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Le syndicat apicole, réuni en assemblée générale, s’inquiète de l’avenir économique de la filière

Réuni en assemblée générale le 23 mars à la chambre d’agriculture de Mende, le syndicat apicole de Lozère fait grise mine. De nombreuses questions liées à son avenir économique inquiètent les professionnels d’un secteur pourtant réputé dans le département.

Le président du syndicat apicole, David Blanc, et le préfet de Lozère, Philippe Castanet.
Le président du syndicat apicole, David Blanc, et le préfet de Lozère, Philippe Castanet.
© Marion Ghibaudo

En présence du préfet de Lozère Philippe Castanet, le syndicat apicole a longuement évoqué les nombreuses difficultés, notamment économiques, auxquelles elle fait face et qui ne semblent pas s’alléger. Premier problème : la vente de miel en vrac dont les cours se sont effondrés, au niveau national et en Lozère. David Blanc, le président fraîchement élu du syndicat et qui menait sa première assemblée générale dans son nouveau rôle, a détaillé la situation : « la vente en gros est totalement à l’arrêt et certains apiculteurs ne parviennent pas à vendre leur miel cette année ». Plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer cette situation, dont l’importation massive de miel à très bas prix.

Une économie en berne
Selon les chiffres avancés par le syndicat apicole, « près de 30 000 tonnes de miel sont importées, à très bas prix ». Un prix qui se négocie aux alentours de deux euros le kilo, contre dix à trente euros pour les producteurs français. À ces prix bas s’ajoutent des questionnements sur la qualité des miels importés : un récent rapport de la Commission européenne publié le 23 mars 2023 révèle que 46 % des miels importés en Europe sont suspectés d’être frauduleux. « Ce rapport largement médiatisé a entraîné par rebond une méfiance des consommateurs envers tous les miels », entraînant une baisse de la consommation. Un cercle vicieux dont il semble aujourd’hui compliqué de sortir, même si « la qualité des miels, au moins en Lozère, est largement reconnue dans l’hexagone », a souligné David Blanc. Il en veut pour preuve les nombreuses médailles remportées chaque année par les apiculteurs du département lors du concours des miels de France. Et le concours 2024 a encore renforcé cette impression puisque les Lozériens ont, de nouveau, raflé de prestigieux prix. Une qualité que David Blanc aimerait mieux voir mise en avant, pour une meilleure valorisation des miels locaux, notamment auprès des consommateurs. Il en a d’ailleurs profité pour annoncer la tenue, en décembre, du prochain concours départemental des miels, qui se tiendra à Laval-Atger. Quant à l’importation à bas coût et la fraude des miels, les questions restent aujourd’hui sans réponse sur la meilleure façon de lutter contre ces phénomènes.
Autre inquiétude exprimée auprès du préfet de Lozère : les calamités agricoles. Avec la réforme engagée en 2023 et leur disparition programmée, les apiculteurs s’inquiètent du soutien qui leur sera apporté à l’avenir alors que « les récoltes sont de plus en plus aléatoires avec les changements climatiques », a rappelé David Blanc.
« Comment l’apiculture sera-t-elle désormais prise en compte ? ». Des questions que les apiculteurs lient à la pérennité de leur filière et à la future installation de jeunes. « À force d’accumuler les problèmes, les jeunes apiculteurs vont arrêter », a averti le président du syndicat qui a plaidé auprès du préfet pour une meilleure prise en compte de la filière.
 

Un plan de « cinq millions d’euros » pour la filière
Le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a présenté, fin février, aux représentants de l’interprofession apicole le plan d’action du gouvernement face à la crise apicole « comportant des aides conjoncturelles pour aider les apiculteurs en difficulté à passer le cap ainsi que des mesures structurelles visant à accompagner la filière apicole dans la durée ». Dans ce contexte, le gouvernement annonce donc la mise en place de soutien conjoncturel d’urgence à hauteur de cinq millions d’euros sous forme d’avances de trésorerie, d’aides conjoncturelles et de prises en charge de cotisations MSA pour soutenir les apiculteurs professionnels connaissant des difficultés de trésorerie. Face aux annonces du Gouvernement, l’Unaf dénonce « un enfumage et déplore des mesurettes qui sont loin de répondre aux enjeux actuels ». L’Unaf réclame 40 millions d’euros pour soutenir la filière.

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