Energies renouvelables
Le photovoltaïque pas à pas chez Sébastien Montalban, éleveur dans le Puy-de-Dôme
Installé en Gaec avec son père, sa sœur, son oncle et sa tante en production laitière à Limons dans le Puy-de-Dôme, Sébastien Montalban a démarré l’aventure du photovoltaïque en 2021 en tant qu’hébergeur. Aujourd’hui, accompagné par la Chambre d’agriculture, il veut passer en mode investisseur.
Installé en Gaec avec son père, sa sœur, son oncle et sa tante en production laitière à Limons dans le Puy-de-Dôme, Sébastien Montalban a démarré l’aventure du photovoltaïque en 2021 en tant qu’hébergeur. Aujourd’hui, accompagné par la Chambre d’agriculture, il veut passer en mode investisseur.
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Une exploitation laitière dynamique
Sébastien Montalban : Je me suis installé en 2005 au sein du Gaec familial. En prévision du départ à la retraite de mon père, ma sœur Sandrine nous a rejoint récemment sur l’exploitation. Nous disposons d’un troupeau de 110 vaches de race prim’holstein pour une production d’1,1 million de litres de lait, exclusivement collecté par Sodiaal. Notre surface agricole utile se déploie sur 240 hectares, dont 100 hectares de cultures sont dédiés à l’autoconsommation, et le reste est constitué d’herbe. Depuis avril 2022, nous avons investi dans deux robots de traite.
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Comment le recours au photovoltaïque a émergé dans votre stratégie d’entreprise ?
S.M. : Lorsque nous avons augmenté notre production laitière, il y a deux ans, nous étions à l’étroit avec un double besoin celui d’aménager notre bâtiment laitier et de construire un bâtiment de stockage de fourrages. Nous nous sommes dits, à ce moment-là, pourquoi pas en profiter pour installer des panneaux photovoltaïques sur le bâtiment de stockage. Par crainte que la banque ne nous suive pas et alors que nous avions déjà investi beaucoup, nous avons préféré signer un bail avec un hébergeur. Le bâtiment de 1 100 m² a été monté en 2021, et à l’époque le coût de la centrale était de 180 000 euros. Nous louons le terrain à l’hébergeur pendant trente ans, à la fin de ce délai, le bâtiment nous appartient. Lui se rémunère sur la vente de l’électricité produite. Nous avons toutefois contribué au financement du raccordement initial à hauteur de 10 000 euros sur un budget total de 50 000 euros.
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Aujourd’hui vous souhaitez poursuivre l’aventure du photovoltaïque. Pourquoi et comment ?
S.M. : Ces derniers mois, face à la flambée du coût de l’électricité, nous avons réfléchi à comment grâce au photovoltaïque, nous pourrions retrouver des marges de manœuvre, la production laitière étant par essence assez gourmande en consommation énergétique. Les premiers projets en autoconsommation promettent 30% d’autonomie couplés à une batterie de stockage ne nous semblent pas suffisamment rentables. Pour autant, dans le cadre de la réfection de notre nurserie, de l’agrandissement d’un de nos bâtiments et de la création d’un second bâtiment de stockage, nous avons réfléchi avec la Chambre d’agriculture sur comment intégrer des panneaux pour contribuer à financer ces investissements.
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Cette fois-ci, vous partiriez donc sur un projet de revente d’électricité en étant investisseur ?
S.M. : Oui c’est l’objectif. Nous disposons des permis de construire et de l’accord de la banque. Nous sommes toujours en attente de l’accord de subvention. Les deux projets distincts représentent un investissement de 300 000 euros rien que pour la centrale photovoltaïque dont la puissance escomptée se situe aux alentours de 430 kilowatts crête (kWc). Le raccordement ayant déjà été fait, nous allons gagner du temps. Sur un bâtiment neuf, le temps de retour sur investissement est annoncé à sept ans, il n’y a donc à priori pas d’ombre au projet.
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Pourquoi avez-vous choisi d’être accompagné par la Chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme ?
S.M. : Pour nous, il était essentiel de s’appuyer sur quelqu’un de neutre qui voit beaucoup de projets. Toutes les entreprises de photovoltaïques ont certes un savoir-faire mais sont moins impartiales qu’une chambre d’agriculture dans la mesure où elles ont quelque chose à vendre. Sans compter qu’administrativement, ce type de projets est très lourd, avoir l’aide d’une conseillère n’est pas de trop. Cela nous a rassuré et a fiabilisé notre démarche.
Dans l’œil de Marion Delobeau, conseillère énergie à la Chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme
« Le photovoltaïque se déploie fort actuellement car il contribue à faire avancer les exploitations en atténuant les charges d’investissement. Plus aucun bâtiment ne devrait aujourd’hui se monter sans solaire ou du moins sans en étudier l’opportunité ».
Lire aussi notre dossier complet : https://www.reussir.fr/bovins-viande/dossier/batiment-photovoltaique-des-bovins-bien-loges-sous-les-panneaux