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Sécheresse
Le premier train de paille illustre la force du réseau syndical

Pour faire face au manque de fourrage, lié à la sécheresse de cette année, la FDSEA, les JA et l’État ont mis en place des dispositifs économiques d’approvisionnement. Une vaste opération paille a été organisée. Si de nombreux camions ont fait des livraisons sur le département, le premier convoi ferroviaire est arrivé ce lundi 8 mai en gare de Brioude. Il sera suivi de nombreux autres à raison de 2 par semaine et ce pendant 10 semaines au minimum. Ces trains sont partagés entre les départements de la Haute-Loire et du Cantal.

Les responsables professionnels de la Haute-Loire et du Cantal et des représentants de l’administration étaient à Brioude pour accueillir le premier train de paille.
Les responsables professionnels de la Haute-Loire et du Cantal et des représentants de l’administration étaient à Brioude pour accueillir le premier train de paille.
© HLP
«Avec seulement une logistique routière, on n’aurait pas de paille ; il n’y a que le frêt ferroviaire qui réponde à notre demande ». La formule du président des Jeunes agriculteurs du Cantal, Nicolas Cussac, résume bien la problèmatique des éleveurs du département comme de la Haute-Loire et les solutions qui peuvent être mises en œuvre. 
Lundi 8 août, un train de 600 mètres de long, chargé de 450 tonnes de paille est arrivé en gare de Brioude. Son chargement est exclusivement destiné aux agriculteurs de Haute-Loire. Un peu plus loin, à Arvant, un autre train sert les éleveurs du Cantal, privés de la liaison ferroviaire entre Clermont-Ferrand et Aurillac, pour cause de travaux de modernisation des voies. Ce n’est pas un «coup médiatique», c’est une solution pérenne, validée par la cellule interministérielle (1), et qui vise à refaire des stocks fourragers pour passer sereinement l’hiver. Des trains comme celui-ci, il en arrivera chaque lundi et jeudi durant au moins dix semaines, sans doute davantage. Soit entre 10 000 et 15 000 tonnes de paille en provenance des plaines céréalières.

Solidarité
Le dispositif n’a été rendu possible que par l’action conjointe des FDSEA et des Jeunes agriculteurs des départements du nord de la Loire, ceux du Massif central et des services de l’État. Le sous-préfet d’Yssingeaux, Christian Guyard était sur place pour accueillir le premier train de paille, avec à ses côtés le Directeur départemental adjoint des territoires M. Vergne, ainsi que le préfet du Cantal Marc-René Bayle, préfet de région par intérim et son Directeur départemental des territoires, Christian Soismiers. Ils ont rappelé que cette opération, qui entrait dans le cadre de mesures nationales (voir ci-dessous) visait à alimenter le bétail. L'ancien ministre député du Cantal, Alain Marleix, avait également fait le déplacement, soulignant d’emblée la solidarité dont le monde agricole sait faire preuve, «solidarité que doit envier bon nombre d’autres secteurs économiques».
«La réussite de cette opération réside dans la force du réseau syndical qui a fonctionné à plein», explique Yannick Fialip, représentant la FDSEA de Haute-Loire, en saluant la compréhension de ses collègues fournisseurs de l’Aube ou de la Marne et l’aide des adhérents qui sur place ont pressé et stocké la paille. Patrick Bénézit, président de la FDSEA du Cantal saluait, quant à lui, celle des agriculteurs de Haute-Loire qui, avec leurs fourches téléscopiques, se livrent à un incessant ballet pour décharger la paille du train et charger les camions d’entreprises de transport privé, ou les remorques des agriculteurs du secteur.

Baisser les coûts
Le coût reste contenu, grâce aux tarifs négociés par l’État avec la SNCF. «À peine le prix coûtant» comme le souligne le directeur Fret du Massif-central. Ce dernier se réjouit en outre que des gares comme Arvant et Brioude renouent avec ce type d’activité, en sommeil depuis trois ans... Une opération qui devrait permettre de desservir plus de 500 éleveurs de Haute-Loire, et entre 1 000 et 1 500 éleveurs cantaliens.
Le premier train était à même de rassurer sur la qualité de la marchandise. La paille doit être belle, puisqu’amenée à être consommée par les animaux. Yannick Fialip, Nicolas Cussac et Patrick Bénézit s’en félicitent en parlant de «belle marchandise». Le responsable syndical de Haute-Loire rappelle que grâce à ces dispositifs, le consommateur y trouvera aussi son compte : «Nourrir les animaux pour maintenir son cheptel et éviter de décapitaliser permettra de maintenir la production. Car si on vend nos animaux, il y aura dès l’année prochaine moins de lait et moins de viande», démontre Yannick Fialip.
Le député Marleix voit un autre atout : conserver des marchés et en gagner de nouveaux. «La France ne peut pas se permettre de perdre des marchés extérieurs. Elle doit même être en capacité de se positionner sur de nouveaux. L’Amérique du sud, l’Afrique du nord et la Russie, qui ont également subi la sécheresse, ne seront pas en capacité à honorer leurs marché. L’agriculture française doit être en mesure de se positionner», espère-t-il.
Une des raisons pour lesquelles toutes les pistes sont exploitées, notamment pour désservir la partie sud du Massif central.


(1) Ministères de l'Agriculture,  des Transports, de l'Intérieur et de la Défense.

Le soutien de l'État

Parmi les mesures phares, annoncées par le gouvernement et rappelées par les représentants de l’État dans le département, figurent les assouplissements règlementaires sur la conditionnalité, la prime herbagère agroenvironnementale (PHAE), et les mesures agro-environnementales territorialisées (dates de fauche et de pâture…), le report de l’appel à cotisation de juin de la MSA, ou encore les  paiements anticipés d’un acompte des aides à la mi-octobre (deux mois plus tôt) et bien-sûr l’ouverture anticipée du fonds de calamité agricole. La commission nationale a reconnu éligibles 14 cantons de la Haute-Loire, les autres passeront en commission le 25 août.
Les agriculteurs situés dans les zones sinistrées seront exonérés de la taxe sur le foncier non bâti...
L’État soutient enfin les agriculteurs pour le transport de la paille. La cellule de crise nationale, chargée de coordonner les transports de paille, rassemble autour des ministères impliqués, la FNSEA, les Chambres d’agriculture et les transporteurs routiers et ferroviaires.
C’est dans ce cadre que les trains spéciaux ont été affrêtés pour les agriculteurs de la Haute-Loire et du Cantal.

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