« Le Pôle Céréales Vallée doit conserver une approche globale »
Le 13 mars s’est tenue l’Assemblée Générale de Céréales Vallée. L’occasion de faire le point sur la mission singulière de ce Pôle et d’échanger sur le développement de ces filières en France.

Né en 2005 d’un partenariat historique entre Limagrain et l’Inra, Céréales Vallée est le seul pôle de compétitivité impliqué dans les filières céréalières, de la semence aux produits finis.
L’innovation est la clé
En sus de l’élargissement du territoire du pôle dû à la naissance de la Grande Région, cette année a été marquée par une récolte catastrophique, sans précédent depuis 30 ans. Sont en cause les conditions climatiques qui ont touché l’ensemble de la filière, tant au niveau des quantités (30% de rendements en moins) que de la qualité des grains.
Dans ce contexte difficile, Céréales Vallée reste convaincue que l’innovation est un levier pour améliorer la compétitivité et la durabilité de notre agriculture. « Aujourd’hui plus que jamais, l’innovation doit être collective », explique Jean-Yves Foucault, Président. Et de poursuivre : « pour répondre aux enjeux à la fois économiques, environnementaux et sociétaux de 2017, Céréales Vallée se devait d’avoir une approche globale, compétitive et durable des systèmes céréaliers », ce à quoi le Pôle répond par une extension de son activité aux grandes cultures.
Retour sur l’année 2016
Avec plus de 150 participants rassemblés, le lancement du Laboratoire d’Innovation Territoriale (LIT) avec Limagrain a été une véritable réussite. « C’est un projet unique en Europe, voire au monde, de par sa dimension, les domaines qu’il couvre, sa démarche innovante avec les agriculteurs », souligne Bernard Béjar, Directeur général de Céréales Vallée. « Véritable laboratoire à ciel ouvert », il rassemble 4 000 agriculteurs dont 2 000 sont adhérents au groupe Limagrain. Céréales Vallée comptabilise un total de 86 adhérents avec sept nouveaux membres, dont Michelin. « Les adhérents sont de plus en plus nombreux en dehors de la région Aura, cinq adhérents sur les sept nouveaux en font partie. Le Pôle fédère au-delà de ses frontières originelles», précise Bernard Béjar.
Développer les filières oléoprotéagineuses ?
C’est le thème abordé lors de la table ronde qui a suivi l’Assemblée Générale. La première question posée par Jean-Baptiste Coulon, Président du Centre INRA Auvergne Rhône-Alpes, concernait les verrous au développement de ces filières en France. «La recherche européenne a été abandonnée sur la lentille. Aujourd’hui il faut relancer cette magnifique tête d’assolement qui améliore le rendement des plantes à venir. La filiale lentille ambitionne de sortir du préjugé « saucisses-lentilles » et de l’intégrer dans du snack », précise Antoine Wassner de l’entreprise Sabarot Wassner. Il y a cependant des travaux possibles pour lever ces verrous, comme « rassembler et coordonner des leviers : la génétique, l’agronomie, l’économie, la transformation par l’insertion dans de nouveaux aliments ou l’extraction de certains éléments », explique Marie-Hélène Jeuffroy, chercheuse à l’Inra. « Y a-t-il des perspectives pour ces filières, comme la création de nouveaux produits ? » poursuit Jean-Baptiste Coulon. « Oui certainement sinon il n’y a plus d’espoir », sourit Jean-Marc Dupré du groupe Axéréal. « Il y a par exemple des biscuits apéritifs à base de pois chiches, comme ceux que vous avez sur vos tables ». En effet, chaque participant s’est vu remettre un sachet de pois chiches à grignoter à l’apéritif, de quoi les découvrir sous un jour nouveau.