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« Le monde agricole doit être le plus uni possible pour faire valoir ses intérêts »

Jeudi 16 janvier, Patrick Bénézit, vice-président de la FNSEA, président de la FNB et président de la Copamac, s’est rendu en Lozère, sur les terres du Gaec Gras la Védrine (la Fage-Montivernoux) pour la dernière réunion de terrain organisée par les syndicats FDSEA et JA dans le cadre de la campagne pour les élections aux chambres d’agriculture qui ont lieu du 8 au 31 janvier.

Un groupe de quatre personnes se tient devant une banderole syndicale
Patrick Bénézit en réunion publique en Lozère dans le cadre des élections aux chambres d'agriculture
© Marion Ghibaudo

Éleveur dans le Cantal, à Saint-Martin-sous-Vigouroux, où il élève des bovins de race charolaise en agriculture biologique, en GAEC avec sa femme et son fils. Patrick Bénézit a toujours été profondément ancré dans le monde rural. Après avoir obtenu son diplôme d’ingénieur agronome, il devient en 1995 responsable de la section des Jeunes Agriculteurs (JA) de sa région. En 2000, il est élu au conseil d’administration de la FNSEA, puis en 2008, il est nommé vice-président, un rôle qui lui permet de lancer différentes initiatives visant à promouvoir l’agriculture durable et à soutenir les exploitants dans leur transition vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement. Rejoignant ainsi son rôle dans la défense, notamment, des élevages herbagers en général et du massif Central en particulier, en tant que président de la Copamac.
Patrick Bénézit participe aussi activement aux négociations sur la politique agricole commune (Pac), défendant des mesures favorables aux agriculteurs français. En 2020, il est réélu vice-président de la FNSEA, renforçant ainsi sa position et son influence au sein de l’organisation. Il s’engage alors résolument en faveur de la souveraineté alimentaire de la France, plaidant pour une agriculture locale forte et résiliente.

Des syndicats au travail pour les intérêts des agriculteurs

Hervé Boudon, président des JA et en première position sur la liste FDSEA-JA, a insisté sur le fait que « les agriculteurs doivent aller voter, avant le 31 janvier. C’est important ».
Rappelant que « les candidats inscrits sur la liste commune reflètent la diversité du territoire lozérien, et apportent des idées nouvelles. Nous avons la liste la plus jeune, avec 41 ans de moyenne d’âge », s’est-il félicité. « Nous avons trouvé des personnes qui veulent s’engager et sont prêtes à travailler » dès le lendemain des élections, a noté Hervé Boudon. « Nous avons longuement réfléchi pour pouvoir présenter une liste syndicale commune qui reflète tous les territoires et toutes les productions de la Lozère » a-t-il détaillé, rappelant par ailleurs les nombreux dossiers que la FDSEA et les JA ont pu défendre lors de leurs précédents mandats, et notamment les plus importants : prédation, prairies sensibles et revalorisation de l’ICHN, qui aura demandé, pour ce dernier dossier, « 20 ans de travail acharné » a salué le président des JA.
Quant à Christine Valentin, actuelle présidente de chambre d’agriculture et en troisième position sur la liste FDSEA-JA, elle a notamment rappelé que « les chambres sont aussi là pour voir les effets des orientations de la Pac », et travaillent sur de nombreux sujets de politique publique pour s’assurer que l’équilibre est maintenu entre agriculture et politique. Évoquant la Pac 2027, la présidente de la chambre d’agriculture a dévoilé qu’en lien avec le Copamac notamment, un travail sur la durabilité des élevages herbagers et une réflexion sur une Pac de production sont engagés. Soulignant que l’équipe au complet des élus de la chambre d’agriculture répond toujours présente aux diverses sollicitations, « même en fin de mandat, après le travail de fond mené pendant six ans, ce qui prouve l’engagement des uns et des autres », elle a redit sa conviction que « le lobbyisme des syndicats et la technicité apportée par les chambres, et travaillant de concert, ont permis de faire avancer de nombreux dossiers ». Entre le travail sur l’eau, celui sur les SIQO, l’agriculture biologique, les filières en règle générale ou les outils de transformation « que l’on cherche absolument à conserver sur notre territoire », Christine Valentin a rappelé que la chambre d’agriculture a mené de nombreuses négociations aux différents niveaux de pouvoirs : « des discussions complexes, difficiles souvent, mais qui méritent d’être menées pour ce soutien indispensable à l’amélioration de nos exploitations ».

Rester unis pour peser sur les positions politiques

En début de discours, Patrick Bénézit a rappelé l’importance pour les agriculteurs d’être le plus uni possible. Voter pour la liste majoritaire, selon le vice-président de la FNSEA, est aussi un gage : « les syndicats auront ainsi un réel poids face à des préfets ou des ministres ».
« L’agriculture doit compter dans ce pays et poser les problématiques qui la concernent, dans toutes ses spécificités », a-t-il expliqué.
Revenant sur le « plan élevage », présenté en 2024 par le Gouvernement, avec pour ambition affichée de « produire ce que nous consommons », Patrick Bénézit a détaillé les mesures inscrites qui auraient déjà dû être mises en place si une dissolution et une censure n’étaient pas intervenues dans l’année écoulé, rebattant les cartes du jeu politique français. Entre travail sur le prix, la fiscalité, ou encore la simplification administrative, ce plan Élevage était en bonne voie d’application. « Nous attendons qu’une loi de finances soit votée pour que tout se mette en place », a-t-il expliqué. Revenant notamment sur la simplification administrative et « le carcan sur l’herbe, on a réussi à avancer sur un dossier qui semblait bloqué depuis toujours », s’est-il félicité.
Parmi les autres dossiers évoqués durant l’après-midi : les prairies sensibles, qui concernent essentiellement le Cantal et la Lozère, et qui ont réussi à faire passer une dérogation « qui bénéficiera à de très nombreux agriculteurs lozériens », s’est félicité Hervé Boudon, même si le travail est loin d’être terminé sur le sujet.
Sur la prédation, « le combat continue », a noté Patrick Bénézit. « On continue de crier sur les chiffres que l’on nous présente sur le nombre de loups, parce que nous savons qu’ils sont faux ». Et si l’évolution récente, toujours en cours, du statut du loup, est un point positif, Patrick Bénézit a rappelé que les syndicats majoritaires continuent de suivre de près ce dossier : « le combat sera terminé quand les loups seront chassables », a-t-il affirmé.
Retraçant aussi le long combat syndical sur les lois Égalim, Patrick Bénézit s’est félicité des avancées obtenues grâce à ces lois. « Nous avons réussi à faire décoller les prix, et maintenant il faut continuer à pousser ». Le vice-président de la FNSEA s’est dit convaincu que « le prix doit encore monter », et que les lois Égalim, avec le système de « prix en avant » proposé, sont une bonne solution pour sécuriser les transactions commerciales et les revenus des exploitations. Un revenu qu’il lie aussi à la bonne santé économique des entreprises, et in fine, à leur transmission dans de bonnes conditions pour les repreneurs.
Évoquant rapidement l’accord du Mercosur, et le fait que « l’accord n’est pas encore signé, donc la France doit tenir bon dans son opposition », Patrick Bénézit a rappelé que la mobilisation rapide de la FNSEA et des JA a permis de « renverser la vapeur sur un accord que tout le monde pensait plié ».
En conclusion de l’après-midi, le vice-président de la FNSEA a rappelé l’importance d’un vote syndical fort, qui « permet de mener des combats jusqu’au bout, et d’arriver à faire avancer les choses ».
 

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