Aller au contenu principal

La DNC se rapproche de la Haute-Loire...

La Dermatose Nodulaire Contagieuse se rapproche de la Haute-Loire. Pour informer les éleveurs qui se trouvent à proximité de la zone réglementée, le GDS Haute-Loire proposait une rencontre le 26 septembre à Sainte-Sigolène.

Une nouvelle zone réglementée aux portes de la Haute-Loire 

Depuis la déclaration d'un foyer de DNC dans le Rhône le 18 septembre dernier, faisant émerger une nouvelle zone réglementée aux portes de notre département, l'inquiétude grandit parmi les éleveurs de Haute-Loire. Pour répondre à leurs interrogations, le GDS Haute-Loire proposait une réunion d'information vendredi 26 septembre animée conjointement par le groupement et par la DDETSPP. Plus de 120 éleveurs de l'est du département, ciblés en raison de leur proximité avec la zone réglementée, ont pris place dans la salle.

Lire aussi : DNC : Nouveau foyer confirmé dans le Rhône

La problématique des frontaliers

Cette nouvelle zone réglementée (ZR) comprend une zone de protection de 20km et une zone de surveillance de 50 km qui impacte la Loire

Aucune commune de Haute-Loire n'a été englobée dans la zone réglementée. 

La vaccination ne concerne pas la Haute-Loire

La vaccination obligatoire (de 350 000 bovins), et intégralement prise en charge par l'État, a débuté le 24 septembre ; elle ne concerne donc pas la Haute-Loire qui se situe (au 30 septembre) en zone indemne. Toutefois, la proximité immédiate avec la ZR pose un certain nombre de questions et de problèmes que les éleveurs n'ont pas manqué de soulever lors de cette réunion. 

« Les mouvements de bovins au sein des ZR sont interdits et aucun lisier, ni fumier ne sont autorisés à sortir de la ZR. Le matériel peut être déplacé mais à condition qu'il soit désinsectisé. Ajoutons que tous les concours sont suspendus dans cette zone » indique Richard Delabre, Chef de service DDETSPP. 

Le dépeuplement total concerne à ce jour 2 000 animaux

Quant au dépeuplement des foyers qui a fait l'objet de critiques, et d'allusions à des millions d'animaux abattus, Christophe Arnaudon, directeur du GDS, a rectifié ces chiffres : le dépeuplement total concerne à ce jour 2 000 animaux. Quant à l'inquiétude des éleveurs qui se situent à quelques kilomètres de la nouvelle ZR, l'administration rappelle « que les vecteurs sont très sédentaires. La survenue d'un foyer dans le Rhône est très certainement dû à un non respect du protocole en place ».

Certains éleveurs s'interrogent sur la possibilité d'une vaccination massive des troupeaux en zone indemne ; « Impossible ! » ont répondu Richard Delabre et sa collègue Julie Karche qui argumentent : 

« on ne peut vacciner à l'aide d'un vaccin vivant atténué sur un territoire où ce virus est absent. De la même manière, l’exportation d’animaux vaccinés sera compromise ». 

Problématiques des zones frontalières

D'autres soulèvent des problématiques spécifiques aux zones frontalières : 

« Mes veaux se trouvent sur une pâture dans la Loire, ils ne peuvent plus revenir sur ma ferme en zone indemne... Que vont-ils devenir avec les baisses de températures ? ». 

La réponse de l'administration reste ferme sur ce point : 

« Ces animaux-là ne pourront pas retourner en zone indemne, par contre ils bénéficieront de la vaccination obligatoire et pourront revenir ultérieurement en fonction des directives du Ministère. La profession devrait par ailleurs s'organiser et des solutions locales devraient être trouvées ». 

Le virus pouvant être détecté dans le lait cru, certains pays ont émis des restrictions sur l'importation de ces produits-là « mais c'est simplement pour protéger leur territoire, car la DNC n'est pas transmissible à l'homme » explique le GDS 43.

Éradication immédiate de la DNC

Louise Icard, chargée de développement et de communication au sein du GDS 43, a rappelé les principales caractéristiques de cette maladie classée en catégorie A dans la Loi de Santé Animale, soit une maladie habituellement absente de l’Union européenne et contre laquelle des mesures doivent être prises dans un objectif d’éradication immédiate.

L'incubation s'étale de 4 à 14 jours et peut aller jusqu'à 1 mois. La morbidité des animaux (taux d’animaux malades dans un cheptel) est très élevée (autour de 90 %). La transmission s'effectue majoritairement de façon vectorielle (proche ou à distance via un transport des vecteurs) mais une transmission directe reste possible (via les nodules, aquames et croûtes, jetage et larmes, salide, semence et lait) tout comme une transmission indirecte (matériel médical contaminé). Louise Icard a confirmé la non sensibilité des petits ruminants, qui ne sont pas soumis aux restrictions de mouvements. 

Taons et stomoxes comme vecteurs

Les vecteurs sont des mouches hématophages (taons et stomoxes) et sont non transportables par les bennes d'aquarissage. La transmission est mécanique et le vecteur est infectant seulement quelques heures. Le GDS conseille donc de gérer le vivier de stomoxes, qui nichent dans le fumier ou le foin ; quant aux taons qui vivent en bordure de rivière et lisière de forêt, il est plus difficile d'intervenir. Il est également vivement conseillé d'appliquer les mesures de biosécurité dans les exploitations agricoles.

Conditions aux mouvements

- Pour les élevages situés en ZR, les mouvements vers abattoir sont soumis à autorisation de la DDETSPP.

- Les élevages en ZI peuvent faire abattre des animaux en ZR s’il n’y a pas de rupture de charge de l’entrée de la ZR à l’abattoir de destination. 

- En ce qui concerne les mouvements de veaux vers des ateliers d’engraissement, aucun veau de ZI ne pourra entrer en ateliers d’engraissement en ZR. Les veaux nés en ZR pourront entrer en ateliers d’engraissement en ZR s’ils sont vaccinés depuis plus de 21 jours ou nés d’une mère vaccinée depuis plus de 21 jours.

Descente d'estives en zone réglementée

Dans un communiqué du 27 septembre, la Ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard annonce l’ouverture de places d’accueil d’urgence pour génisses et vaches laitières dans des établissements de formation agricole ainsi qu’une aide financière incitative (2€/jour et par bovin jusqu’à la levée des restrictions de mouvement et dans la limite de 45 jours) pour les exploitations qui accepteront en pension des bovins en descente d’estives et qui ne peuvent rejoindre la zone indemne.

La ministre a salué l’engagement et les efforts de la profession agricole et tout particulièrement les éleveurs locaux qui ont accepté de proposer une solution d’accueil temporaire, en mettant à disposition des bovins en descente d’estive des places d’hébergement.

Les plus lus

Pour les producteurs de lait, l'interprofession doit être une instance de dialogue  sur tous les sujets.
« Les industriels veulent-ils encore faire tourner leur usine avec du lait français ? »

Après la démission du président du Cniel, et alors que les producteurs de la zone Alpes Massif central alertaient depuis…

Deux hommes et une femme devant le panneau de l'hostellerie
La famille Rouchet redonne vie à Curebourse

Bien implantés à Aurillac, Mickaël et Audrey Rouchet ont racheté l’hostellerie Saint-Clément, avec l’ambition d’y accueillir…

Une attaque de loup sur brebis et agneau, le 24 octobre dernier à la Tour d’Auvergne, a été confirmée par l’OFB
Une première attaque de loup dans le Puy-de-Dôme

En octobre, 4 nouveaux signalements de constats de prédation avec suspicion de loup ont fait l'objet d'expertise par le…

Les coupures de journaux de 1983
20 octobre 1983 : quand la tondue de Saint-Flour sortait de l'ombre

Le film, “La recluse de Saint-Flour, contre-enquête” revient sur l’affaire Esther Albouy. 
Il déroule l’existence de “…

L'alimentation animale, la clé de performance productive des animaux

Une alimentation adaptée et une gestion optimisée des fourrages participent à garantir les performances du troupeau laitier et…

En présence d’Emmanuel Ferrand, conseiller régional, délégué au fonds Feader, Ludivine et Pierre Lot ont présenté leur exploitation agricole.
Garantir des prêts à l'installation en agriculture, c'est possible en Auvergne-Rhône-Alpes

Ludivine Lot s'est installée aux côtés de son conjoint, Pierre au Breuil dans l'Allier grâce notamment au fonds de garantie…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière