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Le président de l´Inra à Aurillac
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La recherche a besoin de proximité avec les territoires et avec les professionnels, a affirmé Bertrand Hervieu, en visitant vendredi les locaux de l´antenne Inra d´Aurillac, qui bénéficiera bientôt de nouveaux bâtiments et de nouveaux moyens.
L´Institut national de la recherche agronomique (Inra) est en pleine réflexion sur des orientations stratégiques à l´horizon 2020. Elles doivent faire l´objet d´un rapport qui sera présenté le 14 octobre au conseil d´administration de l´Institut.
C´est dans ce contexte que Bertrand Hervieu, président de l´Inra depuis 1999, est venu pour la première fois à Aurillac vendredi. Sous la conduite de Christian Touraille, président du centre Inra de Clermont-Theix, et de Marie-Christine Montel, directrice de l´antenne aurillacoise, il a découvert le laboratoire et la fromagerie expérimentale puis visité plusieurs autres installations du Biopôle de haute-Auvergne.
Irriguer les territoires
Avant celà, il a animé une conférence-débat très ouverte avec les élus et professionnels locaux pour parler justement de l´avenir de la recherche. "Je suis contre l´idée d´un divorce territorial", a-t-il déclaré d´emblée en évoquant les enjeux de la construction de l"Espace européen de la recherche". "Je crois que l´excellence scientifique passera par la capacité de la recherche à irriguer l´ensemble de nos territoires et de leurs économies", ajoutait-il.
"En ce sens, l´expérience de l´antenne d´Aurillac est exemplaire d´insertion, de maillage et de relations avec une économie, tout en étant reliée à des communautés scientifiques plus larges", poursuivait le président Hervieu.
Cette double volonté de l´Inra de s´inscrire dans un contexte européen et mondial tout en restant proche du terrain trouve d´ailleurs son illustration dans la décision de reconstruire entièrement les locaux aurillacois de l´Institut : un projet de 2,6 millions d´euros(1) qui fera de cette antenne une structure de référence au niveau européen dans le domaine de la recherche fromagère.
Construit en 1972 à la demande des professionnels, le laboratoire expérimental et l´équipe de 9 personnes qui travaillent à Aurillac ont un autre atout souligné par M. Hervieu : un partenariat étroit avec les filières fromagères organisé au travers du Pôle AOC Massif central, dont le président Patrice Chassard a pu témoigner.
En prise avec l´économie
S´en est suivi un débat sur le rôle de la recherche et de la science, dont les professionnels attendent visiblement beaucoup, que ce soit dans le domaine de la défense des produits au lait cru ou, plus largement, pour aider l´agriculture et ses filières à faire face aux nouveaux enjeux. "Pour que le producteur passe du statut de fournisseur de matière première à celui d´élaborateur de produit, on ne peut plus s´appuyer uniquement sur nos traditions et nos savoir faire, il faut qu´on s´appuie sur des éléments scientifiques avérés", a par exemple lancé André Valadier. D´autres ont "reproché" à l´Inra de ne pas assez communiquer, d´être silencieux sur les grands sujets de politique agricole...
"Il est mieux que le scientifique ne s´arroge pas seul le droit à l´expression de son expertise et ne se substitue pas au politique... Peut-être est-ce que nous ne nous parlons pas assez pour, justement, faire émerger les questions", répondait Bertrand Hervieu en abordant la difficile question des relations entre la science et une société qui aurait tendance à vouloir à tout prix s´abriter derrière des certitudes d´experts.
C´est dans ce contexte que Bertrand Hervieu, président de l´Inra depuis 1999, est venu pour la première fois à Aurillac vendredi. Sous la conduite de Christian Touraille, président du centre Inra de Clermont-Theix, et de Marie-Christine Montel, directrice de l´antenne aurillacoise, il a découvert le laboratoire et la fromagerie expérimentale puis visité plusieurs autres installations du Biopôle de haute-Auvergne.
Irriguer les territoires
Avant celà, il a animé une conférence-débat très ouverte avec les élus et professionnels locaux pour parler justement de l´avenir de la recherche. "Je suis contre l´idée d´un divorce territorial", a-t-il déclaré d´emblée en évoquant les enjeux de la construction de l"Espace européen de la recherche". "Je crois que l´excellence scientifique passera par la capacité de la recherche à irriguer l´ensemble de nos territoires et de leurs économies", ajoutait-il.
"En ce sens, l´expérience de l´antenne d´Aurillac est exemplaire d´insertion, de maillage et de relations avec une économie, tout en étant reliée à des communautés scientifiques plus larges", poursuivait le président Hervieu.
Cette double volonté de l´Inra de s´inscrire dans un contexte européen et mondial tout en restant proche du terrain trouve d´ailleurs son illustration dans la décision de reconstruire entièrement les locaux aurillacois de l´Institut : un projet de 2,6 millions d´euros(1) qui fera de cette antenne une structure de référence au niveau européen dans le domaine de la recherche fromagère.
Construit en 1972 à la demande des professionnels, le laboratoire expérimental et l´équipe de 9 personnes qui travaillent à Aurillac ont un autre atout souligné par M. Hervieu : un partenariat étroit avec les filières fromagères organisé au travers du Pôle AOC Massif central, dont le président Patrice Chassard a pu témoigner.
En prise avec l´économie
S´en est suivi un débat sur le rôle de la recherche et de la science, dont les professionnels attendent visiblement beaucoup, que ce soit dans le domaine de la défense des produits au lait cru ou, plus largement, pour aider l´agriculture et ses filières à faire face aux nouveaux enjeux. "Pour que le producteur passe du statut de fournisseur de matière première à celui d´élaborateur de produit, on ne peut plus s´appuyer uniquement sur nos traditions et nos savoir faire, il faut qu´on s´appuie sur des éléments scientifiques avérés", a par exemple lancé André Valadier. D´autres ont "reproché" à l´Inra de ne pas assez communiquer, d´être silencieux sur les grands sujets de politique agricole...
"Il est mieux que le scientifique ne s´arroge pas seul le droit à l´expression de son expertise et ne se substitue pas au politique... Peut-être est-ce que nous ne nous parlons pas assez pour, justement, faire émerger les questions", répondait Bertrand Hervieu en abordant la difficile question des relations entre la science et une société qui aurait tendance à vouloir à tout prix s´abriter derrière des certitudes d´experts.