Aller au contenu principal

Terres  Inovia
Le point sur la lutte contre l’ambroisie

Un communiqué de l’ANSES du 18 mars 2022, faisant état du peu d’efficacité des tournesols VRTH (1) contre l’ambroisie, est l’occasion pour Terres Inovia de faire un point technique.

L’ambroisie est une adventice invasive préoccupante, notamment en soja et tournesol.
L’ambroisie est une adventice invasive préoccupante, notamment en soja et tournesol.
© Terres Inovia

Les travaux menés depuis le début des années 2010 ont en effet bien mis en évidence l’intérêt des herbicides de post-levée, comme levier combiné à un ensemble d’autres mesures de gestion préventive de l’ambroisie. Par ailleurs, le risque de santé publique lié au pollen de l’ambroisie, doit amener chaque producteur à utiliser tous les leviers de lutte à sa disposition.

L’apparition de solutions de postlevée, en 2010, sur soja et sur tournesol VRTH(1) a fait évoluer la lutte contre l’ambroisie.
Son efficacité se rapproche des solutions offertes sur maïs ou sur sorgho ce qui a permis de ré-introduire ces cultures dans les rotations. Cette innovation a participé à la diversification des assolements tout en entraînant une fréquence plus importante du tournesol VRTH(1) en territoire à ambroisie.
Selon Franck Duroueix, expert stratégique protection intégrée des cultures chez Terres Inovia, « la lutte commence par la destruction des plantes en interculture, le faux semis ou le décalage du semis après destruction des levées au printemps et en forte infestation, sans oublier le risque de dissémination à la moisson.
Nous recommandons également des stratégies associant une application de prélevée efficace, à base de RACER ME ou de PROMAN, et une application de postlevée pour laquelle il faut respecter la dose. En moyenne ou forte infestation, le fractionnement de cette postlevée à 10-15 jours d’intervalle est incontournable. Il faut dans ce cas démarrer dès 2-3 feuilles de la culture. Le binage reste un complément judicieux, ce que l’on retrouve d’ailleurs dans les pratiques décrites par Fried et al, dans leur publication citée par l’ANSES. Enfin, si l'intervention de postlevée n’était pas si efficace, les producteurs n’opteraient pas pour cette solution et nous n’aurions pas à nous soucier du risque de résistance.  Terres Inovia est en capacité de réaliser une détection moléculaire de la résistance de l’ambroisie et donc un suivi de ces résistances au niveau national depuis 2012 ».

Un avis publié en mars 2020 confirme que l’utilisation des VRTH sur tournesol est plutôt inféodée à la présence de flores difficiles (ambroisie, datura, xanthium, chardon, etc).
«Le constat d’un IFT(2) un peu plus élevé pour réduire la nuisibilité de ces flores, à l’image de la lutte contre l’ambroisie, est assez logique » constate Franck Duroueix qui rajoute : «Sur les flores classiques, plus sensibles, l’efficacité de ces stratégies est plutôt très bonne. Si l’on considère que la présence des adventices constitue une biodiversité, naturellement le désherbage réduit cette biodiversité, mais cela est propre à toutes les bonnes stratégies de désherbage mécanique ou chimique, quelle que soit l’espèce cultivée, VRTH ou pas».
Rappelons toutefois que l’ambroisie peut entrainer une perte de 3 q/ha de tournesol par tranche de 10 ambroisies /m² (nuisibilité directe sur les cultures), ses graines peuvent se conserver 30-40 ans dans le sol (nuisibilité indirecte) et son pollen allergisant pour l’Homme en fait un problème de santé publique, d’ailleurs la lutte contre cette espèce est rendue obligatoire par de nombreux arrêtés préfectoraux sur une grande partie du territoire français.

(1) VRTH : variété rendue tolérante aux herbicides
(2) IFT : indice de fréquence de traitement phytosanitaire

Les plus lus

Alice Mulle et ses chèvres Saanen
Un élevage caprin équilibré pour les deux associés de Nogardel

Pour Alice Mulle et Antonin Michaud-Soret, qui ont repris la ferme familiale à la suite des parents d’Antonin, leur système…

deux hommes, la famille Lemmet, avec du fromage saint-nectaire
AOP saint-nectaire, une tradition chez les Lemmet

Julien Lemmet incarne la quatrième génération de producteurs fermiers au Gaec de l’Estival de Marcenat. Une tradition…

Le burger fermier de Benoît Lafon

Saveur d'Ayvals - À bord de son food-truck, Benoît Lafon, éleveur salers à Jussac, sillonne tout l’été les marchés de pays et…

Nicolas Cussac sur son exploitation.
Photovoltaïque : pour une maîtrise des coûts de l’électricité sur l'exploitation

Pour maîtriser sa facture d’électricité, le Gaec Cussac La Chaumette s’est converti au photovoltaïque et au chauffe-eau…

Face à la DNC, les éleveurs du Puy-de-Dôme sont appelés à fermer les portes de leur exploitation

La Dermatose Nodulaire Contagieuse (DNC) continue de se propager en Savoie et Haute-Savoie. DDPP, GDS et les vétérinaires…

Les lésions même cicatrisées restent douloureuses pour l'animal.
DNC : l'abattage est-il réellement justifié ?

Face à la dynamique de contamination (vectorielle et par contact) et les difficultés d'identifier les bovins exprimant peu les…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière