Diversification
Le maraîchage prend visage en Haute-Loire
Activité minoritaire sur le département de la Haute-Loire, le maraîchage a-t-il de l'avenir sur ce territoire ? C’est la question à laquelle une enquête conduite par la chambre d’agriculture et divers témoignages tentent de répondre.
Activité minoritaire sur le département de la Haute-Loire, le maraîchage a-t-il de l'avenir sur ce territoire ? C’est la question à laquelle une enquête conduite par la chambre d’agriculture et divers témoignages tentent de répondre.

Des opportunités et un développement filière indispensable
Selon Luc Renou, maraîcher basé sur la commune de Paulhac, le mâraichage a un bel avenir devant lui aux côtés de l'élevage qui représente « 90 % » de l'agriculture altiligérienne.
En 2023, la Chambre d'Agriculture a réalisé une enquête sur le maraîchage en Jeune Loire, dans le secteur d’Yssingeaux. Cette enquête fait suite au constat d'installations récentes de nombreux maraîchers. Si le contexte pédoclimatique et géologique du territoire ne permet pas de développer partout la production maraichère, elle s’implante néanmoins dans divers secteurs. Le gros chantier aujourd’hui réside dans la construction de fiières de distribution : « On voudrait vendre davantage en demi-gros. On fait 75 % de nos ventes sur les marchés et 25 % auprès des coopératives et des cantines » explique Luc Renou. Pour cela, les organismes de restauration collective (cantines…) sont une opportunité.
Justement, au Lycée agricole George Sand à Yssingeaux, une légumerie s'est ouverte en 2022. Conceptrice de produits « semi-transformés » (soupes…), elle suscite, selon l'enquête de 2023 de la Chambre d'Agriculture, l'intérêt de plusieurs producteurs. À Brioude, le demi-grossiste en pleine expansion, Auvabio, tient l'un de ses principaux regroupements-relais.
Côté communication, des initiatives de mise en valeur du métier apparaissent, à l’instar du guide de la « Route des Producteurs du Velay », sorti mi-mai, qui implique justement des maraîchers (voir journal du 29 mai).
Un secteur réglementé, mais solidaire
À Yssingeaux, les frères Chevalier cultivent de jeunes plants de légumes et de fleurs hors sol et sous serre. Ils gardent ces plants entre un et deux mois avant de présenter un passeport phytosanitaire¹ pour leurs plantes .
En plein air, les fruits et légumes sont logiquement sous la menace des aléas climatiques : « Certaines cultures peuvent être touchées mais sans pour autant menacer sérieusement la vie de notre exploitation », témoigne Luc Renou à Paulhac.
1. Les passeports phytosanitaires sont délivrés par l’organisation nationale de protection des végétaux (ONPV) ou par des entreprises rattachées. Ils sont délivrés après contrôle sur les sites des producteurs du respect des normes en matière de santé des végétaux, de traçabilité et de tenue des registres.
Quel avenir ?
Les producteurs interrogés sont plutôt optimistes sur l’avenir du maraîchage en Haute-Loire. « Nous constatons de nombreuses installation facilitées, notamment, par un investissement réduit », mentionne Luc Renou.
S'il peut être difficile de réaliser une formation destinée à ce métier, l'homme installé à Paulhac affirme que le maraîchage « tourne plus vite que dans les autres milieux. Tout le monde n'y fait pas carrière ». Autrement dit, il est (relativement) plus fréquent de voir une entreprise maraîchère à reprendre.
De son côté, M. Chevalier considère que si le métier « n'attire pas beaucoup de jeunes », sans être de tout repos, le maraîchage présente toutefois des avantages certains notamment une moindre contrainte journalière. «C’est un métier qui se développera au long terme et pour lequel il est essentiel d’être mécanisé « pour attirer ».
«Effectivement, il peut y avoir un a priori sur le travail du maraîcher, poursuit Luc Renou. Je tourne personnellement à environ 40 heures par semaine toute l’année. J’ai du temps pour moi à côté ».
En tout cas, une chose est sûre : actuellement minoritaire en Haute-Loire, avec une filière structurée et ne nécessitant pas beaucoup de terrains, le maraîchage n'a rien à perdre, mais tout à gagner pour les années à venir !