour beaucoup, se séparer d’un salarié sans perdre de l’expérience, des connaissances et réduire l’activité”, a relevé le président de la CCI, Bernard Bouniol.Les entreprises ont néanmoins continué d’investir dans une majorité de cas hormis dans le commerce. Aux dires des patrons cantaliens, les marges se sont de nouveau contractées, avec, parallèlement, des trésoreries en repli dans plus de 60%des entreprises. Leur rentabilité en sort de fait amoindrie (chez 54%des enquêtés). Un tableau que 2013 devrait venir noircir davantage : 43%des patrons interrogés par la CCIse disent pessimistes pour les prochains mois, notamment dans l’industrie, anticipant une nouvelle contraction d’activité. Pour faire face à la situation, ils envisagent de réduire leurs dépenses de fonctionnement et leur budget communication, leurs investissements et de reporter voire d’annuler des recrutements programmés.

(1) Enquête réalisée du 17 au 28janvier 2013, 126entreprises cantaliennes y ont répondu, 93%ont moins de 20salariés.


Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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