"Le déficit pluviométrique atteint 30 à 50 % depuis le mois de février, et semble plus marqué sur l´est et le sud du département", remarque Philippe Rey, préfet du Cantal, qui a installé il y a quelques jours une "cellule de vigilance". Dans la foulée, la préfecture a émis un communiqué pour inviter les Cantaliens à ne pas gaspiller l´eau."Les débits des cours d´eau sont très affectés, puisqu´on a des niveaux d´étiage qu´on ne retrouve que tous les dix ans", poursuit le préfet, en ajoutant que la cote du barrage de Grandval était la semaine dernière inférieure de 8 à 15 mètres par rapport à la normale saisonnière. Ce qui posera sans doute des problèmes pour l´exploitation touristique de la plupart des barrages, convient-il. L´agriculture en première ligneMais c´est l´activité agricole qui souffre le plus dans l´immédiat de cette situation, "surtout sur la Planèze, l´Aubrac et la Margeride, semble-t-il, et il paraît évident quoi qu´il arrive, qu´on aura des déficits sur les stocks fourragers", commente Philippe Rey. C´est pourquoi, à la demande de la FDSEA, des JA et de la Chambre d´agriculture, il a décidé de constituer une commission "calamités agricoles". "Une mission d´enquête ira sur le terrain en juillet pour constater les dégâts et proposer le cas échéant l´engagement d´une procédure d´indemnisation au titre des calamités agricoles", explique-t-il, précisant que la cellule de vigilance fera un point tous les 15 jours si la situation l´exige.De son côté, la FDSEA annonce qu´elle va inviter les services de la DDAF à des visites d´exploitations pour leur montrer l´étendue des dégâts. "Nous préparons par ailleurs des opérations d´approvisionnement d´urgence, en recherchant un partenariat avec des départements céréaliers", annonce Michel Combes, secrétaire général de la FDSEA. "Nous invitons d´ores et déjà ceux de nos adhérents qui rencontrent de graves difficultés à se faire connaître auprès de nos services", ajoute-t-il.Jusqu´à 70 % de pertes sur les récoltesCar les pertes atteignent parfois des niveaux dramatiques, notamment sur l´est du département, mais aussi sur une grande partie de l´arrondissement d´Aurillac. Même si, en faisant le tour du département, on se rend compte que personne ou presque n´échappe complètement au phénomène. Les déficits fourragers constatés sur les premières coupes s´aggravent au fur et à mesure des jours sans pluie. Même dans les secteurs les moins touchés, on signale que s´il ne pleut pas rapidement et abondamment, la situation deviendra grave partout. Sans compter que les fortes chaleurs des derniers jours pénalisent la production bovine laitière : "Il nous a manqué la semaine dernière 270 000 litres de lait, soit 7 à 8 % des volumes traités la semaine précédente, confirme Jean-Pierre Fages, directeur de l´usine LFO de Saint-Mamet. Plus embêtant, les taux de matière protéique ont perdu 2 points en moyenne, passant de 33 à 31 mg/l".Pour plus d´informations, consultez L´Union agricole et rurale du 18 juin 2003.