PAC
Le Massif central pose la première pierre.
Les agriculteurs du Massif central s’engagent pour une refondation de la PAC plus équitable et plus efficace.
« Le Massif central n'est pas en marge de ces enjeux internationaux et considère qu'il a un rôle à jouer » indiquait Jacques Chazalet président de la Copamac. « La présidence française de l'Union au 2ème semestre 2008 nous offre l'occasion de rebattre les cartes ». Le souhait des professionnels est donc de rompre ; non pas avec les principes fondateurs de la PAC de 1957 mais avec les orientations prises depuis 1992, qualifiées d'erreurs à plusieurs reprises. Il faut rompre avec la logique du « toujours plus de contraintes », rompre avec l'iniquité de la PAC dont souffrent particulièrement les agriculteurs du Massif central, rompre avec son incapacité à gérer les marchés. Et pour cela, la profession a décliné 4 axes indissociables, présentés par les 3 vice-présidents de la Copamac, Patrick Escure (Cantal), Michel Queille (Corrèze) et Dominique Barrau (Aveyron),
Sécuriser la production
En accord avec le président de la République, la profession du Massif central prône le retour à la préférence communautaire, et demande la régulation des marchés par la constitution de stocks de sécurité et une meilleure organisation de l'offre.
Sécuriser les revenus
La Copamac propose la mise en place d'un soutien de base à l'ha ou à l'actif, mutualisé au niveau national et destiné à rémunérer les fonctions non marchandes de l'agriculture. Il s'agit en fait de corriger les iniquités durables des DPU historiques. La 2ème orientation porte sur la gestion des risques en créant un système de « deficiency payment », à l'image des Etats-Unis, garantissant un prix minimum. Ce système doit être complété par un fonds de mutualisation cofinancé par les pouvoirs publics permettant l'équilibre des recettes entre les productions.
Un soutien équitable pour les zones sensibles
« La correction des handicaps, c'est l'égalité des chances » rappelait Dominique Barrau. Afin que le Massif central reste dans la course, les politiques de compensation de handicaps, de soutien aux installations, aux investissements et aux systèmes herbagers inconvertibles doivent être renforcés. De même, des mesures spécifiques aux systèmes allaitants bovin et ovin doivent perdurer compte tenu de leur spécificité et de la faible valeur ajoutée créée.
Soutenir la recherche et l'innovation
Dans ce 4ème axe, le Massif central plaide en faveur d'un fonds destiné à soutenir la recherche vers de nouveaux produits et plus largement pour produire en répondant aux attentes du marché.
Du côté des invités « extérieurs », le président vendéen de l'APCA Luc Guyau, souhaite « requalifier la PAC en Politique Alimentaire Commune, car c'est bien de ça qu'il s'agit ». Catherine Guy-Quint, députée européenne experte des questions budgétaires demande quant à elle un changement dans l'attitude française. « La France s'y prend très mal pour obtenir quelque chose de Bruxelles. L'Union ne veut plus des déséquilibres constatés en France. Il nous faut une vraie stratégie et arrêter les contrôles tatillons, là n'est pas l'important ».
Dans le débat qui alimentera l'année 2008, le Massif central a posé la première pierre. Même si les élus politiques ont privilégié le cortège ministériel au débat de fond, il leur appartient désormais de s'impliquer dans le chemin tracé par la profession.
(1) Conférence des responsables professionnels du Massif central
Des ajustements dès 2008
Au débat de fond sur la refondation de la PAC précèdent de nécessaires ajustements à prendre dès 2008. Il s'agit particulièrement de la redistribution de soutiens du 1er pilier de la PAC (soutiens aux marchés) vers les productions les plus fragiles comme le secteur ovin allaitant, du renforcement des ICHN, et d'un soutien pour les systèmes herbagers compatible avec la culture de l'herbe et la production, contraire aux orientations prises par la PHAE.