Le faisan sauvage fait son retour en Limagne
Jusqu'en 2026, 2 400 faisans seront relâchés chaque année en Limagne où l’oiseau avait disparu à l'état sauvage. Cette réintroduction conduite par la Fédération des chasseurs du Puy-de-Dôme, a été rendue possible grâce à l'implication des chasseurs du secteur et des agriculteurs.
Jusqu'en 2026, 2 400 faisans seront relâchés chaque année en Limagne où l’oiseau avait disparu à l'état sauvage. Cette réintroduction conduite par la Fédération des chasseurs du Puy-de-Dôme, a été rendue possible grâce à l'implication des chasseurs du secteur et des agriculteurs.

Il est le coq de nos campagnes, reconnaissable entre tous avec ses longues plumes rayées et sa tête bleue et rouge. Ce seigneur du gibier à plume originaire d'Asie, est présent partout en France hormis à haute altitude. Bien que l'évolution de sa population à l'échelle nationale soit positive, il est des secteurs où l'oiseau n'est plus présent à l'état sauvage. C'est le cas notamment en Limagne nord, dans le Puy-de-Dôme, où un programme de réintroduction piloté par la Fédération des Chasseurs, a débuté en 2024. Jusqu'en 2026, 2 400 faisans sauvages seront lâchés chaque année dans cette zone de 13 000 hectares où chasseurs et agriculteurs ont œuvré de concert pour lui faire le meilleur des accueils.
Près de 7 000 faisans sauvages seront relâchés en Limagne nord dans le Puy-de-Dôme
L'habitat des faisans varie des sous-bois aux landes et garrigues, comme dans les plaines céréalières. L'oiseau privilégie d'ailleurs les parcelles de céréales pour se nourrir mais aussi se reproduire et nidifier, tout en se cachant des prédateurs. Il affectionne également les haies et les petits arbres pour se percher.
« La diversification culturale en Limagne (blé, colza, maïs, tournesol…) permet d'avoir une majorité de parcelles couvertes jusqu'en hiver. À cela s'ajoute l'importante replantation de haies bocagères ces dernières années. Ce territoire a tout pour être favorable au faisan sauvage » explique Théo Laffaire, chargé de mission à la Fédération des chasseurs du Puy-de-Dôme.
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Les faisans relâchés proviennent du conservatoire des souches
2 100 faisans sauvages ont été relâchés en août 2024 et 2 400 supplémentaires cet été. Ces animaux proviennent de la reproduction d'oiseaux sauvages prélevés dans le milieu naturel.
« Ils sont issus du conservatoire des souches, ce n'est pas la même génétique que les faisans d'élevage lâchés traditionnellement à l'ouverture de la chasse. »
L'année prochaine, 2 400 faisans devraient encore être réintroduits en Limagne nord.

Les premiers résultats de la réintroduction des faisans sauvages sont encourageants
Les premiers comptages de la Fédération des chasseurs donnent des résultats encourageants. « Nous avons relevé en moyenne 2,5 coqs chanteurs pour 100 hectares et 3,76 jeunes/poule. C'est bien pour les coqs et un peu faible pour les jeunes. »
Pour être viable, la population de faisans sauvages devra atteindre à terme 6 coqs chanteurs pour 100 hectares. « D'après les retours d'expériences d'autres départements, ce taux peut doubler la seconde année et tripler la troisième. Tout repose sur les générations de faisans nés de ces réintroductions. Contrairement à leurs parents, ils seront bien plus adaptés à la vie sauvage en Limagne. »
Chasseurs et agriculteurs collaborent pour favoriser la réintroduction du faisan sauvage
La réussite de la réintroduction du faisan sauvage repose également sur la collaboration des chasseurs et des agriculteurs.
L'ensemble des sociétés de chasse se sont engagées à ne plus chasser l'animal pendant toute la durée du programme et à participer financièrement au coût de l'opération, porté en majorité par la Fédération.
De leur côté, les agriculteurs aménagent avec les chasseurs des points d'eau et d'agrainages pour les faisans. Ils implantent également des inter-cultures présentant un intérêt pour la petite faune sauvage (avec le soutien financier de la Fédération) et raisonnent les fauchages et travaux de récolte.
L'intérêt d'une telle réintroduction est aussi écologique que cynégétique. La population de faisans sauvages, une fois stabilisée, est destinée à être chassée.
Un quota sera mis en place avec des bracelets. »
Dans l'éventualité où au terme de ces trois années de lâchers, la population ne serait pas suffisante pour être viable, la Fédération des chasseurs n'exclut pas de prolonger le programme.
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