Le plan haies se précise, avec une possible enveloppe de 110 millions d'euros par an
Le gouvernement envisagerait de consacrer 110 millions d'euros par an à son pacte de la haie, alors que les arbitrages finaux tardent à venir. Si certains points semblent faire consensus, les associations environnementales s'inquiètent d'un assouplissement de la réglementation sur les arrachages. Les sénateurs écologistes, eux, veulent inscrire les grands objectifs dans une loi.
Le gouvernement serait prêt à mettre « entre 100 et 120 millions d'euros » par an pour préserver, développer et valoriser les haies bocagères, a appris Agra Presse de plusieurs sources concordantes. Ce budget est envisagé dans le cadre du pacte de la haie, dont la concertation a été lancée début mai par le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau. De son côté, l'association dédiée à l'arbre et à la haie (Afac-Agroforesteries) chiffrait à la mi-juin les besoins de financements à 250 millions d'euros par an jusqu'en 2030.
Alors que les annonces politiques à ce sujet étaient attendues en septembre par les parties prenantes, la réunion de restitution des trois groupes de travail prévue le 20 juillet au ministère de l'Agriculture, en présence de la secrétaire d'État à l'Écologie Bérangère Couillard, a été reportée. Elle se déroulera finalement « à la rentrée, faute de la disponibilité de tous les acteurs mobilisés », a indiqué le cabinet de Marc Fesneau le 19 juillet.
Sur le contenu du pacte, le besoin de développer une filière de valorisation de la biomasse bocagère, en amplifiant le réseau de chaudières collectives, ferait consensus entre le ministère, la FNSEA, les chambres d'agriculture et les ONG. L'objectif de planter 50 000 km de haies d'ici 2030 « semble acté », selon le responsable stratégie de l'Afac Baptiste Sanson. En revanche, il relève des annonces « contradictoires » concernant le linéaire planté brut ou net. « Le conseil des ministres nous a dit qu'on vise +5 000 km net, alors que la brochure du secrétariat général de la planification écologique mentionne 5 000 km plantés. Ce qui n'est pas du tout la même notion : si c'est 5 000 km plantés, mais qu'on continue d'arracher 20 000 km par an, on sera sur -15 000 km net », souligne Baptise Sanson.