Le Préfet au cœur de l’actualité agricole sur une exploitation laitière
FDSEA et JA ont invité le représentant de l’État sur l’exploitation du Gaec de Chanteloube à Valprivas. L'actualité agricole a fait l'objet de débats et d'échanges.
C’est la cinquième exploitation agricole que le Préfet Yves Rousset visite en Haute-Loire depuis son arrivée cette fin d’été. À l’invitation de la FDSEA et des JA, il s’est rendu mercredi dernier 13 décembre à Valprivas au Gaec de Chanteloube chez MM. Alain et Constant Boudet ; une exploitation laitière avec 60 vaches et des génisses, une ration alimentaire presque autosuffisante, l’installation d’un robot de traite pour optimiser la production par vache, beaucoup de matériels en Cuma…
Yves Rousset accompagné de Mme la Sous-préfète d’Yssingeaux a fait un rapide tour d’horizon de l’exploitation, guidé par les exploitants, s’intéressant notamment au fonctionnement du robot de traite.
Cette demi-journée a été suivie par une trentaine d’agriculteurs du secteur, et en présence de Yannick Fialip et Thierry Cubizolles président et secrétaire général de la FDSEA, Anthony Fayolle président des JA, Dominique Chalendard représentant Michel Chouvier président de la Chambre d’Agriculture excusé, et Gilbert Guignand président de la Chambre Régionale AURA d’Agriculture.
L’actualité en fil rouge
Comme à l’accoutumée dans ce genre de rencontre, les responsables agricoles ont présenté leurs doléances et leurs attentes face aux échéances qui se dessinent. Ainsi Yannick Fialip et Anthony Fayolle ont exprimé le besoin, pour la profession, de lisibilité à horizon 5 ou 10 ans. Se disant plutôt enthousiastes vis à vis des États Généraux de l’Alimentation lancés par le Gouvernement, ils reconnaissent aujourd’hui «rester un peu sur leur faim».
Et s’ils notent de bonnes intentions avec notamment la signature de la charte qui a réuni tout le monde autour de la table, ils attendent davantage : une législation qui permette aux organisations de producteurs de pouvoir discuter des prix entre eux, une modification des seuils de vente à perte dans la grande distribution, et la fin des promotions abusives en partant des coûts de production pour définir le prix des matières agricoles payé aux producteurs. Yannick Fialip a rappelé que «les agriculteurs ont joué le jeu en faisant de la qualité», mais il faut maintenant que «les prix suivent».
Les professionnels ont aussi alerté le Préfet sur les enjeux de la PAC et des compensations européennes. Un autre gros dossier a animé un peu les débats, c’est celui de la prédation tant par les sangliers -et le sujet est brûlant sur ce secteur sur lequel un parc illégal est en cours de démantèlement (notons que le Préfet a précisé que le matin même 5 autres sangliers avaient été tués amenant sourires et approbation)- que par le loup ou les chiens errants. Sujets largement abordé depuis quelques semaines.
Anthony Fayolle a aussi insisté sur l’installation, soulignant que la Haute-Loire est «un secteur dynamique avec des jeunes passionnés et motivés», et que ces jeunes comme tous les agriculteurs ont «besoin de voir plus loin. Il faut que le signal soit clair…».
Monsieur le Préfet a redit son attachement à l’agriculture et au monde agricole. Revenant sur les EGA, il a insisté sur la volonté du Gouvernement de «redéfinir une politique des prix en partant d’un juste prix pour les producteurs». Reconnaissant que «les agriculteurs ne font pas que produire, mais participent au maintien de nos paysages et à leur capacité touristique», il précise «cela a une valeur… et les aides sont là aussi pour cela».
Concernant l’Europe et sa politique agricole, le représentant de l’État rejoint les responsables professionnels dans leur vision de l’agriculture : «votre image de l’agriculture me convient bien ; vos souhaits je les partage».
Au cour de la visite des installation du Gaec de Chanteloube, et à travers les questions ou remarques des agriculteurs ou responsables présents, le Préfet a noté tous les points d’achoppement qu’il portera en hauts lieux tels : le besoin de revalorisation des retraites agricoles, le plan loup, les retenues collinaires et autres dispositifs pour lutter contre les séheresses, les difficultés auxquels se heurtent les Chambre d’Agriculture…