Aller au contenu principal

Le vaccin contre la FCO : vrai/faux

Caroline Massis-Bidault, vétérinaire et membre du conseil d'administration du GDS 63 répond aux questions que se posent les éleveurs au sujet des vaccins contre la FCO.

une seringue charger avec un liquide avec un mouton en train d'être tondu en arrière-plan
Face à la recrudescence des épisodes de FCO, la vaccination systématique pourrait être préconisée.
© Gutner archive

Caroline Massis-Bidault, vétérinaire et membre du conseil d'administration du GDS 63 répond aux questions que se posent les éleveurs au sujet des vaccins contre la FCO.

Lire aussi -> « Où sont les vaccins ? », les éleveurs ovins épuisés et en colère

 

La maladie est partout, ça ne sert à rien de vacciner : vrai ou faux ?

FAUX. L'épizootie de FCO ne touche pas tous les animaux en même temps. Les vecteurs de la maladie (les culicoïdes) sont actifs jusqu'à la fin automne. L'immunité du vaccin ovin (1 injection) se met en place 39 jours après la vaccination et pour les bovins trois semaines après la fin du protocole de primo vaccination complet. L'immunité vaccinale court sur les 12 prochains mois. Si les éleveurs vaccinent en décembre, leurs animaux seront encore immunisés l'automne suivant.

 

Le vaccin provoque des avortements : vrai ou faux ?

FAUX. Les avortements sont des effets secondaires rares (entre 1 et 10 animaux sur 10 000 traités). L'innocuité pendant la gestation est bonne. La vaccination créera toujours moins d'avortements que la maladie.

 

Plusieurs doses sont nécessaires pour l'efficacité du vaccin : vrai ou faux ?

VRAI ET FAUX. Cela dépend du vaccin choisi. En ovin, il est possible de vacciner en une seule dose par contre pour les bovins, deux doses sont nécessaires. Il existe trois vaccins à ce jour : 

- le Syvazul, destiné aux ovins, une seule dose.

- le Bluevac8 pour les ovins et bovins en deux injections (immunité 21 jours après le rappel)

- le BTVPur 4-8 pour les ovins et bovins, en deux injections.

 

Le vaccin n’empêche pas d’attraper la maladie : vrai ou faux ?

VRAI. Le vaccin n'empêche pas les animaux d'être porteurs de la maladie. En revanche, il bloque le développement des symptômes. L'animal ne sera pas malade et donc ne transmettra pas le virus puisqu'il ne parvient pas à se développer.

Lire aussi -> Limiter la pression des culicoïdes

 

Il y a un vaccin par sérotype de FCO : vrai ou faux ?

FAUX. Le Syvazul et le BTV sont efficaces sur les deux sérotypes 4 et 8. Il n'existe cependant pas de vaccins de plus de deux sérotypes. Pour le sérotype 3, c'est un autre vaccin. L'Anses affiche 36 sérotypes de FCO dont 24 qui sont transmis par des culicoïdes. Bien sûr, certains ne sont pas présents sur le continent européen. Les mouvements d'animaux et d'humains permettent à la maladie de voyager et le changement climatique de se développer. De ce fait, les épisodes FCO sont plus courants qu'auparavant. La virulence de la maladie crée une demande de vaccination importante qui entraîne une rupture dans la chaîne d'approvisionnement. De plus, les commandes se réalisent toutes au même moment. Les vaccins sont alors difficiles à obtenir au moment où il y en a le plus besoin.

 

La FCO-8 fait plus de dégâts chez les moutons que chez les bovins : vrai ou faux ?

VRAI. Il y a une forte mortalité et morbidité (un nombre de cas) en ovins. Chez les bovins, il y a beaucoup d'animaux malades mais moins de morts. Toutefois, certains animaux s'en remettront plus rapidement que d'autres. S'ils sont bien complémentés ils reviendront plus vite en bonne santé que les bêtes carencées. Lors d'épizootie comme celle que nous vivons actuellement, les éleveurs ne doivent pas lésiner sur les minéraux et oligo-éléments. Ils doivent aussi gérer les facteurs de transmission, dans la limite du possible : rentrer les animaux dans le bâtiment une heure avant le coucher du soleil et avoir un ventilateur dans le bâtiment pour créer un courant d'air (les moucherons n'aiment pas cela). Les culicoïdes aiment l'humidité, il est donc préférable d'éviter les zones humides et marécageuses mais malheureusement, la météo de cette année favorise l'activité des insectes. L'activité du moucheron s'arrêtera lorsque les températures descendront en dessous de 15 °C.

Lire aussi -> Témoignage : La FCO-8 ravage les élevages ovins du Puy-de-Dôme

 

Les plus lus

Alice Mulle et ses chèvres Saanen
Un élevage caprin équilibré pour les deux associés de Nogardel

Pour Alice Mulle et Antonin Michaud-Soret, qui ont repris la ferme familiale à la suite des parents d’Antonin, leur système…

deux hommes, la famille Lemmet, avec du fromage saint-nectaire
AOP saint-nectaire, une tradition chez les Lemmet

Julien Lemmet incarne la quatrième génération de producteurs fermiers au Gaec de l’Estival de Marcenat. Une tradition…

Le burger fermier de Benoît Lafon

Saveur d'Ayvals - À bord de son food-truck, Benoît Lafon, éleveur salers à Jussac, sillonne tout l’été les marchés de pays et…

Nicolas Cussac sur son exploitation.
Photovoltaïque : pour une maîtrise des coûts de l’électricité sur l'exploitation

Pour maîtriser sa facture d’électricité, le Gaec Cussac La Chaumette s’est converti au photovoltaïque et au chauffe-eau…

Face à la DNC, les éleveurs du Puy-de-Dôme sont appelés à fermer les portes de leur exploitation

La Dermatose Nodulaire Contagieuse (DNC) continue de se propager en Savoie et Haute-Savoie. DDPP, GDS et les vétérinaires…

Les lésions même cicatrisées restent douloureuses pour l'animal.
DNC : l'abattage est-il réellement justifié ?

Face à la dynamique de contamination (vectorielle et par contact) et les difficultés d'identifier les bovins exprimant peu les…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière