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Le foncier, un enjeu capital

À l’heure où les problématiques foncières sont plus que jamais d’actualité, l’assemblée générale des JA a mis l’accent sur ce thème et ses conséquences sur l’installation des jeunes agriculteurs.

© AM

Ce jeudi 9 avril, le président Jean-Marie Colon a tenu son assemblée générale à l’auditorium du lycée agricole d’Ahun avec un style quelque peu différent de son prédécesseur. Toujours avec une pointe d’humour parfois caustique, le rapport d’activités présenté en vidéo n’a pas manqué d’égratigner au passage certains élus politiques dans un contexte agricole en crise.
En abordant la thématique du foncier agricole, en présence de nombreux responsables, Yves Gaonach, directeur de la SAFER Marche Limousin a largement décrypté les enjeux et les évolutions du foncier agricole sur notre région. Si le foncier demeure avant tout une valeur patrimoniale, la notion d’outils de production commence peu à peu à prendre le pas, comme le constate le spécialiste du sujet. Plusieurs éléments caractérisent ce marché en Limousin : les ventes de terrain avec bâtis sont en forte hausse et reste largement majoritaires, les surfaces changeant de destinataire demeurent stables. 75 % des surfaces sont acquises par d’autres agriculteurs, alors que les terres artificialisées restes très faibles en Creuse. À signaler également un marché forestier en croissance avec une hausse des surfaces boisées. Ces tendances s’observent également sur le seul marché agricole. Alors que le marché national a tendance à « se fermer » en France, c’est à dire que les terres disponibles restent inférieures à la demande, la tendance est inverse en Limousin avec une « ouverture » des surfaces, dont 13 000 ha supplémentaires sont venus alimenter le marché foncier.
La valeur des terres continue cependant à progresser pour atteindre 2 610 euros par hectare en moyenne contre 3 130 euros en Limousin. Un marché qui reste donc ouvert et important, mais qui n’est pas sans conflit entre agriculteurs et le voisinage de résidence secondaire.

Un enjeu capital
Face à ces enjeux, le représentant national de JA François Rihouet, en charge du dossier sur le foncier, a réaffirmé le rôle des jeunes agriculteurs dans cette mutation foncière. Le renouvellement des générations et la maîtrise foncière sont des enjeux majeurs et pour ces raisons, « nous devons renforcer notre place et notre position dans toutes les instances et partout où les décisions se prennent » comme le préconise le rapport d’orientation de JA national, à savoir : protéger et préserver le foncier agricole, intégrer l’environnement dans l’agriculture et non l’inverse, travailler en confiance avec les propriétaires, développer le relationnel avec le cédant et partager le foncier dans les meilleures conditions.

Une actualité sous pression
Si le foncier n’est pas une problématique simple, les autres sujets ne le sont pas moins pour autant, et à commencer par la PAC. Unanimement les participants ont dénoncé les retards et les tergiversations du ministre de l’Agriculture sur la mise en œuvre de la PAC. « Il est inadmissible que nous ne connaissions pas les règles du jeu, à quelques jours des débuts des déclarations » a souligné le président Jean-Marie Colon, tout en décriant les retards de règlement du solde des aides PMTVA et MAE. « La situation est explosive, alors que l’on nous a laissés croire que la PAC devait sortir l’élevage de la crise, on nous mène en bateau » a martelé Jean-Marie Colon.
Malgré cette situation, les installations se sont tout de même tenues en 2014 avec 69 nouveaux arrivants. Mais en 2015 la situation se complique et 25 dossiers sont encore en souffrance faute de décision et de nouvelles directives sur la dotation jeune agriculteur.
Conscient que cette situation ne peut plus durer, le préfet Christian Chocquet admet explicitement les lacunes d’un système et l’incapacité des pouvoirs publics à gérer cette crise. « Nous avons encore de gros efforts à faire » reconnaît le préfet, même si régulièrement des messages d’alerte sont adressés au ministre de l’Agriculture, « ce qui ne nous empêche pas pour autant de travailler ensemble, pour ce qui concerne les dossiers des éleveurs creusois ».

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