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Le strip-till, bientôt référence dans les cultures ?

La Chambre d'Agriculture a organisé mercredi 25 juin une visite d'essais de techniques d'implantation du maïs à Lapte. L'occasion de mettre en lumière le strip-till, une technique au cœur de réflexions en Haute-Loire.

Le strip-till limite l'érosion des terrains et réduit les besoins en carburant. En revanche, son usage est plus difficile, plus précis, et donc plus risqué en termes de rendements.
Le strip-till limite l'érosion des terrains et réduit les besoins en carburant. En revanche, son usage est plus difficile, plus précis, et donc plus risqué en termes de rendements.
© Chambre d'Agriculture

Quatre techniques d'implantation à l'essai

Mercredi 25 juin, près de Lachaud, le Gaec des Aulanais a accueilli une trentaine de personnes sur l'une de ses parcelles où quatre techniques d'implantation des graines de maïs ont été réalisées côte à côte : labour, simplifié, semis direct, strip-till. Cette dernière, potentiellement en voie de développement en Haute-Loire, a suscité l'intérêt des convives. Les membres de la Chambre d'Agriculture 43 et de la FDCUMA étaient présents.

Strip-till : présentation

Déjà présent depuis « 5-6 années en Haute-Loire » selon Sylvain Combelles, commercial à Duro, société conceptrice de ce type de machines, le strip-till se présente comme une méthode de ''conservation'' de la terre en se rapprochant du semis direct. Cette technique s'éloigne en parallèle du labour, en travaillant la terre seulement où seront placés les futurs rangs de semis. 

« Le strip-till repose sur la fissuration », explique Sylvain Combelles, « un disque trancheur vient préfissurer et nettoyer la future ligne de semis ». 

La profondeur de fissuration est réglable : « Selon la profondeur, il y a plus ou moins de terre remontée, deux disques buteurs sont là pour faire retomber cette terre, puis d'autres disques viennent émietter les résidus ». 

Le strip-till garde ainsi les bienfaits du semis direct en réduisant le travail des terrains, mais limite pour autant les adventices. 

Attention : le réglage de la profondeur est très important pour le suivi de la récolte : l'humidité peut tromper l'agriculteur et faire ''remonter'' les semis, qui deviennent alors plus vulnérables aux corvidés et à l'humidité.

Utilisation et conditions de passage

« Le passage du strip-till doit se faire sur une terre ni trop sèche (passage peu efficient), ni trop humide (trop de terre relevée) ». Un seul passage est nécessaire, deux si la terre est moins convenable (trop sableuse ou argileuse). M. Combelles déconseille l'usage du strip-till sur un sol trop argileux (60 % maximum). Le passage doit aussi être prudent : « Attention à ne pas y aller trop rapidement, prévient Sylvain Combelles, sinon l'air passe dans la terre et abîme les graines. Le mieux est d'avancer entre 4 et 6 km/h ». Le strip-till s'emploie au printemps, avant les semis, et en octobre, pour émietter et réchauffer les terrains compacts. Il peut être tentant de fissurer le sol et semer dans le même temps. Toutefois, fissuration de la terre et semis présentent des vitesses de passage et des températures du sol nécessaires incompatibles.

Avantages et inconvénients

Les économies de temps, et donc financières, permises par l'appareil, sont indéniables. 

Le déchaumage est par exemple déconseillé avant son passage. 

« Le strip-till, par rapport au labour, permet une baisse de deux tiers des dépenses en gasoil », affirme Jean-Jérôme Barbier, conseiller au service production de végétaux de la CA 43. Cependant, cette machine nécessite un second passage (semis) très précis, parallèle aux lignes tracées lors du premier. 

Mathias Déroulède, conseiller agronomie à la Chambre d'Agriculture, juge qu'un système d'autoguidage et de correction GPS RTK est essentiel. À noter que le strip-till est aussi mieux adapté aux semis de maïs : « C'est en quelque sorte le semis direct pour le maïs », ironise M. Barbier.

Aujourd'hui, le labour reste une valeur sûre. Mais il demeure la source d'érosion des sols, qui ne « tiennent plus » lors de fortes intempéries et « finissent sur les routes », déplore M. Déroulède.

 

 

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