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Interdiction
Le foie gras résiste malgré la tourmente

Le foie gras de canard est sous le feu des défenseurs des animaux. Les récentes interdictions de vente pourraient bien mettre à mal la production.

La production du foie gras est encore une fois mise à mal par le bien-être animal.
La production du foie gras est encore une fois mise à mal par le bien-être animal.
© Armelle Puybasset

En juillet dernier, l’Etat de Californie aux Etats-Unis publiait une loi interdisant la production et l’importation de foie gras. La raison ? Le bien-être animal. Depuis une vingtaine d’années les défenseurs des animaux mettent à mal l’image du produit. Ils qualifient le gavage des volailles comme étant une torture. Photos sombres et études à l’appui, la communication fonctionne puisqu’une quinzaine de pays ont interdit le gavage. Parmi eux l’Allemagne, l’Autriche, le Royaume-Uni, l’Irlande, la Norvège, Israël, l’Argentine et bien d’autres ont stoppé la production. Le conflit entre producteurs et défenseurs perdurent donc depuis des an-nées. A quelques semaines des fêtes de fin d’année il aurait pu passer inaperçu.

 

Le feu reprend

Seulement, le 8 novembre dernier, une grande chaîne de distribution italienne a remis de l’huile sur le feu en cessant les ventes de foie gras. Les médias se sont emparés de l’affaire. A quel-ques semaines des fêtes, ce coup médiatique a de quoi effrayer les producteurs. Jean-François Pa-nem, directeur du Domaine de Limagne dans le Puy-de-Dôme, produit, chaque année, environ 150 000 canards. Une filière locale qui d’après lui souffrira peu des récentes interdictions. « L’impact que ces événements vont avoir sur notre entreprise sera moindre car nous exportons très peu. Néanmoins, pour les producteurs du Sud-ouest, je pense que les récents événements sont un problème. Les exportations risquent de diminuer mais c’est surtout l’image du foie gras qui est, une fois encore, mise à mal. Les consommateurs entendent beaucoup de choses au sujet du gavage et à chaque fois la représentation véhiculée est celle de la torture. Il y a de quoi les rebuter. C’est à nous, producteurs, de leur réexpliquer comment nous produisons nos canards.» Une démarche complexe selon l’entrepreneur puisque le gavage est montré du doigt depuis trop d’années.

 

Des efforts de production

Pourtant les gaveurs ont amélioré les conditions d’élevage des animaux. Les cages individuelles ont été agrandies et seront, au 31 décembre 2015, définitivement bannies. Le gavage ne se résume pas seulement à une alimentation forcée irréfléchie. L’activité répond à des règles et des rationnements stricts. Ainsi les canards du Domaine de Limagne sont gavés 15 jours avant l’abattage. Auparavant, les palmipèdes ont connu les parcours d’exercices de plein air. « Notre production se rapproche du poulet Label » ex-plique le directeur. Des spécificités de productions que Jean-François Panem compte bien mettre en avant en ces heures de tempêtes. « Pour moi l’argument du bien être animal n’est pas recevable. Les producteurs ont considérablement amélioré leurs techniques. La France produit 80% des tonnages de foie gras. Les pays qui ont interdit le gavage n’étaient pas intégrés dans cette production. Ils n’ont donc aucune perte économique. » Des décisions qui selon lui continueront à se propager dans d’autres pays d’Europe et du monde. Les importations diminueront donc mais pour la petite entreprise puydômoise le problème n’est pas là. « Ces interdictions renvoient systématiquement à l’image du gavage. Seulement, je crains qu’à long terme le consommateur ait honte de manger ce produit. Pourtant, les français sont très attachés au foie gras, qu’ils considèrent comme un met noble.» Le foie gras devrait donc encore côtoyer de nombreuses tables de fête cette année. Mais qu’en sera-t-il demain ?

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