Aller au contenu principal

Le séchage en grange, le nouvel atout des éleveurs ?

Le séchage en grange présente de nombreux avantages tant dans la gestion des surfaces que dans l’autonomie fourragère, pourtant peu d’éleveurs puydômois ont adopté cette pratique.

Le séchage en grange demande un investissement important et un parcellaire groupé freinant les installations.
Le séchage en grange demande un investissement important et un parcellaire groupé freinant les installations.
© J. Leduc

Ils ne sont qu’une poignée d’éleveurs puydômois à avoir investi dans le séchage en grange. Cette technique présente pourtant de nombreux avantages, tant dans la gestion des surfaces en herbe que dans l’alimentation des animaux.

 

Une technique qui fait ses preuves

Le séchage en grange permet de récolter des fourrages de meil-leure qualité. La fauche de l’herbe est généralement plus précoce et le foin n’est pas séché au sol, préservant ainsi toute sa qualité, comme l’explique Stéphane Violleau du service fourrage à la Chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme. «Le premier séchage au champ ne dure pas plus de 48 heures, ce qui limite considérablement les pertes par rapport à un fourrage classique où l’herbe fauchée reste 3 voire 4 jours par terre.» Cependant, d’après le technicien, pour optimiser les bienfaits du séchage en grange, l’herbe doit avant tout être fauchée précocement. L’herbe jeune n’ayant pas encore épié, est riche de divers nutriments et pauvre en cellulose donc plus digestible pour les animaux. «Du fait que le fourrage ne sèche pas totalement dehors, les éleveurs n’ont pas besoin d’attendre qu’il y ait plusieurs jours de beau temps et de chaleur pour faucher. Réaliser une première coupe précoce (200°C de somme de température) est donc possible. L’uni-que contrainte à cette pratique est le manque de quantité, mais il est possible de la récupérer lors de la deuxième coupe.» Cette pratique présente aussi l’avantage de faciliter la gestion du parcellaire durant l’été en diminuant la concurrence entre les zones de pâture et de fauche. A partir de la fin du printemps et du début de l’été, la pousse de l’herbe connaît un ralentissement. Les fauches précoces et l’étalement des récoltes permettent de gagner du temps sur ce phénomène naturel. «L’herbe a été coupée plus tôt, elle bénéficiera donc d’un climat plus propice à sa repousse. En début d’été, elle sera toujours plus haute qu’une herbe fauchée tardivement. De ce fait, l’éleveur qui a fauché précocement aura davantage de possibilités pour l’agrandissement de ses pâtures pour pallier au manque d’herbe de la saison estivale.»

Le séchage en grange est un véritable booster de l’autonomie fourragère en garantissant un foin à haute valeur nutritive. Pourtant, la technique a du mal à séduire.

 

Des contraintes peu encourageantes

En cause, l’investissement élevé de l’installation mais aussi des parcellaires qui ne sont pas toujours adaptés. Selon Joël Leduc, animateur du Territoire Artense-Cézallier-Sancy, les éleveurs manquent également de repères quant à cette technique. «Le séchage en grange est très répandu dans les zones de production du Beaufort et du Comté, et ce, depuis longtemps. Dans le Puy-de-Dôme, les contraintes parcellaires sont plus importantes. Il est difficile dans certains secteurs d’avoir des îlots proches de l’exploitation. De plus, le prix à l’investissement (environ 300 000 €) n’est pas encourageant malgré les retours sur investissements à moyen terme. Avoir des fourrages de qualité représente des achats de concentrés en moins. Les éleveurs ayant adopté le séchage en grange sont très satisfaits. Leurs travaux de fenaison sont assouplis et leurs animaux en meilleure santé. Je pense qu’aujourd’hui les esprits changent. Beaucoup d’éleveurs n’ont plus la culture de l’herbe. Ils préfèrent faire du maïs qui offre de meilleurs rendements. Ce qui explique pourquoi les séchages en grange sont peu pratiqués dans le département.»

Les plus lus

Une dame dans une pièce.
Hôpital d’Aurillac : “Je n’ai pas pour habitude d’abandonner”

Attaquée sur les réseaux sociaux puis lors du conseil municipal d’Aurillac, la directrice réagit.

Vautours : quatre veaux réduits à l'os dans les Monts du Cantal

Quatre veaux retrouvés à l'état de squelette dans deux estives attenantes des Monts du Cantal. Sur l'un d'eux, une soixantaine…

Coureurs trailers en descente sur un chemin dans le brouillard.
Et si un Cantalien s’adjugeait l’UTPMA ?

Dans un ultra trail du Cantal (UTPMA) réputé pour sa technicité, sa variété et ses paysages, l’expérience du terrain pourrait…

Quel sera le futur de la Commanderie templière ?

La commanderie templière de Celles sort d’une longue léthargie grâce à la passion de Claude  et Bernadette Aguttes, ses…

les quatre personnes de la famile Soule
À tire d’aile, 20 ans de diversification pour le Gaec des Tuyas Dorés

Depuis 20 ans, le Gaec des Tuyas Dorés à Saint-Poncy élève et commercialise des volailles en plus de son atelier de vaches…

Attaques de loup dans le Cantal : hécatombe en une semaine

A trois jours d'intervalle, les troupeaux ovins de Jérôme Planchot et Guillaume Roux ont été attaqués dans le secteur de Murat…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière