Le doux chauvinisme des Greeters s’avère une de leurs meilleures qualités
Par passion pour leur territoire, une poignée de bénévoles fait découvrir le Cantal autrement, entre art et culture, géologie, histoire locale ou petit patrimoine.
Ah, ils l’aiment leur pays, leur village, leur vallée ! Ils en sont passionnés à tel point qu’ils sont devenus les Greeters du Cantal. Les Greeters sont des bénévoles qui accueillent gratuitement des touristes pour une rencontre authentique avec un habitant, lors d’une balade. Ils montrent un pan plus anecdotique, plus discret ou même secret de “leur” coin, dont ils sont fiers. Bref, tout ce qu’on ne trouve pas forcément dans les brochures touristiques. Avec eux, l’insolite, l’original et l’authentique priment sur le traditionnel, l’image d’Épinal et la carte postale.
Un réseau de bénévoles
Ils sont 27 sur le Cantal à animer les territoires(1). Le département compte parmi les deux ou trois en France qui ont monté un réseau à cette échelle (la plupart le sont au niveau d’une ville). Vendredi 16 octobre, Cantal destination les a réunis à Tournemire pour faire un point sur l’activité et, autour d’un casse-croûte, échanger afin de mieux se connaître. Car la liste grossit sans cesse, depuis la première recrue : Serge Defix de Neussargues. “Je suis aussi un des plus sollicités, tout simplement parce qu’il y a 40 ans que je fais visiter bénévolement l’église de Moissac ou le mémorial de la déportation de Murat.” Comme M. Jourdain faisait de la prose sans le savoir, Serge Defix était un Greeter qui s’ignorait. En revanche, Anne Rassinot-Usse est une des toutes dernières recrues. Active sur tout le département, elle tisse des liens entre musique et histoire, en évoquant les bergers qui jouaient du violon sans jamais avoir su lire une note ou l’excellence de l’orgue de Saint-Géraud à Aurillac. Son époux, Jean-Philippe Usse, est également Greeter, mais sa passion à lui est dans les découvertes archéologiques. Il reçoit à ce titre plutôt des amateurs éclairés. Plus familiales, les visites de villages ou de petits territoires, comme celle qu’Étienne Barthélémy propose à Pierrefort et dans la vallée de la Truyère, Joseph Labrunie autour de Mourjou en Châtaigneraie, Jean-Paul Saleix qui connaît comme le fond de sa poche l’église de Cheylade, dont il est natif et où il est retraité, René Tible qui fait découvrir à Tournemire autre chose que le château d’Anjony...
Du nouveau tous les jours
Tous partagent l’idée que le plus important reste le contact direct avec le public. Et comme il faut savoir répondre aux questions, ils continuent leurs recherches. “C’est en apprenant aux autres, qu’on apprend beaucoup”, glisse l’un d’eux. Car ils ne cessent de se pencher sur la particularité d’un lieu, son histoire et découvrent, chaque jour, un Cantal qui fourmille de petites et grandes histoires.
(1) Dont dix réunis par l’office de tourisme du pays Gentiane, structure qui se charge de réserver les visites pour leur compte.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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